"Les femmes trans renforcent les stéréotypes de genre !"
"Les femmes trans pensent que la féminité c'est le maquillage et les talons !"
"Pour elles si je porte un survêt c'est que je suis un mec !"

Aujourd'hui on débunk le rapport entre transidentité et stéréotypes de genre.
On commence par un point fondamental : Mais c'est quoi "se sentir femme ?", ou encore la différence entre identité de genre et expression de genre, et leur lien étroit dans la perception qu'a une personne d'elle-même.

Ça se passe ici : https://twitter.com/LaCherePoire/status/1351581008743837698
Maintenant que cette base est posée, on va en ajouter quelques autres importantes :

- La société EST sexiste.
- La société EST misogyne.
- Les stéréotypes de genre en sont une manifestation.
- Les stéréotypes de genre sont une violence faite aux femmes.
Tous ces points SONT problématiques pour toutes les femmes, qu'elles soient cis ou trans.

Mais alors, si les stéréotypes de genre, pourquoi "un homme qui devient une femme" plonge tête baissée dedans ?
Déjà parce que ce n'est PAS "un homme qui devient une femme", mais "une femme" tout court. C'est le premier point important. Partir du principe qu'une femme trans serait un homme c'est partir du principe que se soumettre à ces stéréotypes de genre est un choix calculé.
Mais les stéréotypes de genre on les subit, on ne les choisit pas. Qu'on soit cis ou trans, non-binaire ou binaire, femme ou homme. C'est l'impact insidieux de la culture. On se construit avec ces idées, elles nous soumettent et pas l'inverse.
Le genre d'une personne dépend de son identité de genre "je suis une femme", "je suis un homme"... Mais aussi de son expression de genre : "je me vois comme une femme", "je me vois comme un homme"...

Cette expression de genre est partiellement sociale via l'image que nous
renvoie la société de nous-mêmes.

L'impact désastreux de l'image que la société nous renvoie n'est pas nouveau. On peut parler, par exemple, des troubles du comportement alimentaire chez la femme, conséquence directe de la manière dont la féminité est associée à la maigreur.
L'humain est un animal social. Notre validation interne passe par une validation externe. C'est, par exemple, à l'origine du succès de nombre de mouvements sectaires.

Et cette validation externe est particulièrement soumise au diktat de la culture, donc des stéréotypes de genre.
Quand une femme trans décide de se maquiller pour se sentir femme, ce n'est pas parce que le maquillage serait un prérequis biologique pour être une femme mais c'est parce que c'est une attente sociétale imposée aux femmes. Une femme trans qui ne se maquille pas prend le risque
que la société la voit comme un homme et lui renvoie cette image là.
Le désir de lutter contre ces stéréotypes de genre comme critères pour être ou non une femme est un désir partagé entre les femmes trans et les TERFs. La différence c'est l'ennemi pointé du doigt.
Les TERFs décident de blâmer les femmes trans pour ça, soit d'autres victimes de
ces stéréotypes. Nous, nous décidons de pointer du doigt une culture sexiste, une société violente qui ne permet pas aux femmes d'être des femmes quand leur corps, leurs centre d'intérêt, leur manière de s'habiller... ne correspondent pas à ces idées préconçues.
Quand une femme trans se soumet à ces stéréotypes de genre, c'est souvent parce que si elle ne le fait pas alors la société ne la considère pas comme une femme.
Et quand les TERFs décident de remettre en question l'identité de genre d'une femme trans, elles ne font que renforcer
ce besoin de validation externe. Ce n'est pas en nous invalidant qu'elles lutteront contre ces oppressions culturelles.
N'exigez pas des femmes trans de rejeter ces stéréotypes de genre quand elles sont obligées de les suivre scrupuleusement pour ne pas voir leur identité de genre maltraitée par celles qui exigent, justement, qu'on rejette ces stéréotypes de genre.
Ces stéréotypes sont une violence pour toutes les femmes, cis ou trans. Elles façonnent notre rapport à la société, à autrui et à nous-mêmes.

Nous valider même lorsque nous ne correspondons pas à ces clichés genrés, ce serait là une vraie façon de lutter contre ces oppressions !
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Avant de laisser ce thread, une précision en passant, mais on reviendra probablement dessus une autre fois.

Notre expression de genre est en partie l'image que la société nous renvoie. Mais uniquement en partie. C'est, globalement, la perception externe qu'on a de nous-mêmes
Ce que ça veut dire, c'est que même si les stéréotypes de genre disparaissaient d'un seul coup, si toute manifestation culturelle et sociétale du genre disparaissaient d'un seul coup, ça n'empêcherait pas les personnes trans d'être des personnes trans.
Ne serait-ce qu'à cause de la dissonance qui persisterait entre perception interne et perception externe, par exemple au travers d'expressions sexuelles physiques (organe génital, hauteur de la voix, hormones, etc.). Ces choses n'ont pas besoin d'être sociales pour exister.
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