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Cette semaine a été publié par La Croix le traditionnel “34e Baromètre de confiance dans les médias”.
https://www.la-croix.com/Economie/crise-Covid-19-reconcilie-peu-Francais-medias-2021-01-26-1201137240?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1611687560
Comme souvent avec les sondages, c’est intéressant quand on aime l’ #EducMédiaInfo de se pencher sur les questions posées. Thread
https://www.la-croix.com/Economie/crise-Covid-19-reconcilie-peu-Francais-medias-2021-01-26-1201137240?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1611687560
Comme souvent avec les sondages, c’est intéressant quand on aime l’ #EducMédiaInfo de se pencher sur les questions posées. Thread
On y apprend notamment que 59% des personnes interrogées estiment que les journalistes ne résistent pas aux pressions de l’argent, seules 29% estiment qu’ils y résistent (12% ne se prononcent pas). Mais en fait, c’est quoi exactement, “les pressions de l’argent"?
Attention, la question n’est pas de savoir si on peut filer un billet à un journaliste pour influencer son article. C’est plutôt celle du mode de financement du média (et accessoirement la manière dont les journalistes sont payés).
Le modèle économique, ça peut être la publicité, les abonnements des lecteurs, les financeurs (actionnaires), ou un mélange de tout ça.
Prenons la publicité. Malgré l’existence de chartes déontologiques rappelant l’indépendance d’une rédaction, certains médias peuvent être dépendants aux pressions d’un annonceur. On cite souvent en mauvais exemple, la presse dite “féminine”. https://lesjours.fr/obsessions/cosmetiques/ep2-presse-feminine-marketing/
Par exemple, dans les magazines appartenant à Reworld Media (Grazia, Closer...), certains titres ne travaillent plus avec des rédacteurs en chef mais “des directeurs de marque”. On embauche désormais des “chargés de contenu” et non plus des journalistes https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2019/10/01/mondadori-france-mis-a-mal-apres-le-depart-de-plus-des-deux-tiers-des-journalistes-du-groupe_6013728_3236.html
Ce glissement sémantique illustre l’influence de l’annonceur sur la production de contenus. Quand un média est au service d’une marque ou d’un annonceur, ce n’est plus de l’information, c’est de la publicité.
Les pressions de l’argent ? Ça peut être aussi l’influence d’un actionnaire. Une question compliquée car subtile: un journaliste n’écrit pas sous la dictée d’un actionnaire. En revanche, dans certains cas, on peut déceler l’auto-censure d’une rédaction vis-à-vis d’un actionnaire
C’est le cas du Figaro, qui n’a consacré que quelques mots aux déboires judiciaires de Dassault dans la nécrologie qui lui était consacrée en 2018 (à la différence d’autres journaux, comme Libération par exemple) #AutoCensure
Ou encore de Vincent Bolloré, dont la chaîne Cnews n’a quasiment pas évoqué sa garde à vue en avril 2018, quand les autres chaînes d’info (BFMTV, LCI, Franceinfo) tournaient en boucle sur cet événement. #AutoCensure https://www.arretsurimages.net/articles/la-garde-a-vue-de-bollore-silence-radio-sur-cnews
Publicité et actionnaires constituent donc les deux principales sources de dépendance “aux pressions de l’argent”. Mais encore une fois, le sujet est complexe, il ne faut pas en faire une règle universelle. La meilleure réponse était donc : “ne se prononce pas”.
Pour approfondir ce sujet, vous trouverez d’autres ressources dans notre dossier “Comprendre l’influence du modèle économique sur la production de contenus” #Autopromo
https://www.clemi.fr/fr/conference-declic/3-comprendre-linfluence-du-modele-economique-sur-la-production-de-contenus.html
https://www.clemi.fr/fr/conference-declic/3-comprendre-linfluence-du-modele-economique-sur-la-production-de-contenus.html
C’était le traditionnel #Threadduvendredi (non sponsorisé), préparé et co-écrit avec @sophieginger et @francoiseroseoff
(Rectificatif: Françoise Rose n'y est pour rien, c'est plutôt son frère @francoisroseoff qui nous a aidé #coquille)
