[THREAD] « Les poules dehors, c’est mieux ». Ah bon ? Pour qui ? Pour quoi ? Et si avoir divers modes de production n’était pas juste la meilleure solution pour le BEA, pour répondre aux besoins des consommateurs, pour le respect de l’environnement ?
La France produit 40 millions d’œufs par jour ! Oui, 40 millions. Quand on sait qu’il y a 12 millions d’habitants en Ile-de-France mangeant en moyenne 217 œufs par an, cela fait en moyenne 7,13 millions d’œufs consommés chaque jour en IDF. https://lesoeufs.fr/blog/les-francais-consomment-217-oeufs-par-an-et-par-habitant/
Pour rappel j’en produis autour de 4,5 millions/an. Poursuivons nos propos. Si, pour nourrir les 12 millions d’hab d’IDF il fallait des élevages alternatifs plein air, si ces 7,13 millions d’œufs étaient produits par le même nombre de poules (je mets de côté un % qui ne pond pas)
Il faudrait donc 7,13 x 4 m2 de parcours extérieur (cahier des charges plein air et bio) soit 2852 ha de surface (juste pour les poules nourrissant l’IDF, je le répète), soit 28,52 km2. Par ailleurs, pour 40 millions de poules (nourrir la France), il faudrait 16000ha ou 160km2
160 km2, cela correspond à la surface de la ville de Nîmes. Aussi, vous voyez que la question du foncier dans l’élevage est essentielle et complexe. Est il possible, souhaitable, raisonnable, de mettre 160km2 de surface en herbe pour la production d’œufs française ?
Quid des cochons ? Poulets ? Et tout autre animal que l’on souhaite voir dehors ? Ah ça y est les anti-tout arrivent « gnagna faut arrêter l’élevage ». En fait le problème se posera aussi avec le choix d’une alimentation exclusivement végétale !
Un tollé récent a porté sur l’outil
#agribalyse qui présente l’impact environnemental des divers modes de production. Il montre que les productions dites alternatives au standard ont un impact environnemental plus important. https://twitter.com/ciwf_fr/status/1339863477930868736
Rien de surprenant mais cela fit un tollé. En plein air, un animal consomme plus pour produire moins qu’en bâtiment. Logique. Donc il faut plus de surface pour produire leur alimentation . Et comme les animaux vont dehors, ils ont encore plus besoin d’espace pour produire (parc).
Moi j’assume parfaitement le fait d’avoir un impact environnemental plus élevé que mes collègues en standard. Je vais contrer comme je peux en plantant des arbres, en aménageant le parc, etc. Mais surtout ça montre que le tout alternatif n’est pas envisageable.
Oui mais le bien être animal alors ? Certains diront que comme en cage les animaux meurent moins qu’en plein air, alors le BEA est meilleur en cage.
Si la seule mortalité suffisait pour déterminer le BEA, pourquoi pas. Mais ça va quand même plus loin.
Une poule qui court, qui vole, qui gratte dans une litière, semble aller plus vers un comportement naturel qu’une poule qui reste dans une cage. Mais comment mesurer tout cela ? Les seuls résultats techniques suffisent ils à le dire ? L’absence de maladie est elle suffisante ?
La question est, encore une fois, complexe. Une poule qui va dehors à plus de risques de ramener une salmonelle dans le poulailler qu’une poule qui est dans le bâtiment. Une poule qui sort peut plus facilement attraper Coli, parasitisme, etc. Donc pour le BEA, ça se discute.
Heureusement prophylaxie et vaccination permettent de lutter contre tout cela. Mais la prise de risques est réelle (voyez le confinement actuel des volailles et les foyers d’Influenza dans les Landes). Pensée pour les collègues.
Ce que je veux souligner ici c’est la complémentarité des modes de production : aussi bien pour le BEA que pour l’impact environnemental ou bien encore les choix des consommateurs. En alternatif, le coût de production augmente (ben oui, comme l’impact environnemental !)
Puisque l’indice de conso ↗️ il faut + de surface pour produire, plus d’aménagements, cela coûte plus cher. Aussi, nous avons la chance en France de proposer des œufs de poules en code 3 a un prix accessible à tous, ayant un impact environnemental moins élevé qu’en alternatif.
Nous proposons aussi des œufs en code 2, répondant à la demande sociétale de faire sortir les poules des cages, à un prix accessible et avec un impact environnemental moins important qu’en plein air/bio/label. Et nous proposons ensuite des œufs de poules « plein air »
Regroupant le Plein Air, Bio, les labels. Ces œufs de codes 1 et 0 sont plus chers, puisque le coût de production est plus élevé. Ils ont un impact environnemental plus élevé que les autres codes mais répondent à la demande d’une catégorie de consommateurs et de distributeurs
Qui souhaitent voir les poules dehors. Ainsi, avec cette diversité de modes de production, un équilibre ou compromis est trouvé entre impact sur l’environnement, souhait de voir les poules dehors, foncier à dégager, gestion des maladies sur le territoire, etc.
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