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ⓉⒽⓇⒺⒶⒹ Comment et pourquoi une animation en 2D peut se confondre avec de la 3D/CGI. Petit fil explicatif :
Il est d'abord important de rappeler que le dessin traditionnel est interdépendant de la 3D et vice-versa, tous deux faisant appel au réel, aux dessins à la main et aux logiciels.
Interview de Yuma Takahashi (高橋 祐馬) pour la production de Demon Slayer. http://www.animenewsnetwork.com/feature/2019-08-28/interview-demon-slayer-producer-yuma-takahashi/.149177
Interview de Yuma Takahashi (高橋 祐馬) pour la production de Demon Slayer. http://www.animenewsnetwork.com/feature/2019-08-28/interview-demon-slayer-producer-yuma-takahashi/.149177
On vous recommande la vidéo de @/CanipaShow sur le sujet :
Il s'agira avant tout, de la part des animateurs comme des studios, d'un choix artistique.
Tout dépend de la manière dont est intégrée la CGI (ou une 2D qui y ressemble) dans le processus de composition / compositing.
Tout dépend de la manière dont est intégrée la CGI (ou une 2D qui y ressemble) dans le processus de composition / compositing.
Pour rappel, le "compositing (撮影)" est l'étape de fabrication d'un anime qui consiste à assembler les éléments 2D/3D, les FX et les décors en vue du plan finalisé.
De la CGI douteuse avec un beau compositing peut donc tout aussi bien rendre que l'inverse, idem pour la 2D.
De la CGI douteuse avec un beau compositing peut donc tout aussi bien rendre que l'inverse, idem pour la 2D.
Concernant Jujutsu Kaisen, la direction artistique de l'anime, notamment son shading, se veut assez proche d'un rendu esthétique CGI.
Les mouvements, flous, ombres, lumières, liquides, explosions et autres FX vont dans ce sens.
Les mouvements, flous, ombres, lumières, liquides, explosions et autres FX vont dans ce sens.
Outre mesure, la séquence de Kou Yoshinari (吉成 鋼) dans Dorohedoro démontre bien qu'une 2D parfaitement intégrée à la 3D de l'ensemble peut créer l'illusion.
Mais qu'en est-il des fameuses effusions sanguines de JJK ?
La séquence du sang est key animée par Ren Onodera (小野寺 廉). L'animateur a déjà montré sur Black Clover que son style 2D est très référencé CGI.
La séquence du sang est key animée par Ren Onodera (小野寺 廉). L'animateur a déjà montré sur Black Clover que son style 2D est très référencé CGI.
Les mouvements sont "parfaits", la texture du sang se rapproche du numérique. Et pourtant, il n'y a pas de 3D/CGI dans cette séquence.
En effet, Onodera a fait appel à un logiciel communément utilisé dans l'industrie de l'animation : Houdini.
En effet, Onodera a fait appel à un logiciel communément utilisé dans l'industrie de l'animation : Houdini.
Houdini sert à générer des modèles 3D (ici le sang comme référence), qui serviront de bases aux animateurs, pour ensuite tracer par dessus à la main.
À noter que le logiciel Blender, lui aussi beaucoup utilisé, fonctionne sur le même principe mais pour les environnements.
À noter que le logiciel Blender, lui aussi beaucoup utilisé, fonctionne sur le même principe mais pour les environnements.
(Pour plus de précisions, Blender sert à modéliser des décors, très pratique pour faire du background animation, comme ici dans cette séquence de Fire Force par Yuuki Yamashita (山下 悠貴))
Mais revenons à nos modèles.
À titre d'exemple, Eiji Abiko (安彦 英二) utilise un modèle 3D de patineur artistique comme matériel pour redessiner à la main, afin d'appréhender la chorégraphie plus librement (cette méthode est bien sûr extrêmement rare, juste l'idée)
À titre d'exemple, Eiji Abiko (安彦 英二) utilise un modèle 3D de patineur artistique comme matériel pour redessiner à la main, afin d'appréhender la chorégraphie plus librement (cette méthode est bien sûr extrêmement rare, juste l'idée)
Tracer de la 2D à partir d'un modèle 3D (d'Houdini ou de n'importe quel logiciel) permet à l'animateur de se rapprocher de la tri-dimensionalité, des jeux de caméra et de profondeur, ou de la fluidité que la CGI offre.
Il est donc normal de retrouver cet aspect 3D dans le rendu final de Jujutsu Kaisen, puisqu'elle a été utilisée lors du processus.
Mais dû aux problèmes de compositing, il est compréhensible que le public ait parfois du mal à lire l'animation comme il le devrait.
Cf. la séquence d'Hironori Tanaka (田中 宏紀), dont l'explosion est difficilement lisible.
Cf. la séquence d'Hironori Tanaka (田中 宏紀), dont l'explosion est difficilement lisible.
Ici par exemple, la couleur semble bien plus naturelle. Tanaka a fortement corrigé le sang en ajoutant des shadings noirs.
Si le sang (déjà très fluide) est mal colorisé, que les couleurs ne suivent pas ou ignorent les shadings des genga, et si la texture ajoutée ne correspond pas parfaitement à l'animation, le rendu en sera fatalement altéré.
Nulle volonté d'expliquer la confusion entre 2D et 3D/CGI à partir de ces soucis, mais peut-être bien qu'ils perturbent la perception que l'on a de l'anime dans sa forme finale. À chacun de se faire son opinion.
Pour conclure, nous pensons qu'il est important de remettre une production dans son contexte, de comprendre les choix artistiques d'un animateur, et surtout de ne pas juger trop hâtivement son travail.
C'est tout pour cette-fois, à la prochaine, et merci d'avoir lu !
C'est tout pour cette-fois, à la prochaine, et merci d'avoir lu !
