Allez j'ajoute un petit commentaire de texte, pour bien expliquer où est le problème.
Pour l'occasion, j'ai ressorti Paint.
Tremblez. https://twitter.com/NassiraELM/status/1353798264190095360
Pour l'occasion, j'ai ressorti Paint.
Tremblez. https://twitter.com/NassiraELM/status/1353798264190095360
On va reprendre le graphique du dessus qui, n'en déplaise à certains, est VRAI.
Imprécis et incomplet, mais vrai néanmoins.
On va simplifier au cas des auteurs, éditeurs et libraires.
Ça, c'est donc un livre.
Imprécis et incomplet, mais vrai néanmoins.
On va simplifier au cas des auteurs, éditeurs et libraires.
Ça, c'est donc un livre.
Le prix de vente d'un livre est divisé peu ou prou comme l'indique le graphique : une part pour l'auteur, une pour l'éditeur, le libraire, le diffuseur, le distributeur, l'imprimeur, la TVA (l'Etat).
On note qu'on accepte 8% de base pou un auteur, en vrai c'est SOUVENT MOINS.
On note qu'on accepte 8% de base pou un auteur, en vrai c'est SOUVENT MOINS.
Alors généralement c'est là où ça rage : le graphique ne prend pas en compte le fait que les éditeurs et les libraires, ils ont des charges, des gens à payer, des loyers, tout ça.
Les libraires notamment font une marge risible sur les bouquins vendus, autour de 0.6%.
Les libraires notamment font une marge risible sur les bouquins vendus, autour de 0.6%.
Mais d'une part, ce ne sont pas les seuls. Les auteurs AUSSI paient leurs cotisations (dans la douleur, coucou @urssaf, on attend toujours votre site bug-free), ont des charges, des ateliers parfois, du matériel à acheter, etc.
Le coup de "oui mais NOUS on a des charges", stop.
Le coup de "oui mais NOUS on a des charges", stop.
Et d'autre part, éditeurs comme libraires compensent (tant bien que mal) toutes les choses qu'ils ont à payer sur le VOLUME.
On va faire un exercice rapide.
Imaginons qu'une librairie vend 10 bouquins par jour.
On va faire un exercice rapide.
Imaginons qu'une librairie vend 10 bouquins par jour.
SAUF QUE, en fait, ce ne sera que rarement 10 fois le même bouquin. Ce sera des auteurs différents, publiés par des éditeurs différents.
Du coup ça ressemblera plutôt à ça :
Du coup ça ressemblera plutôt à ça :
À la fin de la journée, qui gagne quoi?
Le libraire touche sa part sur tous les bouquins vendus, soit 10.
Le libraire touche sa part sur tous les bouquins vendus, soit 10.
Maintenant imaginons qu'on multiplie ça par 5 librairies.
Fort logiquement, chaque librairie fait le même résultat : 10.
L'éditeur, en revanche, va vendre ça :
Fort logiquement, chaque librairie fait le même résultat : 10.
L'éditeur, en revanche, va vendre ça :
Pour que ce soit encore plus parlant, on va faire x10, soit 50 librairies qui vendent ainsi. Et on va empiler, ce sera plus parlant.
Voilà ce que je veux dire quand je parle de volume.
Voilà ce que je veux dire quand je parle de volume.
Un auteur calcule ce qu'il gagne sur le pourcentage FAIBLE de ses propres livres uniquement, dont les ventes dépendent du reste de la chaîne du livre.
Un éditeur, un libraire, mais aussi un imprimeur ou un diffuseur ou distributeur a l'avantage du volume.
Pas l'auteur.
Un éditeur, un libraire, mais aussi un imprimeur ou un diffuseur ou distributeur a l'avantage du volume.
Pas l'auteur.
Alors oui les éditeurs (petits) et les libraires (indépendants) ont d'autres problématiques, c'est compliqué pour plein d'autres raisons.
Mais ils ont le volume. Nous pas.
Mais ils ont le volume. Nous pas.
Volume qui, par ailleurs, s'est emballé ces dernières années et a donné la surproduction, qui appauvrit globalement tous les TRAVAILLEURS du secteur (libraires, éditeurs, auteurs) tout en enrichissant le secteur lui-même.
Alors les copains éditeurs, la prochaine fois, plutôt que dire "oui mais nous on a des charges" (again, NOUS AUSSI), ou faire croire que vous voudriez bien nous payer plus mais pfoulala c'est compliqué, réfléchissez plutôt à des assises de l'édition pour dégommer la surproduction
LÀ, vous aiderez les auteurs. Et au passage les libraires et vos propres employés éditeurs.
Si les éditeurs, plutôt que proposer à 5 auteurs 2000€ d'avance et 2%, proposaient à UN auteur 10000 et 10%, et défendaient son titre bec et ongles, ça irait peut-être mieux.
Si les éditeurs, plutôt que proposer à 5 auteurs 2000€ d'avance et 2%, proposaient à UN auteur 10000 et 10%, et défendaient son titre bec et ongles, ça irait peut-être mieux.
Moins de production mais mieux payée.
Quand vous aurez fait ça, déjà, quand on n'aura plus une proportion indécente d'auteurs et d'autrices sous le seuil de pauvreté, revenez nous dire que vous galérez avec vos charges.
On écoutera sans rire, cette fois.
Quand vous aurez fait ça, déjà, quand on n'aura plus une proportion indécente d'auteurs et d'autrices sous le seuil de pauvreté, revenez nous dire que vous galérez avec vos charges.
On écoutera sans rire, cette fois.