S’il fallait encore des signes du durcissement du pouvoir en #Guinée. Thread
Le 10 février, les avocats d’Ousmane « Gaoual » Diallo, Etienne Soropogui, et des autres membres de l’UFDG détenus ont annoncé au pool des juges d’instruction la suspension de leur participation à la procédure.
Le collectif dénonce « le caractère fallacieux des chefs d’accusation, les détentions arbitraires prolongées, et de surcroît la violation répétée et intolérable des droits de la défense ».
Des membres et sympathisants de l’opposition sont morts en prison ces dernières semaines, et plusieurs centaines de personnes sont toujours détenues en lien avec le contexte politique. https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2021/02/guinea-deaths-in-detention-and-prison-sentence/
Le même jour (10 février), un acte présidentiel a promu au grade de général le directeur central de la police judicaire, Aboubacar Fabou Camara.
Une institution au coeur de la répression des opposants depuis plus d’un an, et au coeur de l’impunité des forces de défense et de sécurité pour les dizaines de personnes présumément tuées par elles lors de manifestations et d’émeutes dirigées contre le pouvoir.
Dans son rapport « Marcher et Mourir », Amnesty International a fait le triste constat que l’Union Européenne, via son Programme d’Appui à la Réforme du Secteur de Sécurité (PARSS) en Guinée, a appuyé à partir de 2015 la création et l’opérationnalisation de la Division d’appui...
opérationnel (DAO), au sein de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ). En cadeau, « d’importants moyens roulants, de transmission, de tenue et d’équipements d’intervention et de protection, de moyens de surveillance terrestre et aériens, de moyens bureautiques et...
informatiques ». Mais aussi des actions de formation focalisées notamment sur « la formation aux techniques d’intervention (surveillance, filature, collecte du renseignement, adaptation à toutes les formes de délinquance) ».
Les programmes controversés (destinés à l’origine à lutter contre la criminalité) ont été arrêtés quand l’UE a constaté que l’« emploi de la Brigade de Recherche et d’Investigation dans des missions visant les opposants politiques est indéniable ». Mais le mal était déjà fait.
Rappelons que suite à l’arrestation et à la détention arbitraire de Ibrahima Diallo et Sékou Koundouno le 6 mars par la BRI (une unité de DCPJ), la cour d’appel de Conakry a prononcé le 15 juillet la nullité de la procédure, au vu des nombreuses violations du droit observées...
u cours de l’arrestation et des vices de procédure. Le jugement évoque – entre autres violations – « des atteintes à la vie privée, au domicile et au secret des télécommunications privées ».
C’est pour cette même affaire que le juge Alphonse Charles Richard Wright a convoqué Aboubacar Fabou Camara (et le directeur de la BRI, Mohamed Lamine Simakan) puis a émis contre eux un mandat d’arrêt faut de comparution. Le voilà désormais général.