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Au prochain confinement - qui ne devrait plus tarder - on va commencer à assister à un craquellement. Être enfermé toute la journée, ce n'est facile pour personne. N'avoir aucun autre droit que celui d'aller travailler, sans une seule sortie récréative autorisée, ce n'est pas
une vie, c'est une prison. Et quand la sanction n'est due à rien d'autre qu'à l'incompétence gouvernementale et à sa volonté fanatique de détruire les services publics, l'économie et la culture, sans autres arguments à marmonner qu'une mythomanie pathologique, alors les gens en
ont plein le cul. Comme l'avait analysé Arendt, ils ne croient plus à rien. Et se voir condamné à vivre un lent suicide en captivité, quand on s'estime innocent et qu'on paie le crime de quelqu'un d'autre, ce n'est tolérable pour personne. Ce qui va se passer, on peut le deviner.
Certains commerçants vont rouvrir leur magasin, sans l'autorisation du pouvoir. Ils vont s'organiser. Ils vont résister: c'est plus simple, quand c'est ça ou la mort. Ils seront rapidement suivis par d'autres. On leur enverra la police pour les couvrir de contravention. Ça va mal
finir. Étincelle après étincelle, le feu finira par prendre, et on va arriver à la seule situation logique: un pouvoir que plus personne n'écoutera, des policiers en roue libre, et une population qui survit en s'opposant à toute forme de pouvoir officiel, quitte à tomber dans la
violence. Pendant ce temps, les étudiants seront divisés en trois camps: ceux qui peuvent tenir en se réfugiant chez papa-maman, ceux qui se laissent crever parce qu'ils n'auront de toute façon pas le choix, et ceux qui péteront un câble et iront rejoindre la grogne générale,
parce qu'à dire vrai ils n'auront pas vraiment le choix non plus. Et la seule réponse du pouvoir, comme d'habitude, sera une énième nouvelle unité de super-CRS chargée de faire rentrer tout le monde dans le rang dans le sang et les morts.
