Pour @Midilibre, j’ai rencontré quatre Montpelliérains qui ont le Covid-long. « Plusieurs fois, j’ai cru mourir » raconte Jeanne. Alors que je discutais avec elle depuis 30 minutes, assis, son rythme cardiaque était de 111 par minutes. Il aurait dû être de 70 à peu près. https://twitter.com/midilibre/status/1360598182170923010
Le Covid-long a bousillé son corps. Elle a déclenché une sciatique, elle s’est étouffée à plusieurs reprises depuis novembre. Elle est descendue à 60 en saturation. Elle a des troubles de la concentration.
Comment est-ce qu’elle l’a attrapé ? En allant chez le kiné. Au beau milieu de la séance, il apprend que sa copine est positive. « Il avait des doutes depuis la veille mais il est quand même venu. Je ne lui en veux pas. Ma famille si. Je sais qu’il se sent coupable » dit-elle
Le Covid-long bousille des personnes considéraient comme non fragiles. C’est le cas de Nicolas, 39 ans, ancien rugbyman. « quand je suis arrivé en réanimation. Mes heures étaient comptées. Les soignants me l’ont dit. Aucun patient était conscient. Je pensais être le prochain. »
Finalement Nicolas s’en remet. C’était en avril dernier. Mais c’est que le début du cauchemar. « Au début de l’été, j’ai eu de grosses pertes de mémoires. Je ne savais plus ce que j’avais fait 5 minutes avant. » En plus d’une fatigue qui l’obligeait à dormir toute la journée.
Un an après il va, certes un peu mieux, mais la fatigue est toujours là. D’énormes maux de têtes apparaissent soudainement « comme jamais j’en ai eu. », le soir il est obligé de se coucher à 20h « alors qu’avant je tenais jusqu’à 00:00 » rapporte-t-il.
Le plus dur pour lui est de voir la peur chez ses enfants. « Dès que ma santé diminue à nouveau, mes enfants me disent qu’ils ont peur de me voir retourner à l’hôpital. » Ils l’ont vu proche de la mort. « Ils ont, eux aussi, été traumatisés »
Puis il y a aussi Katja. 25 ans qui a eu le Covid au début de l’épidémie. Fatigue intense, essoufflement au moindre effort. Aujourd’hui, elle ne bouge plus sans sa ventoline alors qu’elle n’en avait jamais eu besoin auparavant.
Elle a aussi déclenché un choc post traumatique. A tel point qu’en décembre, lorsque des symptômes sont apparus, elle n’a pas voulu se faire tester. « Je ne l’aurais pas supporter. Il y a des moments où je me disais que si je ne passais pas la nuit, j’allais être libérée »
Le Covid-long, @MIRALLESMP l’a aussi. Elle est à l’initiative d’une proposition visant à encadrer et faire reconnaître cette nouvelle maladie. « Au delà du sanitaire, il y a un enjeu de société. » https://www.midilibre.fr/2021/02/13/patricia-miralles-deputee-de-lherault-le-covid-long-il-faut-reconnaitre-cette-pathologie-9370453.php
Des personnes perdent leur salaire, et se retrouve aussi dans une misère sociale. C’est le cas de Jeanne, elle touchait 1500 par mois avec son travail et aujourd’hui elle ne perçoit plus que 900 euros. « Je suis obligé d’aller chercher des colis alimentaires »
À Montpellier, un médecin est au fait de ce problème. Il s’agit de @Jerome_Larche. Il explique le Covid-long comme « une maladie dans la maladie. » https://www.midilibre.fr/2021/02/13/jerome-larche-medecin-montpellierain-le-covid-long-cest-une-maladie-dans-la-maladie-9370468.php
Cela veut dire qu’une personne peut déclencher des soucis pulmonaires, cardiaques, articulaires, neurologiques. « Il faut un chef d’orchestre » qui aura une vision globale du patient afin de le diriger vers différents spécialistes.
Cette maladie est le nouvel enjeu de demain. « C’est un enjeu sociétal » selon le docteur Larché.