| Décès de Houari Boumediène

Le 27 décembre 1978, le président algérien mourrait de la maladie de Waldenström.
Il a bâti l'Algérie indépendante et a fait rayonné le pays sur la scène internationale.

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L'Algérie sous Boumediène (1965-1978)

1- Système politique.

L'Algérie opta pour le modèle du parti unique, le FLN. Le régime est autoritaire, cependant l'armée n'est pas au pouvoir, contrairement aux idées reçues.

Boumediène s'appuie sur la SM pour asseoir son autorité, l'armée est tenue à l'écart de la politique.

Bien qu'indéniablement autocrate, il se montrait proche de la population, lui même ne s'enrichissait pas.
Ahmed Taleb Brahimi rapporte qu'il déléguait beaucoup. La bureaucratisation des institutions ne s'accompagnait cependant pas qu'une corruption généralisée.

Arrivé au pouvoir en 1965, il dote l'Algérie des institutions lui faisant défaut. L'encadrement politique et social est graduel.
- Charte communale de 67 crée les APC
- Charte de la wilaya de 69 créé les APW
- Édifice achevé en 76 : Charte nationale et adoption de la constitution

Le FLN adopte une ligne socialiste, sa mission est de mener à bien la Révolution socialiste (statuts du parti)

La philosophie politique du raïs fait de la Révolution et de l'islam les fondements de l'Etat. Bien qu'il distingue politique et religion, l'islam est religion d'Etat.

Un ministère des affaires religieuses est créé ainsi qu'un Haut Conseil Islamique. Cependant le courant islamique contestataire existait déjà à cette époque (issu en partie de l'AOMA).

L'Algérie privilégie l'identité arabo-islamique au détriment de la minorité berbère.

2 - Politique économique

L'Algérie indépendante adopta une politique socialiste (et non pas communiste).
La stratégie de développement basé sur des concepts tiers-mondistes et socialistes : Priorité à l'industrie lourde ; urbanisation accélérée ; appropriation des ressources.

Il entama des réformes agraires, le défi est de relever une agriculture laissée dans un état désastreux par les colons.

Les terres sont nationalisées : secteurs autogérés sur 2,3M d'hectares. Créat. de fermes d'Etat sur le modèle soviétique.
Pol agraire basée sur le volontarisme

La politique agraire a connu des résultats mitigés du fait que la priorité est donnée à d'autres secteurs et que l'Algérie revenait de loin dans l'agriculture. La gestion désastreuse de Chadli dans ce secteur dynamita les acquis de la politique agraire entre 67 et 77.

Boumediène s'inspira des principes de Rostow pour l'industrialisation rapide.

- Complexes industriels édifiés (Chimie, Sidérurgie, materiaux de construct.).
- L'effort est accuenté sur la métallurgie.
- mise en place d'un secrétariat en charge de l'industrialisation.

- Pré plan 1967-1969
- 1er plan quadriennal 1970-1973
- 2eme plan quadriennal 1974-1977

- Répartition des sites, soit 500 unités industrielles.

- de 1966 à 1972 : nationalisation des entreprises minières et des banques
- en 1968, environ 100 entreprises sont nationalisées.

La nationalisation la plus importante et marquante est celle des hydrocarbures le 24 février 1971.
Elle marque l'aboutissement de la réappropriation des ressources nationales. L'exploitation des ressources naturelles permettront la mise en place d'un Etat providence.

3- politique sociale
L'Etat providence algérien ?

Omar Brixi, enseignant chercheur à Paris 11, préfère le terme d'État édificateur.
L'accès à la santé est favorisé par la gratuité. Indéniablement, l'État remplit son rôle dans ce domaine.

L'Algérie entame une politique éducative ambitieuse. L'analphabétisme baisse.
Mais la massification de l'enseignement entrave le progrès qualitatif de l'enseignement supérieur. En 1978, l'Algérie n'est encore qu'au premier stade de sa politique éducative.

- L'Algérie s'urbanise, la population urbaine passe de 30 à 45 % de 62 à 82.
- Elle connait une situation de plein emploi.
- La pol éducative commence à donner des premiers résultats positifs.
- la structure de la société évolue.

Le pays est lancé sur le chemin de la modernité

4- Politique étrangère : La place de l'Algérie dans le monde

Boumediène poursuit la politique de Ben Bella, dans les années 60 et 70, Alger est surnommée la Mecque des Révolutionnaires. Elle soutient plusieurs mouvements anticolonialistes et anti impérialistes.

Ou pourrait citer le Polisario , L'OLP , les blacks Panthers , l'ANC , PAIGC , MPLA pour ne prendre que ces exemples.

L'Algérie se positionne parmi les leaders du tiers monde et du mouvement des non-alignés. Boumediène en sera le secrétaire général de 1973 à 1976.

La diplomatie est incarnée par le duo Boumediène-Bouteflika.
Bouteflika préside la 29ème session extraordinaire de l'ag de l'ONU.

Il réussit à introduire l'OLP à l'ONU, et à exclure l'apartheid sud-africain.
Le rayonnement de l'Algérie dans le monde est à son zénith.

Bien qu'officiellement alignée sur une 3ème voie (ni de l'ouest ni de l'est), l'Algérie avait des relations privilégiées avec l'URSS.
C'est d'ailleurs en s'inspirant de l'Union Soviétique et du bloc de l'est, que Boumediène construisit le modèle militaro-securitaire algérien.

L'Algérie s'insérait surtout dans l'espace du monde arabe. Boumediène entretenait de bonnes relations avec les républiques arabes.
Boumediène n'était pas un nationaliste arabe, il avait d'ailleurs réprimé les cellules baathistes algériennes.

Boumediène avait une vision pragmatique du panarabisme, en rupture avec la vision nassérienne.

Il voulait une politique commune contre l'imperialisme, tandis que les panarabistes traditionnels de son époque souhaitaient l'union constitutionnelle.

Il pensait aussi que l'union devait être progressive par aire géographique.

En 1967, il devient un interlocuteur privilégié de Nasser. Boumediène rompt les relations avec les USA en signe de solidarité avec les pays arabes défaits.
Il s'impose comme un homme fort du monde arabe.

Boumediène boycott le sommet de Khartoum en 1967, l'Algérie étant le chef de file du front du refus.
De 69 à 70, l'Algérie offre un soutien militaire à l'Egypte lors de la guerre d'usure.
En octobre 1973, l'Algérie soutient militairement l'Égypte durant la guerre du ramadan.

200 millions de dollars sont d'ailleurs offerts à l'Egypte et la Syrie pour soutenir d'avantage leurs efforts de guerre.

En novembre 1973, le décisif 6ème sommet des chefs d'Etat arabes a lieu à Alger. L'Algérie participe évidemment à l'embargo pétrolier contre l'Occident.

Il joue le rôle de mediateur lors du contentieux frontalier entre l'Iran et l'Irak. Les accords d'Alger sont signés en 1975, évitant le conflit entre l'Irak baathiste et l'Iran du Chah.

Il décède le 27 décembre 1978, de maladie, malgré des soins reçus en URSS. Des centaines de milliers d'algériens assistent, endeuillés, à ses funérailles.

La mort du président marque un tournant dans l'histoire de l'Algérie moderne. Son successeur, Chadli Bendjedid, aura marqué par sa mauvaise gestion de l'héritage de Boumediène. L'Algérie n'a pas pu passer un cap et devenir une puissance émergente, malgré ses moyens.

Le président Houari Boumediène décède de maladie, malgré des soins reçus en URSS. Des centaines de milliers d'algériens assistent, endeuillés, à ses funérailles.