Je comprends la bienveillance dans les discours tendant à dire que "ce ne sont pas des vrais supporters" quand il y a des incidents graves.
Mais ce n'est pas vrai.
Ce sont pour beaucoup des supporters. Des vrais.
Tout comme les supporters ne sont pas responsables de tout, ils commettent aussi des erreurs. Dans tous les clubs.
Et il y a une multitude de profils de supporters.
Le supporter n'est ni bien, ni mal. Ni bon, ni méchant.
Il est humain. Il commet des erreurs.
Ca ne justifie rien. Ca n'excuse rien.
Mais on ne peut pas comprendre les choses si on considère qu'on est un vrai supporter quand on se comporte bien et pas un vrai supporter quand on dérape.
C'est plus complexe. Le supporter, il est passionné. Avec les bons et mauvais côtés.
C'est bien pour ça que le volet dialogue / prévention est fondamental.
Si on ne raisonne qu'en répressif au motif que si c'est mal, c'est que ce n'est pas le fait de vrais supporters, on ne va nulle part.
On a justement besoin de dialogue, de prévention, d'écoute puisque c'est la même personne qui se dépouille au stade car elle aime son club et qui fait des conneries quand le club va mal...car justement elle aime son club. Sûrement trop, mais elle l'aime.
Je suis la même personne quand le lundi matin j'ai la patate au taf parce que mon club a gagné dimanche soir que lorsque le lundi matin je ferme la porte du bureau et je refuse de parler à quiconque parce que la veille j'ai pris un but de Thauvin sur un coup franc de Payet.
(Ce n'est pas parce que certains supporters ont versé dans les débordements que la colère ou les griefs portés par les supporters de l'OM sont infondés ou à ignorer).
(Sans prendre de position sur le fond, on a tout le même sentiment : celui d'être dépossédé de nos clubs par un univers tiers. A Paris, le club est aussi devenu un instrument de soft power d'un Etat qui a besoin d'exister et d'avoir des alliés sur l'échiquier géo-politique).
(A Nantes, le club est un jouet ou un outil de business de son président. A Bordeaux ou à Lille, on a le sentiment que les propriétaires ou les créanciers sont venus pour faire des plus-values financières).
(A Marseille, y a un président qui, dès son arrivée, quitte le registre du club sportif pour celui de l'entreprise. La réaction épidermique des supporters, pour qui le club est leur patrimoine, leur histoire, elle se comprend totalement.
Un dirigeant change 5 fois d'entreprise. Un supporter ne change jamais de club. C'est le club de ses parents. Ce sera le club de ses enfants. C'est le club de son territoire. C'est son stade. Ce sont ses couleurs. Si tu n'écoutes pas ça, tu n'écoutes rien).
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