À toutes les personnes qui s'insurgent de la main-mise de #Bolloré sur #Canal+ : la limitation des capitaux industriels et l'interdiction des concentrations dans les titres de #presse, c'est la première mesure prise par le Conseil National de la Résistance en 1944.

Alors que #Paris vient tout juste d'être libérée, s'assurer de la liberté de la presse est la clé de voûte du combat idéologique contre le fascisme.

Curieusement, c'est aussi le premier verrou à sauter, et la concentration du capital dans les médias est aujourd'hui largement débridée : aujourd'hui la loi française interdit à un groupe de posséder 30% de la diffusion de presse quotidienne d'information politique et générale.

La règle dite des "deux sur trois" interdit à un même groupe de posséder à la fois une télévision de diffusion nationale, une radio de diffusion nationale et un quotidien de diffusion nationale, et ne lui autorise le contrôle au maximum que de deux de ces trois médias.

Ces règles minimales n'empêchent pas la presse d'être très largement contrôlée par de grands groupes à la force de frappe financière et politique démesurée.

La carte du Parti de la Presse et de l'Argent est mise à jour régulièrement par @Monde_diplo ici : https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/PPA 

Pendant ce temps-là, la presse indépendante est riche et variée, mais souffre d'une faible visibilité et se fait taper dessus en manif. Les journalistes sont surtout libres de se la fermer et d'aller à la chasse à la pige.

S'étouffer face à Bolloré voulant utiliser Canal+ pour mener la campagne de Le Pen, c'est oublier que c'est ce que le système médiatique permet depuis des années. Système médiatique qu'il nous faut détruire.

Bolloré, Niel, Bouygues et autres Dassault : ce n'est jamais par philanthropie que des richissimes s'approprient des médias, mais bien par opportunisme politique, par exercice du pouvoir et pour la conservation de ce pouvoir.

Il est à noter que les "chaînes du service public" se font également souvent les relais du pouvoir, rappelant la grande époque de l'ORTF, oubliant leurs rôles d'information et d'esprit critique supposés au fondement de leur existence. (sauf @GMeurice, qu'on admire!)

Le problème n'est d'ailleurs pas que français, il suffit de regarder aux État-Unis à chaque élection présidentielle, ou en Italie avec Berlusconi et l'empire Mediaset qui le porte au pouvoir dès 1994.

"La fabrique du consentement" de Noam Chomsky est une étude instructive de ces liens entre pouvoir et médias. Un documentaire en a été tiré il y a quelques années : https://www.dailymotion.com/video/x6lc1w1 

Pouvoir et médias marchent main dans la main dans une société capitaliste qui fait la part belle à la diffusion d'idéologies nauséabondes et stéréotypées.
Un petit passage sur @acrimed_info ou une lecture de @SamGontier permet de s'en rappeler régulièrement.

Si nous voulons abattre cette société néfaste, il nous faudra aussi abattre ces médias. C'était le cas avant les révélations sur #Bolloré, cela n'a pas changé.