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Les bousiers sont des insectes extrêmement importants pour les écosystèmes. On trouve 3 types de bousiers:
1. Les endocoprides, qui vivent et se reproduisent au sein même de l'excrément (en France notamment Aphodius fossor).
(Photos: Meloidae adulte; André Lequet larve)
2. Les paracoprides, qui vivent dans l'excrément, mais nidifient dans le sol. Il y a des trucs magnifiques, notamment Copris sp. (ici Copris lunaris mâle, image Wikimedia Commons). Très présent en forêt on a également le géotrupe (ici Geotrupes stercorarius, photo: gernotkunz)
3. Les télécoprides, les bousiers qui forment des boules d'excrément et les baladent, notamment en période de reproduction. Ce sont des Coléoptères de la famille des "vrais" scarabés (Scarabaeinae). En France on trouve notamment Scarabaeus sacer (image Wikimedia commons).
Ceci étant posé, le papier en question étudie les télécoprides, et particulièrement le genre Cephalodesmius endémique d'Australie.
L'intestin des insectes (donc des Coléoptères) est divisé en trois parties. Dans la partie distale on trouve des bactéries (donc un microbiote). Eh oui, parce que manger du caca nécessite un microbiote unique.
Le genre Cephalodesmius s'alimente de nombreuses variétés de matière organique en décomposition. Son régime n'est donc pas très spécifique. Pourtant, les chercheurs ont remarqué que l'intestin distal de cet insecte était dilaté et formait une véritable chambre de fermentation.
Typiquement ce genre de chambres de fermentation est présent dans des insectes avec un microbiote symbiotique très spécialisé. Cette forme n'était pas présente chez une autre espèce, Onthophagus, très répandue mais spécialiste d'un seul type d'aliment (excrément ou champignon).
En regardant les séquences du microbiote des 2 genres, les chercheurs ont conclu qu'Onthophagus ne présentait pas de microbiote symbiotique (mais un microbiote passager acquis dans l'environnement), contrairement à Cephalodesmius.
La conclusion de tout ça c'est qu'il y a eu une co-évolution entre Cephalodesmius et son microbiote, pour acquérir de façon pérenne cette capacité de fermentation. Ça ne vous paraît peut-être pas génial, mais c'est trop beau les bousiers.
Voilà, c'était l'histoire du jour. Et n'oubliez pas, comme dit Wonder Nature, aka @curiosiboite, que "le caca, c'est merveilleux".
Bisous, cœurs, bonne fin d'année, tout ça.
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