Bien. Si on causait traitement des pneumonies ?
Dans le cadre de la désormais célèbre Loi de Brandolini, dite 'd'asymétrie du baratin", je ne voulais guère me lancer là-dedans. On a tous déjà perdu assez de temps avec les charlatans de l' @IHU_Marseille . Mais après tout, tant
que ces salopards ne sont pas en prison, il faut bien continuer cette dure lutte [merci l' @univamu et @E_DupondM de vous presser mollement afin que nous puissions tous passer à autre chose]
Ainsi donc quand ces vedettes ont publié leur sommet de débilité intitulé ⬇️
je me suis dit "laisse béton". Comme dans Kamelott, chaque fois que le Pr Million l'ouvre, c'est constamment débile, donc laisse béton...
Et puis hier est passé ceci ⬇️et ceci ⬇️. J'avais déjà entendu parler de cela. Mais je suis quand même tombé de ma chaise. Pasque figurez-vous que cela ne va pas du tout, du tout, du tout. L'idée n'est pas de reparler du #FrenchProtocol de #StadeVelodromeBasedMedicine. On en a
déjà fait des tonnes. L'HCQ cela ne marche pas. Jamais. Ni avant, ni pendant au début, ni pendant au milieu, ni à la fin.
On notera avec amusement que la saison 2 ivermectine a commencé. Sur les mêmes bases inexistantes que l'HC(troudu)Q.
Les pneumonies donc. Il y a plusieurs types de pneumonies. Grossièrement on distingue les pneumonies que l'on contracte à l'extérieur de l'hôpital, chez soi, dites "communautaires", et celles contractées à l'hôpital. Les cadres nosologiques changent parfois un peu dans
cette dernière catégorie, mais on s'en fiche. Le principe derrière cela est de se dire : si c'est "communautaire", c'est a priori avec des bactéries SENSBILES aux antibiotiques, et si c'est "associé aux soins" ou "nosocomial" ou autres, la lumière rouge clignote pour dire
"attassion, potentiellement bactéries RESISTANTES aux antibiotiques"
[NB : ca ne veut pas dire qu'une bactérie est plus méchante. Un bon pneumocoque très sensible peut vous tuer très très vite. Ca veut juste dire qu'il va falloir dégainer de plus "gros" antibiotiques et que
l'éradication sera plus difficile]
Dans tous les cas, le malade arrive avec un tableau respiratoire, et la question sera de poser un diagnostic et de débuter une antibiothérapie dite PROBABILISTE. Le malade n'arrive pas au cabinet / aux urgences / en réanimation en disant
"bonjour, ,j'ai un pneumocoque de sensibilité diminuée à la pénicilline dans mon lobe pulmonaire moyen droit"
Il vient, il tousse, il a de la fièvre, on pense à une pneumonie et on fait un PARI sur le choix des antibiotiques. Je fais cette digression parce que les débiles de
l'IHU ont moqué quelques études dont RECOVERY en disant "regardez ils n'ont pas testé tout le monde et gnagnagna". Ben oui c'est la vraie vie. Le malade arrive à 22h, vous devez parfois commencer un traitement sans attendre le résultat des examens. Pour savoir ca il faut
travailler la nuit / WE / jours fériés et pas seulement aux heures ouvrables avec 12 000 esclaves comme à l'IHU fin de la parenthèse.
Là on ne parlera que des pneumonies communautaires. Celle que vous attrapez chez vous, où en tout cas a l'extérieur de l'hôpital.
Il y a encore
des subdivisions. Dans les PAC (Pneumonies Aigues Communautaires) vous avec celles qui pourront être traitées à domicile, dites "ambulatoires" ("outpatients" chez les english), objet du protocole et de la petite vidéo de neuneu Million. Et celle qui ne pourront pas être traitées
à domicile car plus sévères ("inpatients" chez les english). Dans celles-ci, il y a les modérées, qui restent en secteur conventionnel, et les sévères, qui vont en Réanimation, right ?
Il se trouve figurez - vous que le traitement de ces PAC est très bien codifié, pour ce qui
de l'orientation des malades, du choix des examens, et surtout of cours de l'antibiothérapie.
Ici, 3 recommandations parmi les plus célèbres : 🇺🇸 de l'IDSA 2019, 🇬🇧 du NICE et BTS 2009 / 2015, 🇫🇷 de la désormais célèbre SPILF 2010
Dans leur génie, en plus de la potion HCQ - AZI - Zinc ou Ivermectine, nos champions d'infectiologie du Sud emploie un antibiotique nommé ERTAPENEM. Voyons voir ce que disent les recommandations internationales
[NB 2 : attassion. Il faut toujours être méfiant, même de
recommandations. On ne prend jamais rien pour argent comptant. Les recos c'est comme les métaanalyses. Même techniquement bien faites, elles ne peuvent utiliser que ce qu'on leur donne, a savoir des études. Et si les études sont mauvaises, on ne peut les transformer en or. Jamais
Je jette un voile pudique sur les problèmes de conflits d'intérêt qui peuvent aussi influencer. Ici il n'y a pas grand chose à vendre. Le domaine est balisé, les antibiotiques génériqués depuis longtemps...]
Pour le traitement des PAC pas graves, tellement peu graves qu'on les
traite en AMBULATOIRE, a domicile, les choses sont très semblables partout dans le monde et ca tourne bcp autour de l'amoxicilline en 1ère intention, ou des macrolides
Dans leur protocole bouillabaisse, nos champions proposent bien sur l'AZI. Mais comme antiviral. Alors vous allez me dire après tout ca pourra couvrir une surinfection bactérienne. Certes. Mais non. On ne peut couvrir de manière systématique une potentielle surinfection. Ca n'est
pas bien pour l'écologie ni le malade ni personne.

Pour les PAC un peu plus graves, nécessitant d'être hospitalisées, là aussi les recos sont globalement homogènes. On va volontiers glisser vers de la bithérapie et de la voie intraveineuse. Pas pour faire joli. Pour être sur
que le malade ne va pas vomir ses gélules et que l'on ne rate pas de microbes dans notre pari initial. Parce que quand on se rate, on rattrape difficilement son retard.
Et puis quand c'est grave, là on sort l'artillerie avec une Céphalosporine de 3ème génération et un macrolides
(comme l'AZI par exemple)
Dans la COVID il y a 2 questions vis à vis des antibiotiques : dois je en mettre ? Si oui quoi ?
Manifestement, à 3seille, on met systématiquement de l'ERTAPENEM. C'est mal. C'est mal de mettre systématiquement un antibiotique. Et c'est mal de mettre de
l'ERTAPENEM et de ne pas suivre les recommandations d'antibiothérapie des PAC.
Les english encore eux ont donné des pistes tout a fait raisonnables sur l'indication à une antibiothérapie dans la COVID. Les co-infections bactériennes sont rares à l'admission, moins de 10%
dans les séries, jusqu'à 30 dans la série récente de @contoudam , mais sur des malades critiques.
Les malades ont tous des bilans, dont des scanners, ou des échos. Si les images ne sont pas celles typiques du COIVD, mais qu'il y a des images de condensations, c'est un bon
argument pour instaurer des antibiotiques. Si vous traitez par excès, d'abord vous aller perdre de la sensibilité pour de vraies coinfections que vous ne détecterez pas parce que le malade a eu une ou plusieurs doses d'antibiotiques avant prélèvements, et surtout, surtout
ca va être une boucherie : la pression antibiotique va permettre l'émergence de bactéries résistantes. On s'est faits piéger à la 1ère vague. Je me serais cru 10 ans en arrière à la grande époque où les malades se surinfectaient avec plein de bêbêtes méchantes.
Et puis si vous décidez de traiter une PAC, vous ne dégainez pas un antibiotique de la famille des CARBAPENEM en 1ère intention. C'est pure folie. D'abord cela ne sert à rien. C'est comme les chasseurs du Bouchonnois qui font un lâcher de gallinettes et les dézinguent à la
kalachnikov. En fait les PU de l'IHU ce sont les mauvais chasseurs du sketch. Ce sont des antibiotiques de recours, à garder précieusement, actif sur les bactéries résistantes, et qu'il ne faut pas dégainer comme ca à la one again. [ici image rare de @BrouquiPhilippe discutant
antibiotiques avec @raoult_didier
Je ne résiste pas au plaisir de vous montrer le passage des english sur les examens complémentaires. En particulier sur les inutiles PCR et PCT.
Alors est ce grave, de sortir la kalach pour des gallinettes cendrées ?
OUI
Pour les raisons déjà évoquées. Et SURTOUT, quand vous vous ELOIGNEZ DES RECOMMANDATIONS DE TRAITEMENT des PAC, vous prenez en pleine conscience le risque d'AGGRAVER la MORTALITE. Ca n'est pas le
cas pour toutes les recos. Mais là OUI. Ces branques prennent ce risque pépouze. ON NE S'ELOIGNE PAS DES RECOS DES PAC. JAMAIS. CA TUE ET CELA AUGMENTE LES DUREES DE SEJOUR. C'est démontré plusieurs fois.
What could go wrong ? ⬇️
Bon, je ne dis pas que la surmortalité observée vient de la hein.
Mais franchement...quand vous êtes aussi mauvais pour la base de la base de votre cœur de métier, je me dis que tout le reste est à l'avenant. Ce sont des branques. Il faut leur retirer patients et étudiants
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