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Les défauts récurrents chez les débutants : les défauts liés à la forme

Ça devrait être bien plus court (incroyable mais vrai) !
(bon pas SI court mais plus court)
1) En faire des caisses avec son style
C’est-à-dire, très souvent : tenir absolument à écrire des phrases alambiquées avec du vocabulaire compliqué et trente-six virgules, pour bien montrer à tout le monde que l’on sait écrire. Spoiler : ça provoque exactement l’effet inverse.
Oui, ça se voit quand vous cherchez à complexifier votre écriture de manière artificielle et que c’est en réalité de la poudre aux yeux. Parce que c’est (presque) toujours mal fait. Si on tombe sur un texte comme ça, on le refuse systématiquement :
c’est bien trop de travail de tout reprendre pour simplifier. En plus, ça peut être mauvais signe quant à l’image que renvoie cet auteur : ampoulé, qui veut en mettre plein la vue mais ne sait pas le faire bien…
Comment savoir si votre roman en souffre ?
Il suffit de lire vos 1ères pages. C’est souvent un processus conscient: vous pensez que vous avez besoin de rendre complexe votre écriture pr montrer que vous êtes écrivain. Faites attention également aux retours qui soulignent une écriture lourde et artificiellement compliquée.
Mon conseil : arrêtez. Vraiment. Simplifiez. Non, vous forcez à complexifier votre style d’écriture, ce n’est JAMAIS une bonne idée. J’en vois beaucoup qui pensent qu’une écriture complexe montre qu’on est un grand écrivain qui maîtrise le français, sauf que…
si vous avez besoin de le prouver, c’est que vous manquez de confiance en vous et c’est mauvais signe, très honnêtement. (C’est comme la culture : moins on en a, plus on l’étale : plus on maîtrise la langue et moins on a besoin d’en faire l’étage.) La grande majorité du temps,
ça dessert votre intrigue, en plus. Les gens ont besoin de tellement se concentrer pour vous lire qu’ils en oublient de s’attacher aux personnages ou de suivre votre intrigue. Et vous-mêmes, vous êtes si concentrés sur votre style d’écriture que vous en oubliez le reste.
Attention : je ne dis pas de mettre de côté le style. Au contraire, c’est un point important, c’est évident. Ms personnellement je crois que le style doit être au service des personnages et de l’intrigue. Oui, vous pouvez avoir un style travaillé si c’est ce qui vous correspond.
Mais la lecture doit rester fluide. On ne doit pas buter sur les phrases. Je différencie un style travaillé et personnel d’un style artificiel et ampoulé.
La différence peut être difficile à voir : je conseille pour ça de lire voix haute. Si vous êtes honnêtes avec vous-même, en entendant votre texte, vous saurez déterminer si c’est fluide et justement travaillé.
2) Un style trop simple ou trop répétitif
Le contraire du point précédent, donc, mais ça se trouve souvent aussi. C’est-à-dire des phrases qui présentent toujours la même construction et des constructions simples : sujet-verbe-complément, répété encore et encore.
Du genre « Elle avança vers la porte. Elle tourna la poignée. Elle fit un pas à l’extérieur. Elle entendit le bus ». Vous pensez que j’exagère, mais à peine. Je ne méprise pas les phrases simples (au contraire) mais il faut savoir varier le rythme des phrases.
Comment savoir si votre roman en souffre ? Comme pour le 1 : lisez à voix haute. Si vos structures sont trop similaires, ça vous sautera à l’oreille. Vous aurez l’impression d’un texte très mécanique, haché, à cause du rythme qui ne varie pas.
Grosso modo, pour toutes les questions de style, je recommande vraiment la lecture à voix haute, vous vous apercevrez de tous vos défauts : virgules mal placées, phrases trop longues, rythme trop répétitif, répétitions, etc.
Mon conseil : cassez vos structures. Expérimentez.
Variez, surtout : vos structures, le rythme de vos phrases. Alternez les phrases courtes et longues. Vs pouvez user de phrases choc, nominales, d’effets de style, ms usez-en avec parcimonie, sinon ils perdront tout leur impact.
3) Le tell
Vous avez forcément entendu le « show don’t tell ». Eh oui, moi aussi je vais le dire… Parce que c’est un défaut que je vois vraiment souvent dans les manuscrits. Trop de tell tue les émotions et l’impact de la scène.
Ex : « Il avait peur. » VS « Un frisson lui remonta le long de la colonne vertébrale et la chair de poule recouvrit ses bras. Son coeur battait comme un oiseau affolé, cognant à tout rompre contre ses côtes. Il retint un cri. »
Je pense que c’est suffisamment éloquent et
que je n’ai pas besoin d’insister sur le « pourquoi du show à la place du tell ». C’est vraiment important d’y faire attention, ça donne toute sa mesure à un texte. Ça peut transformer un texte de moyen à bon, simplement parce que ça donne du corps et des sentiments au texte,
ça le rend bien plus intéressant et moins simpliste.
Comment savoir si votre roman en souffre ? Relisez votre texte : si vous avez l’habitude de dire ce que vos personnages ressentent plutôt que d’en donner des indices grâce aux 5 sens, votre roman en souffre probablement.
Mon conseil : plutôt que le tell, utilisez les sens, donnez des indices corporels, utilisez ce qui entoure vos personnages. Oui, c’est plus compliqué, mais ça apportera une vraie richesse à votre texte. Ne vous contentez jamais de la facilité.
4) N’utiliser que le sens de la vue
J’en parle un peu au point précédent, donc j’en profite pour revenir dessus plus longuement. Dans tous les romans, il y a des descriptions. Dans la grande majorité des romans, seul le sens de la vue est utilisé.
Y compris chez des auteurices expérimenté.e.s. Et c’est tout de même dommage ! Car du coup, les textes utilisant aussi les autres sens apparaissent comme plus riches.
Comment savoir si votre roman en souffre ? Relisez votre texte : utilisez-vous un seul sens ou plusieurs ?
Mon conseil : utilisez les autres sens, tout simplement. L’odorat et l’ouïe sont des sens qui sont aussi très fort en description, ils permettent de mieux immerger le lecteur. Quand vous entrez vous-mêmes quelque part, vous ne vous contentez pas de voir :
vous entendez les bruits, vous sentez les odeurs, vous touchez parfois les surfaces. Ne négligez aucun sens, ils peuvent tous apporter un vrai plus qui pourra vous démarquer des textes se contentant d’utiliser la vue.
5) Trop d’incises
Qud on débute, on a l’impression qu’on doit mettre une incise à chaque ligne de dialogue pour préciser quel personnage parle et comment. En réalité, plus il y a d’incises et plus ça montre vos inexpérience. Elles sont, dans la grande majorité du temps, inutiles.
Mieux vaut passer les émotions de vos personnages à travers la narration, et s’il n’y a que deux personnages, on sait toujours qui parle. La question se pose davantage pour les dialogues à plus de trois personnages sauf que :
chaque personnage a une voix qui lui est propre normalement, donc rien qu’avec ses propos et sa manière de parler, on doit pouvoir le reconnaître. Ceci dit, je ne dis pas d’effacer toutes les incises : seulement de les utiliser avec parcimonie. Car s’il y a trop d’incises,
ça alourdit le texte et ça sort le lecteur du dialogue, alors que les propos des personnages sont le plus important.
Comment savoir si votre roman en souffre ? Regardez vos dialogues ! Une incise par réplique ? Ou deux incises pour trois répliques ? Alors bingo, vous en souffrez.
Mon conseil : demandez-vous à chaque fois si cette incise est réellement utile. Apporte-t-elle une information essentielle ? Si non, on supprime. Si oui : on se demande si ça ne serait pas mieux de glisser cette information dans la narration plutôt que dans une incise.
Si non, on garde l’incise, si oui, on passe à la narration. Vraiment, je conseille d’avoir le moins d’incises possibles et de ne garder que les indispensables (elles sont peu nombreuses en général).
6) L’utilisation à outrance des verbes faibles
Verbes faibles tels que : être, avoir, devoir, pouvoir, faire, falloir, aller, dire, voir, etc. Ce sont des verbes outils, donc on ne les considère pas comme des répétitions et ils sont parfois indispensables.
Je ne dis pas de les supprimer tous, parfois on ne peut pas les remplacer. Néanmoins, le vocabulaire français est très riche, et c’est dommage de se contenter d’utiliser tjrs les mêmes verbes, qui peuvent revêtir des dizaines de significations différentes selon leur emploi.
Comment savoir si votre roman en souffre ? Utilisez un outil pour détecter les répétitions en demandant de surligner les verbes faibles que vous aurez listé, et vous verrez tout de suite si vous en abusez. S’ils reviennent trop souvent, il va falloir en éradiquer quelques-uns.
Mon conseil : remplacez ces verbes faibles par des verbes plus précis. Ex : « il faisait une dissertation » peut être remplacé par « il rédigeait une dissertation », « Elle faisait une hypothèses » peut devenir « Elle échafaudait une hypothèse », « elle avait des difficultés » >
« elle rencontrait des difficultés », etc, etc.
Il existera presque toujours des alternatives avec des verbes plus variés et plus précis.
Toutefois, je préfère insister : il ne faut pas systématiquement les remplacer. Votre tournure de phrase ne doit pas devenir artificielle ou
trop ampoulée ou étrange parce que vous évitez les verbes faibles. Ils sont parfois indispensables et ce sont nos verbes outils, il est donc normal de les utiliser. Le tout, c’est de ne pas en abuser, et de les éviter quand on peut le faire !
7) L’utilisation à outrance des adverbes et adjectifs
Ça rejoint le point 6. Une nouvelle fois, j’insiste : il ne faut pas les éradiquer systématiquement, s’ils existent, ce n’est pas pr rien. On doit les utiliser quand on en a besoin. Mais il ne faut pas pour autant en abuser !
Souvent, utiliser un adjectif ou un adverbe reflète une solution de facilité. En effet, comme pour le point 6, il existe souvent des mots plus précis qu’on peut utiliser à la place des adjectifs et adverbes, mais c’est plus commode, par ex de se contenter d’accoler un adjectif à
un personnage pour le décrire. On pensera donc aussi au « show don’t tell » : si vous utilisez le show comme il faut et ne vous contentez pas de dire comment votre personnage se sent, il y aura logiquement moins d’adjectifs. Tout est lié !
Comment savoir si votre roman en souffre ? Comme précédemment, en utilisant un outil de détection des répétitions, on peut souvent demander de souligner les adverbes. Pour les adjectifs c’est plus compliqué, il faudra peut-être relire votre texte en y prêtant attention.
Mon conseil : demandez-vous s’ils sont indispensables, si vous ne pouvez pas utiliser un mot plus précis à la place. S’ils sont inutiles, on les supprime. Dans le cas contraire, s’ils ajoutent vraiment une précision ou une information, alors on les garde.
8) Les verbes inutiles en narration interne
De quoi je parle vous demandez-vous ? De ts ces verbes de perceptions qu’on utilise : voir, entendre, penser, se demander, etc. Si ces verbes sont utiles en cas de narration externe, ils sont à proscrire en narration interne. Pourquoi ?
Parce qu’ils sont inutiles et redondants. Vous êtes en narration interne : évidemment que c’est votre personnage qui voit/entend/pense : aucune raison de l’écrire noir sur blanc ! Ça alourdit inutilement votre texte. Un exemple pour que ce soit plus clair ?
« J’entends ma mère qui se dispute avec mon frère » se transforme en un « Ma mère se dispute avec mon frère » : le « j’entends » est sous-entendu mais évident à cause de la narration. Ou encore « Je vois ma grand-mère partir un panier à la main » >
« Ma grand-père part un panier à la main ». Ça allégera votre texte, et vous verrez que ça vous fera effacer pas mal de verbes faibles au passage, tout en apportant plus de dynamisme.
Comment savoir si votre roman en souffre ? D’abord, il faut déterminer votre narration
(une narration à la troisième personne peut être interne comme externe). Si vous avez une narration interne, alors relisez-vous en cherchant ce type de verbe introductifs. S’il y en a beaucoup, il faudra en éliminer.
Mon conseil : on les supprime à tour de bras.
Sauf pour souligner quelque chose ou de temps en temps pour marquer un fait, ils sont inutiles et donc à supprimer. Ça paraît être du détail, mais c’est le genre de détails qui montre votre niveau d’expérience, en fait.
9 ) L’utilisation de périphrases pour parler de vos perso
Périphrases du genre « la jeune fille » ou « le blond », etc. C’est un défaut très fréquent, car on nous a bassinés qu’il fallait éviter les répétitions à tout prix, quitte à utiliser des périphrases lourdes et malvenues.
Sauf que… le prénom ne compte pas comme une répétition.
ll vaut mieux effectivement éviter 50 fois le pronom « il » ou « elle » à la suite (surtout s’ils sont sujet des phrases en réalité). Il vaut aussi mieux basculer le sens de la phrase pour éviter de répéter les pronoms en
sujet encore et encore (mais c’est plus une question de rythme répétitif que de répétition à proprement parler). Ex : « Elle entend un bruit sourd » > « Un bruit sourd lui parvient ». Mais, parfois, on ne peut pas effectuer ce basculement et surtout il ne faut pas en abuser pr
ne pas que ça devienne lourd. Et donc on se retrouve avec notre personnage comme sujet.
Eh bien : il faut toujours mieux répéter son prénom ou son pronom. On s’en fiche s’il y a trois pronoms à la suite ou si vous répétez souvent son prénom.
Comment savoir si votre roman en souffre ? Si vs utilisez ce genre de périphrases, vs le savez !
Mon conseil : à bannir. À proscrire.
Seules exceptions : si cette périphrase a une fonction précise ou souligne le rôle du personnage (notamment par rapport à d’autres personnages).
Par ex : si on utilise le mot « infirmière » pour parler d’un perso sur le lieu de son travail, c’est ok. Ou « l’adolescent » pour une scène de confrontation avec ses parents : ça a un sens.
Sinon, on remplace les périphrases par le prénom, le pronom ou on bascule la phrase.
Je sais que de mettre ou laisser des répétitions peut être étrange, mais je vous assure que c'est pour le mieux.
J'ajouterai que dans les narrations à la première personne, la manière dont le narrateur pense aux personnages est encore plus codifiée.
Vous devez y faire extrêmement attention : quand vous, vous pensez, comment pensez-vous aux autres personnes ? Jamais vous ne pensez "le blond" pour parler de votre petit-ami ou "l'adolescent" pour un ami. Soyez donc logiques.
J'en ai terminé pour les erreurs sur la forme que je retrouve le plus !
La liste n'est pas du tout exhaustive, ce sont vraiment les défauts les plus fréquents.
Et personnellement, je prête davantage attention au fond qu'à la forme, d'où cette liste plus courte que la précédente !
J'espère que ces deux threads sur les défauts récurrents dans les premiers romans vous auront été utiles !

La prochaine fois qu'on se retrouve, ça sera pour le lancement de mon site (et le concours qui va avec) !
J'espère que vous serez autant au rendez-vous 🥰🥰
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