Leurs relations diplomatiques ont toujours été cordiales, parfois chaleureuses, malgré quelques soubresauts. La proximité idéologique et politique aidant à développer cette relation.
Cependant les liens entre syriens et algériens sont antérieurs aux relations étatiques.
Cependant les liens entre syriens et algériens sont antérieurs aux relations étatiques.

L'exil à Damas de l'Emir Abdelkader joue un rôle fondamental dans cette histoire commune. En 1860 l'Émir sauva 3 000 chrétiens du massacre. Musulmans et chrétiens louent ce geste.
Du 19ème au 20ème siècle la Syrie est une terre d'immigration pour des milliers d'algériens.
Du 19ème au 20ème siècle la Syrie est une terre d'immigration pour des milliers d'algériens.
À la chute du Bey en 1837, les 1ers algériens (constantinois) arrivent en Syrie.
Dès 1849, les kabyles deviennent parmi les plus nombreux à émigrer (3000). Des vaincus lors de la révolte des Mokrani en 1870 s'exilent. En 1874 ils sont suivis d'une vague de kabyles et d'oranais.
Dès 1849, les kabyles deviennent parmi les plus nombreux à émigrer (3000). Des vaincus lors de la révolte des Mokrani en 1870 s'exilent. En 1874 ils sont suivis d'une vague de kabyles et d'oranais.
L'exode de Tlemcen en 1911, au cours duquel la majorité des émigrants vont en Syrie est motivé par la volonté de fuir une administration coloniale toujours plus dominatrice.
A cet époque 17 500 algériens en Syrie-Palestine sont recensés.
A cet époque 17 500 algériens en Syrie-Palestine sont recensés.
Mohamed Saïd al-Jazaïri, petit-fils de l'Emir Abdelkader, est gouverneur de Damas en 1918. Il fonde alors le 1er gouvernement syrien moderne (bien qu'il fut éphémère).
Autre personnalité emblématique de la diaspora
en Syrie, Cheikh Tahir al-Jazaïri (1852-1920). Né à Damas, il est issu d'une famille kabyle.
Savant réformateur, il s'inscrit dans les contextes de la nahda et l'islah.

Savant réformateur, il s'inscrit dans les contextes de la nahda et l'islah.
Dans la lignée du précédent on pourrait citer Cheikh Mohamed Benyelles (1847-1911). Né à Tlemcen, il immigre lors de l'exode de 1911. Il s'installe à Al-Shaghour (Damas) où il fonde une zaouïa. En 1920 il est emprisonné pour s'être opposé au mandat français.
Enfin, autre figure incontournable des syriens originaires d'Algérie, Farouk el-Chareh. Né près de Deraa et originaire de Kabylie, il est depuis 2006, vice-président de la République arabe syrienne. De 1984 à 2006 il était ministre des affaires étrangères.
La Syrie a soutenu la guerre de libération algérienne (1954-1962). Ce soutien était militaire, financier et humanitaire.
A titre d'exemple, Qamar Shora, présidente du croissant rouge syrien, coordona l'aide humanitaire à destination du FLN.
A titre d'exemple, Qamar Shora, présidente du croissant rouge syrien, coordona l'aide humanitaire à destination du FLN.
Comment ne pas évoquer le baathiste Ibrahim Makhous, ministre syrien des affaires étrangères de 66 à 70. Médecin de formation, il fait partie des volontaires syriens pour rejoindre l'ALN.
Suite au coup d'Etat d'Assad, l'Algérie lui offre l'asile politique, il y meurt en 2013.
Suite au coup d'Etat d'Assad, l'Algérie lui offre l'asile politique, il y meurt en 2013.
Nourredine al-Attassi, président de la Syrie de 1966 à 1970, a lui aussi rejoint l'ALN comme médecin.
Parmi les volontaires syriens on retrouvait de nombreux baathistes, pour qui la révolution algérienne était un enjeu capital pour la libération du monde arabe.
Parmi les volontaires syriens on retrouvait de nombreux baathistes, pour qui la révolution algérienne était un enjeu capital pour la libération du monde arabe.
les deux régimes ont longtemps partagé des points communs :
- Socialisme d'Etat
- Arabisme-panarabisme
- Parti unique (Baath/FLN)
- Armée politisée (AAS/ANP)
- importance des services secrets (Moukhabarat/SM)
- antisionisme
Selon S.Zeghidour, chacun se perçoit comme un miroir.
- Socialisme d'Etat
- Arabisme-panarabisme
- Parti unique (Baath/FLN)
- Armée politisée (AAS/ANP)
- importance des services secrets (Moukhabarat/SM)
- antisionisme
Selon S.Zeghidour, chacun se perçoit comme un miroir.
Leurs relations ont souvent vogué entre convergences et divergences.
En 1967 l'Algérie est solidaire de la Syrie après la défaite de juin. Ensemble ils forment "la ligne dure" du monde arabe, alors que les thèses des modérés (Arabie Saoudite) l'emportent au sommet de Khartoum.
En 1967 l'Algérie est solidaire de la Syrie après la défaite de juin. Ensemble ils forment "la ligne dure" du monde arabe, alors que les thèses des modérés (Arabie Saoudite) l'emportent au sommet de Khartoum.
Si Assad est irrité du fait qu'Alger accueille ses opposants baathistes et gauchistes, cela n'empêche pas Boumediène de débourser 200 millions de $ pour soutenir l'effort de guerre syro-egyptien en novembre 1973 (en plus de l'aide militaire).
En 1977, l'Algérie et la Syrie sont parmi les fondateurs du Front du refus, qui conteste les accords de Camp David.
Sur l'échiquier geopolitique arabe, ces deux pays ont toujours été associés à un "bloc dur", intransigeant face à Israël et l'impérialisme US.
Sur l'échiquier geopolitique arabe, ces deux pays ont toujours été associés à un "bloc dur", intransigeant face à Israël et l'impérialisme US.
Si sur la Q israélienne, ils semblent adopter la même ligne, la Palestine n'en n'est pas moins une source de divergence.
L'épisode de 82-83 est révélateur. L'OLP est traversée par une grave crise interne et ses rapports avec la Syrie se dégradent, sur fond de guerre civile
.
L'épisode de 82-83 est révélateur. L'OLP est traversée par une grave crise interne et ses rapports avec la Syrie se dégradent, sur fond de guerre civile

Alger est plutôt "pro-OLP" (donc perçue comme pro Arafat) tandis que Damas soutient la dissidence anti Arafat au sein de l'OLP.
Alger accueille le 12ème CNP en février 83, ce qui agace Damas.
L'Algérie tenta une médiation entre la Syrie et l'OLP, via le diplomate Lakhdar Brahimi
Alger accueille le 12ème CNP en février 83, ce qui agace Damas.
L'Algérie tenta une médiation entre la Syrie et l'OLP, via le diplomate Lakhdar Brahimi
Malgré cette crise, ils maintiennent des relations cordiales et restent alliés.
Elles seront à nouveaux troublées, lors des accords de Taëf en 1989. Le Président Chadli fait partie du comité devant mener à bien cet accord décisif pour la fin de la guerre civile libanaise.
Elles seront à nouveaux troublées, lors des accords de Taëf en 1989. Le Président Chadli fait partie du comité devant mener à bien cet accord décisif pour la fin de la guerre civile libanaise.
Algérie et Syrie divergent donc à nouveau. L'Algérie bascule vite dans la crise puis la guerre civile. Isolée sur la scène internationale, elle n'a pas pu compter sur le soutien syrien, la Syrie n'a jamais condamné le terrorisme en Algérie.
Après la décennie noire, les relations restent normales. L'Algérie réaliste, considère qu'il est tout de même important de maintenir de bonnes relations avec l'un des derniers pays arabes anti-impérialiste, notamment après l'invasion de l'Irak en 2003.
En 2011-12 alors que la Syrie est secouée par une contestation nationale qui prend la forme d'une opposition armée, le pays bascule à son tour dans la guerre civile. Alger est prudente, elle applique son principe de non-ingérence.
l'Algérie défend toutefois le pouvoir syrien à la ligue arabe, ce qui lui a valu de l'inimitié de la part de l'AS
et même des menaces du Qatar !
Alger s'oppose à exclusion de la Syrie de l'organisation. Elle propose sa médiation entre Damas et son opposition.

Alger s'oppose à exclusion de la Syrie de l'organisation. Elle propose sa médiation entre Damas et son opposition.
En août 2012, Lakhdar Brahimi, ancien MAE
devient le médiateur de l'ONU pour le conflit syrien. Mais il échoue et démissionne en 2014. Face à l'internationalisation du conflit, l'Algérie n'a pas joué de rôle significatif en interne à la crise syrienne.

Alors que la guerre semble arriver à son terme, le MAE algérien Sabri Boukadoum a récemment demandé le retour de la Syrie dans la ligue arabe. Selon lui celle ci est nécessaire.
Fuyant le conflit, près de 12 000 syriens trouvent refuge en Algérie. Ils ont pu compter sur la solidarité des algériens, qui n'oublient pas les liens qui unissent les deux peuples.
Les autorités algériennes restent cependant méfiantes envers cet afflux de réfugiés.
En effet les pouvoirs publics craignent que des membres de l'ASL ou d'autre groupes soient infiltrés au sein de cette communauté et tentent de rejoindre des groupes terroristes plus au sud.
En effet les pouvoirs publics craignent que des membres de l'ASL ou d'autre groupes soient infiltrés au sein de cette communauté et tentent de rejoindre des groupes terroristes plus au sud.
Pr conclure, ces Etats qui se sont tant ressemblés, ont montré que qlqs divergences ne sauraient avoir raison d'une alliance, qui puise ses sources dans une histoire commune, ainsi qu'une proximité idéologique et géopolitique, qui transcende les conjonctures particulières. 1/2
La diplomatie
souhaite retrouver un role de 1er plan sur l'échiquier du MENA.
Elle devrait vraisemblablement resserrer ses liens avec la Syrie, avec qui elle partage un anti imperialisme et un antisionisme, devant encourager la formation d'un solide axe Alger-Damas.
2/2

Elle devrait vraisemblablement resserrer ses liens avec la Syrie, avec qui elle partage un anti imperialisme et un antisionisme, devant encourager la formation d'un solide axe Alger-Damas.
2/2