Cette semaine, @L214 a lancé avec plusieurs chercheurs une campagne d'information sur l'élevage industriel et les zoonoses.
Ses détracteurs affirment que les élevages intensifs réduisent les risques de zoonoses. En fait, c'est occulter la majeure partie du problème. Un thread !⬇️
D'un point de vue économique, on peut voir les zoonoses comme des accidents. Deux choses jouent : la probabilité d'accident et le coût de l'accident quand il intervient.

Une politique publique doit chercher à réduire la proba d'accident *multiplié* par le coût d'accident. 2/n
Toute pratique d'élevage comprend un certain risque de zoonose : on a des animaux qui peuvent être infectés et peuvent également contaminer les humains. L'élevage en plein air a possiblement plus de chance d'exposer les animaux domestiqués aux animaux sauvages... 3/n
...ce qui augmente la probabilité d'une première infection.
MAIS, s'arrêter là c'est regarder uniquement la probabilité d'accident (le pathogène arrive dans l'élevage), et occulter l'ampleur de l'accident ce qui est un facteur central dans l'analyse des coûts. 4/n
Les élevages intensifs augmentent de manière significative les coûts d'accident : le pathogène se propage plus vite, sur plus d'individus, et a donc davantage de chance de muter, voire de muter pour ensuite infecter les humains ou de créer une forme plus grave de zoonose. 5/n
Quand un pathogène arrive dans un élevage "familial", il peut affecter quelques dizaines voire centaines d'animaux. Mais ses chances de mutation sont largement supérieures en élevage intensif où il en contamine des milliers voire dizaines de milliers. 6/n
Le fort risque de mutation est dû à la transmission très active dans ces élevages résultant de plusieurs facteurs. (1) La densité très forte : plus on est serrés, plus le pathogène se transmet. Or, l'élevage intensif c'est le contraire de la distanciation sociale. 7/n
(2) La forte similarité génétique (lignées proches car sélectionnées) chez les animaux favorise la transmission du pathogène.
(3) L'abattage systématique de tous les animaux de l'élevage empêche la sélection d'animaux résistants au nouveau pathogène. 8/n
(4) Les conditions de stress dans ces élevages et lors du transport favorise l'immuno-dépression, ce qui favorise la transmission du pathogène.

Tous ces facteurs font en sorte que les animaux en élevages intensifs sont moins résistants que les animaux élevés en plein air. 9/n
Les animaux en élevage intensif ont donc moins de contacts avec des animaux sauvages, mais quand le pathogène entre, c'est la catastrophe.

Le système de ventilation, l'utilisation des déchets, participent ensuite à la dissémination du pathogène (potentiellement muté). 10/n
Avec la Covid-19, nous comprenons tous maintenant qu'il vaut mieux rester chez soi en petits comités, plutôt que de nous entasser par dizaines de milliers dans des espaces exigus. 12/n
D'un point de vue historique, on observe que les mutations les plus graves de la grippe aviaire ont été détectées dans les élevages intensifs. 13/n https://twitter.com/Treich13/status/1350461207967391746?s=20
Comme le rappelle @Treich13, l'ONU elle-même conclut que l'élevage et l'intensification.

Il est triste de voir des journalistes comme Woessner sauter sur chaque occasion pour défendre l'élevage intensif à rebours des conclusions scientifiques. 14/n

https://twitter.com/Treich13/status/1350462545258229760?s=20
Pour consulter nos travaux en libre accès sur l'économie des zoonoses et de l'élevage, c'est ici ! 15/15

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02891997 
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