A la demande de @SirYesS25095892 et pour compléter la photo de la grande famille judiciaire,voici le portrait de l’enfant caché de la Médecine et du Droit : le médecin légiste

1/ il est Docteur en médecine avec jusqu’à très récemment une formation de base hétérogène (médecin généraliste, psychiatre, anatomopathologiste, médecin de santé publique,pédiatre...) complétée par un DESC de « médecine légale et expertises médicales »

2/ Depuis 2017 il se spécialise dès la 7ème année d’études via le DES de « médecine légale et expertises médicales » au même titre que d’autres spécialités avec une formation d’une durée supplémentaire de 4 ans au travers de semestres en CHU et en CH.

3/ Une fois diplômé, il peut exercer son art au sein d’un CHU qui regroupe deux structures : Institut Médico-Légal (IML) pour la thanatologie et Unité Medico Judiciaire (UMJ) pour la victimologie, ou bien en CH doté d’une UMJ. Depuis la réforme de 2011, les autopsies ne peuvent

4/ être pratiquées qu’au sein d’un IML en CHU mais les UMJ des CH périphériques pratiquent des examens externes de corps, premier niveau d’analyse du cadavre, afin d’orienter ou non vers l’autopsie.
Il exercera donc au sein d’une équipe sous différents statuts (CCA,assistant,PH)

5/ Son activité quotidienne se partage ainsi entre deux grands champs d’investigations :
A/ La thanatologie (médecine légale du cadavre) qui regroupe la levée de corps (étude du cadavre dans son environnement de découverte), l’examen externe et in fine l’autopsie. Le but est ici

6/ d’étudier les phénomènes cadavériques, décrire les éventuelles lésions, effectuer des prélèvements (ADN,toxicologie,anapath) pour déterminer la cause médicale (infarctus,AVC,hémorragie...) et médico-légale du décès (naturelle,accidentelle,suicidaire,criminelle, indéterminée)

7/ B/ la victimologies (médecine légale du vivant) qui vise à examiner les victimes de violences pour décrire les lésions, effectuer des prélèvements (viols) et déterminer l’incapacité totale de travail (ITT) qui contribue à la qualification de l’infraction par le procureur

8/ A cela doit s’ajouter de façon non exhaustive la détermination d’âge des sujets se disant mineurs, l’établissement de certificats de non mutilations sexuelles pour les mineurs de famille effectuant des demandes d’asile....

9/ les UMJ fonctionnent selon des modalités pluridisciplinaires de prise en charge et regroupent dans une unité de temps et de lieux : médecins légistes, psychologues, infirmières, associations d’aide aux victimes, secrétariat...le plus souvent 7j/7 avec un système d’astreintes.

11/ le ML peut aussi être, dans certaines UMJ, amené à se prononcer sur des compatibilités d’état de santé avec des mesures de privation de liberté (GAV).
Il est soumis au régime de fonctionnement hospitalier et participe au tour d’astreintes pour les urgences médico-légales.

12/ Le quotidien consiste donc, en plus de certaines missions d’enseignement et de recherche, à établir sur réquisitions d’un OPJ des rapports médico-légaux utiles aux procédures judiciaires.

13/ Dans certaines affaires faisant l’objet d’une information judiciaire,il peut être désigné par le Juge d’instruction pour participer aux opérations de reconstitution, parfois tard la nuit,sur des parking,dans le froid et sous la pluie...
Souvent il a du mal à trouver les lieux

14/ dans les affaires criminelles (viols,homicides), le ML va déposer devant la Cour d’assises pour exposer ses constatations et répondre aux questions de la Cour, de l’avocat général et des avocats.
Généralement c’est ce qu’il préfère !!!

14/ et puis enfin,il fait avancer la Science en participant régulièrement avec ses collègues ( @PaulineSaintMa1 @Frederic_Savall @doctroptard @vhedou1 @GossetDidier1 @olivierjarde ) à des congrès nationaux et internationaux ...
Merci @AirFranceFR

15/ voilà un balayage rapide, non exhaustif, et je l’espère pédagogique de ce fabuleux métier au service de la Justice. Retenez surtout une chose,le médecin légiste n’est pas.........ÇA

Place à vos remarques,questions...BON DIMANCHE !