À l’heure où le prochain numéro (n° 403, 2021-1) part sous presse, nous vous proposons un petit fil pour (re)découvrir l’histoire de notre revue, aujourd’hui plus que centenaire. 1/16

Comme son sous-titre l’indique, la revue est « l’organe » de la Société des études robespierristes ( @ContactSer), fondée en 1907 par Charles Vellay et Albert Mathiez, pour "réhabiliter" la figure de Robespierre et éditer ses œuvres complètes. 2/16

Les 2 hommes décident de créer une revue trimestrielle, les "Annales révolutionnaires", qui traite d’histoire générale de la Révolution, dans une perspective scientifique, fondée sur le dépouillement et l’analyse de documents d’archives originaux. Le 1er n° paraît en 1908. 3/16

La revue est d’abord éditée par la Librairie Ernest Leroux. Son premier directeur est Arthur Chuquet, spécialiste d’histoire militaire de la Révolution, auteur d’une thèse sur la campagne d’Argonne en 1792. 4/16

L’objectif des fondateurs est de concurrencer "La Révolution française", la revue de la Société de l’histoire de la RF créée en 1881, alors présidée par Alphonse Aulard, titulaire de la chaire d’histoire de la RF à la Sorbonne, avec lequel Mathiez s’est fâché. 5/16

La concurrence n’est pas affichée au début, mais chaque revue fonctionne de façon autonome, avec ses propres contributeurs. Mais dès le 2e n°, Mathiez s’attaque à Aulard, dont il ne cesse ensuite de critiquer la supposée légèreté méthodologique. 6/16

Le développement de cette querelle cause le départ d’Arthur Chuquet, mais aussi de Charles Vellay qui fonde en 1910 une revue concurrente, la "Revue historique de la Révolution française". Il existe alors 3 revues historiques consacrées à cette période ! 7/16

Les "Annales révolutionnaires" et la "Revue historique de la RF" fusionnent en 1924 pour former les "Annales historiques de la Révolution française" (AHRF), revue co-dirigée par Albert Mathiez et Gustave Laurent, un proche de Charles Vellay. 8/16

À la mort de Mathiez (1932), elle passe sous la direction de Georges Lefebvre. Lorsque "La Révolution française" cesse de paraître en 1936, les AHRF restent la seule revue universitaire exclusivement consacrée à l’histoire de cette période. 9/16

Confrontée à la pénurie de papiers, à la dispersion de ses contributeurs et aux tracasseries politico-administratives, la revue cesse de paraître après juin 1940 et reprend vie en 1946. 10/16

Si elle devient un bastion de l’histoire marxiste dite "classique", la revue reste très ouverte et publie des points de vue historiographiques divergents, à une seule condition : qu’ils respectent les principes fondamentaux de la critique des sources. 11/16

Elle accueille dans ses pages des universitaires titulaires, mais aussi des étudiants en thèse, des érudits, dont beaucoup d’enseignants du primaire et du secondaire, tous animés par une même passion pour les révolutions de la fin du XVIIIe siècle. 12/16

Son autre grande caractéristique est son envergure internationale. Si la revue est francophone, elle publie des chercheurs venus du monde entier qui, sans se limiter à la RF, travaillent sur l’ensemble des changements sociaux et politiques des années 1770-1820. 13/16

En 1959, après la mort de Georges Lefebvre, la revue est dirigée par un comité composé de Jacques Godechot, Ernest Labrousse, Marcel Reinhard et Albert Soboul, qui devient rapidement le principal animateur de la revue. 14/16

En 1989, la revue se dote d’un directeur de la publication en la personne de Michel Vovelle, auquel succéderont Jean-Paul Bertaud (1993), Philippe Bourdin (1999), Michel Biard (2005) et Hervé Leuwers (2011). Depuis 2018, elle est dirigée par Dominique Godineau. 15/16

Fin 2020, les AHRF ont publié leur 402e n°, continuant chaque trimestre de proposer des travaux inédits et un suivi de la recherche sur la période 1770-1820. Un prochain fil sera consacré au fonctionnement de la revue et à son processus éditorial. 16/16

https://www.revues.armand-colin.com/histoire/annales-historiques-revolution-francaise/annales-historiques-revolution-francaise-no402-42020