Les auteur⋅ices de SF ne sont pas "visionnaires" et ne "prédisent" pas l'avenir. Iels analysent une réalité présente et extrapolent ensuite. Bien des situations décrites en SF prennent leurs racines dans ce que nous vivons, parfois bien caché.

1/

Alors forcément, quand plusieurs années plus tard, ces racines se sont développées et que l'on voit en plein jour une situation décrite dans un roman, on croit à une prédiction.
Pour les marques liées à des lieux publics par ex, ça existe depuis des années avec les stades

2/

ou les salles de concert.

Si je dis "ha!, bientôt la réfection de bâtiments publics historiques se fera grâce aux financements participatifs", c'est parce que j'ai repéré que ce secteur bénéficie de moins en moins des subventions de l'Etat. Ce n'est pas une prédiction,

3/

c'est une analyse de la situation politique actuelle, à l'aune de ce qui se passe ailleurs. La situation décrite n'aurait pu jamais se produire, et je n'aurais pas relevé.

Avec l'histoire de Vendôme, on a donc un biais de confirmation.

4/

Sans compter que ce qui se passe avec Vendôme n'est effectivement pas ce qui se passe dans Les Furtifs (ou dans n'importe quel autre roman cyberpunk, Damasio est loin d'être visionnaire sur ce point). Là encore, biais de confirmation.

5/ https://twitter.com/mariejulien/status/1359177693753974785

La dystopie, qu'on en écrive ou qu'on la lise, ça se manie avec précaution, pour ne pas oublier de regarder ce qui se passe parfois sous nos yeux, et ne pas la glorifier au point d'être émerveillé⋅e de la retrouver dans la réalité.

6/

Je n'ai vu personne par exemple rapprocher les expulsions d'exilé⋅es de telle ou telle dystopie. Et heureusement. Parce que l'important, c'est pas que "Bidule avait tout prédit !", c'est ce qui se passe maintenant et ce qu'on fait pour empêcher et prévenir ça.

7/7