La Juventus a entamé son rajeunissement avec De Ligt, Chiesa ou Kulusevski. Mais une transformation plus en profondeur se déroule aussi dans notre centre de formation.
Juventus Caput Mundi vous explique le lifting de la Vecchia Signora et de l'école bianconera.
Thread de Noël.
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C'est un vieux problème qui a atteint un niveau plancher après le départ de Marchisio: l'effectif ne compte qu'un seul joueur formé au club, Pinsoglio, et la Juventus ne peut donc pas remplir toutes les cases de la liste Champions League (au moins 4 joueurs made in bianconero).
Un problème numérique mais aussi philosophique. Hormis Kean, la liste des jeunes formés récemment chez nous n'est pas prestigieuse: Audero, Romagna, Tripaldelli, Vitale... Aucun d'entre eux ne représente un regret, ça en dit long aussi sur la piètre qualité de notre formation.
L'analyse des anciennes générations pousse au même constat. Seul l'ancien élève bianconero Ciro Immobile (2007 à 2010) pourrait peut-être trouver sa place dans le groupe actuel s'il était resté (Rugani et Spinazzola pas formés chez nous selon les critères UEFA). Un désert.
La Juventus est depuis trop longtemps un club de l'élite qui ne produit aucun joueur pour son équipe première, au contraire d'autres cadors comme Barcelone, le Real Madrid, le Bayern Munich, le PSG ou encore Liverpool. C'est pourtant un vrai atout.
La raison principale est connue: au terme de sa formation avec la Primavera (U19), où le niveau est globalement modeste surtout physiquement, le jeune Bianconero doit souvent entamer un long parcours de prêts, sans stabilité pour progresser. Nombreux se sont perdus en route.
La Vecchia Signora doit donc absolument améliorer la gestion du passage à l'âge adulte de ses jeunes talents, en facilitant leur post-formation et sans les brûler en équipe première. D'où l'idée d'une étape intermédiaire, inédite en Italie. Et potentiellement une révolution.
Cette étape s'appelle Juventus Under 23, sorte de deuxième équipe qui évolue en Serie C (3e division italienne), donc parmi les adultes. Un projet poussé par Agnelli dès 2010 et concrétisé en 2018/19, avec une 1ère année de rodage et une 2e victorieuse: la Coppa Italia Serie C.
L'actuelle 3e saison commence à concrétiser l'objectif de formation des espoirs. L'effectif ne compte que 4 trentenaires et permet aux meilleurs talents de la Primavera de se frotter au football "des grands", sans perdre le fil avec la Juventus à cause de prêts risqués.
Des exemples? Les titulaires du milieu Fagioli et Ranocchia, le colosse Dragusin, les offensifs Tongya et Petrelli. Ils pourraient aisément dominer le championnat des U19, mais avec les U23 ils engrangent de l'expérience professionnelle et se testent aux portes de l'élite.
Ce projet s'accompagne d'un recrutement plus agressif et précoce. Cet été, la Juventus a doublé l'Atletico pour Barbieri (18 ans), chipé le talent de l'Inter Scienza (14) et recruté des espoirs européens: Correia (19), Nzouango (17), Iling (17), Mbangula (16) ou Strijdonck (16).
Cette double stratégie a plein d'effets bénéfiques. 1) Le recrutement précoce et l'U23 permettent d'atteindre aisément la barre des 3 ans de formation requis par l'UEFA. Un élément prometteur n'est plus prêté, il progresse en Serie C tout en restant sous notre contrôle. Un luxe.
2) Le talent du joueur est évalué plus rapidement. Le cas Luca Clemenza est un exemple parfait: considéré comme un joyau chez les jeunes, il a multiplié les prêts alors que son intégration chez les U23 aurait permis de déceler ses limites plus tôt (et peut-être de les corriger).
3) En plus du prestige de jouer pour la Juventus, même à un niveau inférieur, ces talents ont leur destin en main: se développer sans trop de pression, s'imposer chez les adultes et pourquoi pas monter en Serie B pour élever le niveau d'exigence. Un objectif à court/moyen terme.
4) C'est un cercle vertueux: l'équipe U23 a un effet bénéfique sur toutes les catégories suivantes, entraînant une baisse de la moyenne d'âge de chaque effectif (les meilleurs U19 vont en U23, les U17 en U19...) et accélérant par conséquent la formation des jeunes Bianconeri.
Il faudra du temps jusqu'à l'éclosion de stars. Mais on peut déjà constater des vagues de progrès concret. La 1ère a permis de compléter l'effectif 2019/20 avec 6 U23, la 2e cette année avec Frabotta, Portanova, Dragusin, et les convocations de Rafia, Riccio, De Winter, Da Graca.
La 3e vague se prépare: historiquement peu présente dans les sélections des jeunes de l'équipe d'Italie, la Juventus a envoyé 7 talents chez les U19 lors de la dernière convocation d'octobre (Riccio, Turicchia, Mulazzi, Barbieri, Pisapia, Sekulov et Da Graca). Enthousiasmant.
Les vagues suivantes devront être celles de la consécration, avec un oeil sur nos U17 qui ont surclassé le championnat en 2019/20 (17 victoires et 75 buts en 18 matchs). Ces ados espoirs s'appellent Fiumano, Chibozo, Cerri, Turicchia et Miretti. Certains sont montés en U19 déjà.
Un récit trop optimiste vu les déceptions du passé? Peut-être, mais cette stratégie de transformation de la formation bianconera est un fait, pas l'interprétation d'une évolution naturelle. Imaginer un ou plusieurs nouveau(x) Marchisio ne relève plus du rêve, c'est un projet.
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