Read on Twitter
La station météorologique 
Dumont d'Urville (DDU), en #Antarctique de l'Est (66°40'S 140°01'E), a démarré ses observations le 18 janvier 1956.
Elle possède une particularité, partagée par un nombre extrêmement réduit de stations ayant une longue série de données (mini #thread).
Dumont d'Urville (DDU), en #Antarctique de l'Est (66°40'S 140°01'E), a démarré ses observations le 18 janvier 1956.Elle possède une particularité, partagée par un nombre extrêmement réduit de stations ayant une longue série de données (mini #thread).
Les normales de température 1991/2020 y sont en effet plus froides que celles de la période 1981/2010, passant de -10,8°C à -11,0°C. La décennie 2011/2020 ayant été 0,5°C plus froide que celle 1981/1990.
Cette particularité régionale n'existe, en dehors de l'est de l'Antarctique, que pour une zone restreinte de l'Amérique du Nord. En France métropolitaine, les moyennes 1991/2020 seront partout plus chaudes que 1981/2010, avec une amplitude de 0,2 à 0,7°C.
Via @Climatologist49
Via @Climatologist49
Cette tendance en Antarctique de l'Est est à lier à un changement de variabilité de circulation atmosphérique dans le Pacifique Sud : phase SAM+ prédominante. Et comme souvent, l'ENSO (ici phase négative, La Niña) joue un rôle dans ces téléconnections. https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/2017JD027435
Un article très intéressant, qui avance une explication en ce qui concerne l'ouest de l'Antarctique de l'Est, en particulier sur les stations de Novolazarevskaya (12°E) et Syowa (40°E), où la tendance au refroidissement est plus net. Schéma simplifié :
A DDU, SAM+ semble jouer un rôle plus important que La Niña. En terme de congruence linéaire, les deux modes SAM+ et ENSO- expliquent chacun un tiers de la tendance au refroidissement observée à l'automne austral (MAM), -0,4°C/décennie à DDU sur la période 1979/2014.
La tendance au refroidissement local de DDU (significative uniquement en été/automne) est à relier à l'extension plus importante de glace de mer au large immédiat et à l'ouest de la station, plus directement corrélée à SAM+ (SAM+ -> moins de catabatique > plus de glace ?).
La phase SAM+ est également forcée par la baisse d'ozone stratosphérique à partir des années 1980, directement reliée aux activités humaines dont les émissions de GES modifient le bilan radiatif de la stratosphère. https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/2014JD023009
Il sera intéressant de voir l'évolution des températures à DDU ces prochaines décennies. Plateau puis hausse d'ici la fin du siècle, ou poursuite de refroidissement localisé par rétroactions négatives avec la glace de mer, ou par le biais d'autres téléconnections océan/atmo ?
