1. Chaque année au moment de la sortie du rapport de l'ONG Oxfam, tout le monde s'indigne, tous médias confondus, comme une sorte de petit rituel expiatoire annuel. Les réseaux sociaux pullulent de chiffres vertigineux et globalement incompréhensibles.

2. Même Macron sort un beau discours sur le sujet. Il y a 3 semaine, il aurait délivré à Davos un "message clair", selon le magazine La Tribune :"le monde post Covid-19 doit se fonder sur la lutte contre les inégalités". La bourgeoisie doit trembler.

3. Le thème médiatique des inégalités sociales permet de s’indigner périodiquement des écarts de richesse en France et dans le monde sans remettre en question leur propre position et responsabilité dans l’affaire, ni celle du système économique capitaliste dont ils bénéficient.

4. Il permet d’en rester aux causes superficielles de la mauvaise répartition des richesses : Oui, la politique fiscale joue un rôle dans l’affaire mais ce qui crée ces écarts c’est d’abord le fait qu’une classe sociale ponctionne le travail de tous les autres pour se rémunérer.

5. En se concentrant sur les « ultra riches », on ne parle pas de l’ensemble de la bourgeoisie. L’enrichissement d’un Bernard Arnault est scandaleux et très frappant mais ce sont les 10% de la société qui s’enrichissent globalement sur le dos des autres.

6. Ces chiffres interrogent souvent davantage l’inégalité des chances que le principe même de revenus différents. «Quand on est arrivé dans le bon utérus on peut naître avec des milliards» (Cécile Duflot) Est-ce que le problème n’est pas plutôt qu’on puisse avoir des milliards ?

7. Bref, ne dites plus "inégalités sociales", comme si ce qui nous arrivait était un accident de parcours, la résultat d'un grand malentendu : dites plutôt "lutte des classes".

8. La lutte des classes est un processus qui explique à la fois l'enrichissement des très riches, la collaboration de la sous-bourgeoisie médiatique et intellectuelle et l'appauvrissement et le vol du travail de la classe laborieuse par la bourgeoisie.

Une analyse à retrouver ici : http://frustrationmagazine.fr/pourquoi-parler-dinegalites-sociales-menage-lordre-etabli/