Cher @PorcherThomas
Le débat argumenté, constructif, public, est ce qui fait vivre la démocratie.
Permets-moi donc d'en remettre une couche...
Thread https://twitter.com/PorcherThomas/status/1343301724845572099
Le débat argumenté, constructif, public, est ce qui fait vivre la démocratie.
Permets-moi donc d'en remettre une couche...
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D'abord, avant de rentrer dans le vif du sujet, quelques remarques :
1/ Grâce à ce débat sur l'annulation de la dette publique (détenue par la Banque de France pour le compte de la BCE), le Grand Public s'intéresse enfin aux mécanismes monétaires, et semble mieux les comprendre.
1/ Grâce à ce débat sur l'annulation de la dette publique (détenue par la Banque de France pour le compte de la BCE), le Grand Public s'intéresse enfin aux mécanismes monétaires, et semble mieux les comprendre.
2/ Si le débat est vif, c'est qu'il touche à quelque chose d'essentiel, à un fondement du capitalisme financier qui régit depuis trop longtemps l'économie et plus largement la société : la dette avec intérêts.
3/ Quasiment aucun économiste de gauche ou de droite ne remet en question une économie qui repose sur la dette avec intérêts. Or cette dernière, par son caractère exponentiel, est la source des inégalités de richesse, et un outil qui accélère la destruction de la planète.
4/ Jamais n'a été constaté autant de peur dans le camp des économistes pro-dette, de la BCE (qui a même demandé l'arrêt des débats), et plus généralement de tous ceux qui profitent de ce système.
5/ Leur peur est un signe de la pertinence de la proposition de l'annulation de la dette, qui touche à une faille des traités.
Maintenant, rentrons dans le vif du sujet. J'ai l'impression, et je me trompe peut-être, que tu omets dans ton raisonnement plusieurs biais des mécanismes financiers actuels. Certes nous empruntons facilement et "gratuitement", mais à quel prix ?
Tu estimes que la dette publique n'est pas un problème. Certes elle ne l'est pas techniquement, car la BCE a décidé de mettre en place une politique qui consiste à créer de la monnaie sur un ordinateur et de l'injecter sur les marchés financiers.
Cette monnaie injectée permet mécaniquement de baisser les taux d'emprunts, et facilite le recours à la dette (publique). Rappelons que tout cela est le fait d'un artifice de la BCE et non des marchés financiers qui auraient la gentillesse de nous prêter gratuitement de l'argent.
Or les conséquences de cet artifice de la BCE sont néfastes pour l'équilibre social et pour le bon fonctionnement de la démocratie.
Cette politique monétaire a pour effet de créer une inflation des actifs qui gonfle le patrimoine des 1% les plus riches. https://twitter.com/AniceLajnef/status/1334021153556467712?s=19
Cette politique monétaire a pour effet de créer une inflation des actifs qui gonfle le patrimoine des 1% les plus riches. https://twitter.com/AniceLajnef/status/1334021153556467712?s=19
C'est donc la dette publique qui est utilisée par la BCE pour justifier l'injection dans les marchés financiers de milliers de milliards depuis 2010 !
La dette publique est le combustible qui permet d'augmenter le patrimoine et le pouvoir des 1%. En cela c'est un problème déjà.
La dette publique est le combustible qui permet d'augmenter le patrimoine et le pouvoir des 1%. En cela c'est un problème déjà.
Car non seulement la dette publique est utilisée comme "couverture" pour exacerber les inégalités de richesse, mais en plus cela met notre démocratie en danger. La richesse des 1% se transforme en pouvoir médiatique et politique, mettant en danger la démocratie.
J'espère que tu comprendras ainsi pourquoi ceux qui profitent de la politique monétaire de la BCE sont dans le même camp que toi : la dette publique (n'est pas un problème) car elle leur permet de gonfler leur richesse, de gagner en pouvoir politique, et donc de nous dominer.
J'ai l'impression que tu ne te rends pas compte que nous permettons à une minorité de s'enrichir démesurément grâce à la même politique qui nous permet d'emprunter facilement et à des taux bas.
La dette se fait au prix de notre liberté car leur richesse se transforme en pouvoir.
La dette se fait au prix de notre liberté car leur richesse se transforme en pouvoir.
Je suis par contre d'accord avec toi : que la dette soit à 120% ou à 100%, ça ne vas pas changer la face du monde. Par contre, cela ouvre un champ du possible : permettre à la BCE de créer de la monnaie (libre de dette) pour racheter la dette publique et la neutraliser.
Si la BCE annule les 20% qui se trouvent déjà dans son bilan, c'est une première étape essentielle. Pourquoi s'arrêter en si bon chemin alors.
La BCE pourrait racheter 5% de la dette publique par an : au bout d'une génération la dette publique serait un point de l'histoire.
La BCE pourrait racheter 5% de la dette publique par an : au bout d'une génération la dette publique serait un point de l'histoire.
C'est une façon de faire un jubilé de la dette publique en douceur, que nos anciens ont pratiqué par sagesse, car ils comprenaient les relations de domination liées à la dette.
Une fois la dette épongée, nous pourrons alors décider que la BCE subventionne chaque année les États de 3% de leur PIB ce qui n'est pas interdit par les traités. Ainsi plus jamais les États n'auront recours aux marchés financiers : nous gagnerons enfin notre indépendance.
Reste à débattre d'un système qui repose sur la monnaie libre de dette, où contrairement à la monnaie-dette, la monnaie n'est jamais détruite. C'est un autre débat, mais je te donne un indice : marier la monnaie 100% centrale de Fisher/Allais avec la monnaie fondante de Gesell
