Read on Twitter
THREAD – Derrière les volets clos
C'est lundi, et il gèle, alors autant entrer se réchauffer avec un peu de cul(ture)
Quelques informations inutiles et indispensables sur l’histoire des maisons closes... Prêts?
#maisonclose #sexstory #histoire #paris
C'est lundi, et il gèle, alors autant entrer se réchauffer avec un peu de cul(ture)
Quelques informations inutiles et indispensables sur l’histoire des maisons closes... Prêts?
#maisonclose #sexstory #histoire #paris
À l’origine du mot : dans la Rome Antique, les prostituées étaient surnommées les « lupas » (les louves) en référence à leur activité nocturne et sexuelle. Elles exerçaient dans les lupanaria, que le français gardera sous forme de lupanars.
Sous Louis IX, ces établissements doivent être signalés par une lanterne rouge et les volets doivent être clos… d’où le nom de maison « close », et être situées loin des lieux saints. Ces installations, situées en bordure de Paris, nous laisseront le nom de bordel.
Début XIXe, les filles légères reçoivent bientôt le surnom de « lorettes », car c’est le quartier de Notre-Dame-de-Lorette, entre la gare Saint-Lazare et la butte Montmartre, qui les abrite pour beaucoup. (Art : Gavarni)
Sous la IIIe République (entre 1870 et 1940), les maisons closes connaissent leur âge d’or avec presque 200 adresses officielles à Paris. Souvent installés près d’un hôtel et toujours dans le centre, certains établissements de cette période marqueront l’histoire de la capitale.
C’est le cas du One Two Two fréquenté par la haute société de l’époque, du Sphynx avec ses décors néo-égyptiens ultra luxueux ou encore du Chabanais, le plus connu d’entre tous, qui abrita entre ses murs les ébats de célébrités telles que Maupassant ou le roi Édouard VII.
Les maisons étaient reconnaissables par un gros numéro peint sur verre de couleur : il en reste un aujourd’hui au 36 rue Saint-Sulpice.
La prostitution parisienne donnera lieu à la publication de nombreux guides recensant les meilleures adresses de la capitale, comme le Guide Rose ou l’Almanach des Demoiselles de Paris.
Le Chabanais, fondé en 1878 (2e ar), souvent immortalisé par Toulouse-Lautrec, proposait des chambres exubérantes et luxueuses, et attirait le gotha international, dont Édouard 7, qui y avait une chambre réservée à l’année.
C’est dans cette maison réputée que les grands de ce monde vinrent par exemple célébrer l’exposition universelle de 1889 le soir de son inauguration. Lors de l’Exposition de 1900, sa chambre japonaise reçut même un prix spécial pour la qualité de sa décoration.
Contrairement aux autres villes européennes, le sexe parisien était plus sain, avec des filles contrôlées chaque semaine par des médecins, et de meilleure qualité, apprécié pour ses « cocottes » méticuleusement choisies par une clientèle aristocratique et bourgeoise.
Dans les quartiers populaires, les hommes faisaient la queue devant les « maisons de tolérances » autorisées par l’État, parfois le ticket numéroté à la main, pour goûter aux plaisirs d’une prostituée, laquelle pouvait endurer jusqu’à 60 passes par jour.
Dans ces quartiers, des rues aux noms évocateurs : la rue du Petit Musc (Marais) s’appelait jusqu’au 18e rue de la Pute-y-Muse (de l’ancien français « Muser », signifiant « flâner »), la rue du Pélican (1er ar.) dont le nom vient de “rue du poil au con”,...
...la rue Brise-Miche (qui existe toujours), la rue Gratte-cul (devenue rue Dussoubs), ou encore la rue Tire-boudin (devenue rue Marie Stuart). (photo : Eugène Atget, 1921)
La fête s’achève en 1946, quand l’ancienne prostituée Marthe Richard fait voter une loi (encore en vigueur de nos jours) qui impose la fermeture définitive des maisons closes. Cette loi lui vaudra le sobriquet de « la Veuve qui clôt », en référence au champagne Veuve Clicquot.
Le 30 octobre 1946, une vente aux enchères dispersa tout le mobilier de ces maisons de plaisir, dont le fauteuil de volupté du Prince de Galles, ou le lit d’acajou de la Païva
Fin de ce thread qui aura je l’espère entrouvert les portes closes, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter pour occuper la fin de la journée de vous inspirer de la déco et de la folie de ces maisons closes, bobinards, bains, boxons, clandés, claques, lupanars,...
...maisons de mauvaise réputation, maisons du diable, maisons de joie, maisons de tolérance, bordels, BREF, jouez les lorettes, les hétaïres, les cocottes, les grandes horizontales, les demi-mondaines, les belles-petites, les courtisanes, mais surtout, amusez-vous !
