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L'Irak baathiste (1968-2003)

Partie introductive : Dans quel contexte le Baath prend le pouvoir et quel est le projet politique mis en oeuvre.

Le baath prend les rênes du pays dans un contexte d'instabilité pol. L'Irak a traversé plusieurs coups d'Etat et régimes autoritaires. La vie politique et sociétale est marquée par la violence.

L'autoritarisme baathiste est donc le produit de son époque et de son environnement.

Suite au coup d’état de 1968, appelé la révolution blanche car aucune goutte de sang n’y a été versé, le baath instaure un modèle de parti-Etat.

Le parti était d'abord composé de professeurs, commerçants, intellectuels et ouvriers.

La politologue C.Chems el-Dine a travaillé sur la capacité d'adaptation du pouvoir baathiste.
Ses travaux portent sur la complexité de la structure du parti et la façon dont il s’est adapté aux crises.

3 profils composaient l’élite gouvernante irakienne:

-Les militants baathists fidèles, comme Tareq Aziz (camarade fidèle du Rais)

-Les hommes du clan de Saddam, comme Ezzat al-Douri (son successeur)

-Les technocrates du Baath, comme Saadoun Hammadi (brillant économiste)

Le parti mène un projet en 3 temps

1- la lutte sociale contre la pauvreté et les inégalités
2- le développement éco et technologique
3- Une politique visant à atteindre l’unité et l’indépendance de la nation arabe

L’Irak a le potentiel pour devenir le phare politique arabe

Le défi majeur du parti est de maintenir la stabilité politique de l'Irak afin de développer le pays et d’atteindre les objectifs de la révolution.

C’est à ce moment que se démarque le jeune Saddam Hussein, qui devient vice président en 1968 et officiellement n°2 du régime.

Il contrôle plusieurs leviers du pouvoir, dont les services de sécurité. De facto son autorité sur l'Etat concurence celle du président al-Bakr. Selon certains, Saddam était le véritable dirigeant depuis 68.

Il fut donc chargé de la répression des forces politiques dissidentes.

Les 1er concernés sont ceux qui réprimaient le baath autrefois : les communistes

D'abord alliés au Baath dans le FNP, ils ont décidé de rompre l’alliance quand Saddam Hussein a critiqué l’intervention soviétique en lors du sommet du mouvement des non-alignés en 1979

Soucieux de la souveraineté irakienne et de son intégrité territoriale il fait face à d'autres oppositions.
D’abord les mouvements séparatistes kurdes, avec lesquels il prône le compromis et le dialogue avant la répression.

Après la révolution islamique en Iran et l’utilisation de proxies par le régime iranien afin de renverser le gouvernement Baathiste en Irak et exporter la révolution islamique, les islamistes chiites ont été réprimés à leur tour.

Durant les années 90, lors de la crise qu’a connu le pays à cause de l’embargo économique, Saddam Hussein adoptait un discours symboliquement plus religieux.

Il rajoute « Dieu est grand » sur le drapeau irakien et des photos de lui en pleine prière se multiplient.

La pauvreté a rapproché les irakiens des discours religieux. Par crainte de perdre sur le terrain social, le régime s’adapta à ces changements.

Cependant les principes du parti sont restés les memes et les mouvements islamistes ont continué à être réprimés

La répression de ces mouvements séparatistes ou sectaires soutenus par des pays étrangers, étaient nécessaire afin de maintenir la stabilité et la cohésion sociale dans ce pays multiethnique et multiconfessionnel.

Autre que la stabilisation, Saddam Hussein faisait face à un autre défi afin de pouvoir développer le pays: la lutte contre la corruption.

Il mène une politique très dure contre la corruption, même son oncle est lourdement sanctionné.

Très radical sur la question, son ministre de la santé Riyadh Ibrahim fut exécuté suite à une affaire de corruption liée à des contrats frauduleux d’importation de médicaments. Ce qui a causé la mort de plusieurs patients dans les hôpitaux de Baghdad.

Selon le NY Times, la corruption était presque inexistante durant les années 80. Les opposants de Saddam le reconnaissent également après la chute du régime et la declassification des dossiers.

La corruption refait surface dans les années 90, du fait de l'embargo.

Malgré le fait que tout les avoirs de Saddam Hussein étaient inscrits au nom de la présidence, les abus ne manquent pas.

Les irakiens critiquent la construction de plusieurs palais présidentiels pendant la crise des années 90 et la vie très luxueuse menée par son fils Oudai.

Prônant un état séculier qui protège les droits de toutes les communautés confessionnelles, le régime, d’obédience nationaliste arabe a également protégé les droits des minorités ethniques et religieuses

Saddam Hussein a t-il réussi a gérer la pluralité confessionnelle et ethnique du pays ? Qu'en est t-il du développement socio-économique de l'Irak, et de la politique extérieure, caractérisée par la guerre froide et le rêve panarabe.

Nous verrons ceci dans les prochains thread.