1/L'usage, par le Planning familial, de l'expression "personne qui a un utérus" au lieu de "femme" est non seulement inepte mais grave.
Et accuser de transphobie ceux qui s'en alarment est non seulement grave, mais inepte. https://twitter.com/JZefka/status/1343169365563351040
2/Commençons par le second point. La transphobie m'est étrangère ; elle m'est même odieuse. J'entends par "transphobie" toute attitude agressive ou méprisante envers les trans, toute atteinte à leur dignité ou à leurs droits. Rien de plus, rien de moins.
3/En revanche, la transsexualité et, de manière plus large, la "transidentité" posent des questions biologiques, psychologiques, anthropologiques et politiques d'une grande complexité. Empêcher tout débat en brandissant l'accusation de transphobie est une méthode insupportable.
4/Certains malcomprenants m'ont traité de transphobe parce que j'avais déploré l'usage de "personne à utérus" ou de "tomber enceint.e" dans le message du Planning familial.
D'abord je les rassure : j'avais parfaitement saisi l'intention qui présidait à ces formules alambiquées.
5/Il s'agissait, pour les bonnes âmes du Planning familial, de ne blesser
- ni les transfemmes (hommes devenus femmes) qui n'avaient pas d'utérus ;
- ni les transhommes (femmes devenues hommes) qui avaient gardé le leur...
Touchante attention, décision stupide.
6/Tout transhomme qui a un utérus sait qu'il a gardé un organe de femme ; toute transfemme qui n'a pas d'utérus sait qu'elle est née dans un corps d'homme. A moins d'un grave déni (qui exigerait une psychothérapie), aucun trans ne devrait s'effaroucher de cette évidence.
7/Céder au chantage des radicaux et ultras de la cause trans (une infime minorité), anticiper de prétendues offenses, truquer le vocabulaire et les lois de la biologie ne rend service à personne. La vraie violence, c'est l'effacement du mot "femme" dans le discours du Planning.
8/Les catégories grammaticales ou lexicales sont toujours des généralités ou des approximations. Si je vends des "pantalons pour hommes", est-ce que je nie la masculinité des unijambistes ou des culs-de-jatte? Est-ce que j'empêche une femme de l'acheter ou de le porter? Ridicule.
9/Truquer le lexique par angoisse d'exclure, c'est entrer dans une surenchère infernale.
C'est aussi friser le ridicule ("personne à utérus", "tomber enceint.e") et il est déjà grave que le ridicule de cette novlangue progressiste ne soit plus perçu par des milliers de gens.
10/Effet pervers : l'expression "personne à utérus" ou "tomber enceint.e", par peur d'offenser 1/10 000e de la population, en invisibilise la moitié, les femmes, qui restent tout de même les premières "concernées" (pour employer un lexique woke) par la question des menstruations.
11/L'enfer woke est pavé de bonnes intentions... et peuplé de militants à front bas.
A tous ceux qui, ne sachant pas lire ou ne voulant rien entendre, persisteront à m'injurier en m'accusant de transphobie, je réponds d'avance que leurs procédés sont misérables.
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