Petit thread du dimanche sur le recrutement en animation française, ses spécificités et ses limites :
- Comme dans beaucoup de milieux professionnels de la culture, le recrutement se fait beaucoup sur le bouche à oreille et le copinage. D'où l'importance de se créer un réseau.
Pour se faire, il y a le festival d'Annecy, quelques rencontres pro organisées par les grosses entreprises, des pots networking de LFA et c'est un peu tout. Les écoles préparent souvent leurs élèves à se construire un réseau, pour éviter qu'iels ne sortent démuni•e•s de l'école
Mais le bouche à oreille est à double tranchant. Une mauvaise impression peut fermer pas mal de portes, on a rarement le droit à une seconde chance auprès d'un studio d'une prod à l'autre. Ce qui amène à accepter un peu n'importe quelles conditions de travail quand on débute.
On fait des heures supp non payées pour prouver notre valeur à la prod, on va éviter de trop l'ouvrir en cas d'abus, on va pas trop chercher à défendre ses droits sociaux. Et c'est vrai qu'une bonne impression peut amener à être rappeler sur la prod suivante, MAIS :
Sachant que ce sont pas mal les réals qui rappellent leurs potes, on a peu de brassage d'équipes et il peut être difficile de monter en grade. Le copinage peut aussi amener à avoir des personnes inadaptées ou pas les plus compétentes à des postes juste parce que pote du recruteur
On a donc :
- des gens qui s'écrasent pour s'assurer une place.
- un recrutement biaisé sur une expérience passée, une réputation et/ou la qualité des relations avec le recruteur.
- des gens qui se font parfois blacklister pour un oui ou pour un non.

Mais c'est pas tout !
Comment postule-t-on ?
- Via le bouche à oreille, ce qui réduit déjà énormément les opportunités de travail si on a pas les bons contacts. Cela amène aussi à voir des productions sortir sans JAMAIS en avoir entendu parler sur aucun des réseaux professionnels disponibles.
Ex : la série adaptée de la BD de @Maureenwingrove et @Ovidieofficiel par 2 minutes. https://twitter.com/ARTEpro/status/1345684088640991232?s=19
Ces plateformes pro, quelles sont elles ? Katoonk a été remplacé par @movinmotion, profil culture et l' @afjv_twit conviennent peu à nos métiers et sont peu utilisés par les recruteurs. Non, la 1ère plateforme de recrutement, c'est Facebook et ses groupes officieux.
De ces groupes, gérés par des particuliers, dépend notre visibilité du marché du travail. Qd le bouche à oreille ne suffit pas ou n'est pas la règle, les annonces sont postées sur les 2 principaux groupes de professionnel•le•s de l'anim, parfois aussi relayé sur @LinkedInFrance
Il devient donc nécessaire, voire impératif d'être au moins sur l'un des deux groupes. Encore une fois, on a intérêt à ne pas a avoir la personne qui le gère en grippe, sinon bye bye l'accès et la visibilité, tant pis si c'est moyennement professionnel de la part de l'admin.
Pour les annonces de recrutement, on a donc :
- des productions qui sont totalement invisibles sur les groupes pro des RS et passent donc sous le radar à moins d'être directement contacté•e parce que proche du réseau du studio de prod.
- des groupes officieux gérés par des particuliers qui ont tout pouvoir sur votre visibilité sur le marché du travail, sans avoir par ailleurs de réglementation précise quant au fond et à la forme des posts de recrutement, participant à banaliser les abus.
Des alternatives existent, comme chez @3DVF, mais elles sont encore minoritaires et le bouche à oreille dans beaucoup de studios n'aide pas.
L'encadrement très réduit du recrutement se retrouve dans d'autres secteurs culturels mais il est important d'en connaître les limites.
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