

Pendant un mois, de nombreux témoignages ont signalé que le SAMU ne voulait plus entrer dans les établissements médico-sociaux. https://cle-autistes.fr/covid-responsabilite-institutionnelle/
On a vu s’installer un capacitisme décomplexé dans les centres hospitaliers : Médiapart révélait les pratiques du CHU de Perpignan (le score de fragilité et de “mort acceptable”).
https://www.mediapart.fr/journal/france/200320/les-services-de-reanimation-se-preparent-trier-les-patients-sauver?utm_source=facebook&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-66&fbclid=IwAR2X2gAaF2dHuOBdRcJH1iQuyWYK3VFd66PLOK71iUpfu5oAGV5AcGhiKbg

D’autres centres hospitaliers se sentaient légitimes à établir des recommandations pour trier les patients admis en réanimation venant d’établissements spécialisés.
Ces recommandations prônaient la sédation et l’accompagnement à la fin de vie pour ne pas encombrer les urgences. Ne pas prendre en charge des personnes dites dépendantes ou avec peu d’autonomie était évoqué.
Plusieurs ARS (Rhône-alpes, Ile-de-France, Grand Est) ont conseillé de ne pas emmener/ transférer à l’hôpital les personnes handicapées vivant en institution. https://www.lemediasocial.fr/f33bbd187_2830_4260_a532_e1c1829aa1b3
Et ce, de façon très explicite comme le montre Florence Aubenas dans son reportage en Alsace au sein d’une MAS : https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/04/26/bienvenue-en-alsace-a-coronaland_6037791_3224.html
« Vous vous les gardez. On vous aidera à mettre en place un accompagnement de fin de vie et une cellule psychologique pour le personnel ».
En EHPAD, les instructions sont similaires. https://www.lemediatv.fr/articles/enquetes/coronavirus-quand-lars-conseille-de-laisser-mourir-WmQC1GHcS5yVvIskwM9gyg?fbclid=IwAR2pdzU1SdNoLI54eINVzOhVvys-l4INZGTKIv5u0PMwvfRSxFFWWtAq67o
En EHPAD, les instructions sont similaires. https://www.lemediatv.fr/articles/enquetes/coronavirus-quand-lars-conseille-de-laisser-mourir-WmQC1GHcS5yVvIskwM9gyg?fbclid=IwAR2pdzU1SdNoLI54eINVzOhVvys-l4INZGTKIv5u0PMwvfRSxFFWWtAq67o
Les preuves du triage des patients ne manquent pas :
#Thread
https://twitter.com/docteurgonzo4/status/1253894742858924035
#Thread

Les recommandations étaient issues de fiches de société savantes, détournées de leurs usages particuliers. http://www.sfap.org/system/files/gt_etic_rea_covid_16_mar_20_19h_0.pdf
En Mai 2020, le nombre de décès en établissements a continué de progresser pour atteindre plus de 50% des décès totaux COVID19. C’est un des taux les plus importants des pays riches étudiés.
Notre système de santé géré par LREM fut un piège épidémiologique menaçant le droit à la vie et à l’accès aux soins des personnes en situation de handicap, vivant en établissements spé.
La privation de libertés organisée s’est conclue littéralement par la privation de la vie.
La privation de libertés organisée s’est conclue littéralement par la privation de la vie.
Pourtant, des réflexions ont été lancées dès le début du confinement pour émettre des protocoles les plus éthiques possibles dans le soin aux patients COVID19 en EHPAD et foyers d’hébergement pour personnes handicapés.
Le comité national consultatif éthique s’est contenté de discuter des procédures de contention ou de sédation à appliquer en EHPAD « au cas par cas ».
On a vu de nombreux articles publiés sur les Espaces Éthiques Régionaux (IDF, Nouvelle Aquitaine) pour justifier le triage.
On a vu de nombreux articles publiés sur les Espaces Éthiques Régionaux (IDF, Nouvelle Aquitaine) pour justifier le triage.
Loin de s’en tenir au principe de base éthique selon lequel “toutes les vies ont une égale valeur”, ces articles ont dans l’ensemble justifié sur une base rationnelle, statistique et utilitariste les principes du tri en réanimation.
Ces articles ont mis sous le tapis les autres philosophies éthiques telles que la justice sociale et les réflexions des disability studies.
Les éthiciens ont donc produit un discours de justification et de légitimation du tri pour préparer les esprits.
Les éthiciens ont donc produit un discours de justification et de légitimation du tri pour préparer les esprits.
On peut donc se demander s’ils ne sont pas responsables d’avoir inspiré certains hôpitaux pour l’écriture de recommandations eugénistes.
Ils se sont contentés d’accommoder le système institutionnel au lieu d’en être critiques. N’est-ce pourtant pas le fondement de l’éthique?
Ils se sont contentés d’accommoder le système institutionnel au lieu d’en être critiques. N’est-ce pourtant pas le fondement de l’éthique?
Ceci étant, si l’éthique a dérapé et si la formation des soignants sur les situations de handicap et leurs conséquences est déficiente et imprégnée de validisme,
si un tri a été opéré à grande échelle c’est parce que le Gvt a failli en ne renouvelant pas les stocks stratégiques de masques, en ne veillant pas à pouvoir produire localement des tests et des médicaments, en démolissant l’hôpital public, et en limitant les capacités de réa.