Je pense désormais que c'est limitant que le ft d'être trans (un état social) soit confondu avec le ft de se revendiquer queer (une orientation politique, une façon de penser les marges de genre/sexualité). ça en ft un horizon indépassable alors que c'est 1approche parmi d'autres

Autrement dit, je considère crucial de délier les 2, en considérant que ça pt se rejoindre ms pas forcément. Penser le fait trans, et osons le dire, la transition (= le passage d'une position sociale déterminée à une autre) en dehors du paradigme queer peut se révéler très fécond

Parmi les pbs que je vois ds cette phagocytation queer du fait trans (dénoncée par des F trans en Fr il y a qq années, ms faut croire que les queers ont gagné la bataille idéologique), il y a cette centralité du "je", du ressenti, de l'auto définition, l'impératif de subversion,

subversion qui bien sûr est d'abord pensée en terme de pratiques/identité individuelles et qui conduit aussi à idéaliser l'exceptionnalité, la marginalité , ce qui n'a évidemment pas le même coût pour tout le monde (selon classe et racialisation),

en gros la marginalité n'est plus une condition de départ à penser (ce qui structurellement la produit, comment cela s'incarne au quotidien matériellement, en quoi elle est liée à d'autres, que faire politiquement) mais ça devient presqu'un but, un horizon (devenir de plus en

"illisible" socialement, comme s'il était entièrement possible - et souhaitable ?- d'ê sans lien social, de vivre en dehors de tte norme etc. A la rigueur, si ça amuse certains bourges, why not, ms le coût pr les non blancs et les prol est terrible (accroit le fossé av les siens)

Et ds ce schéma très individualiste et ce faux mythe d'horizontalité (comme on vt l'égalité, on est déjà ts égaux), donner des conseils, avertir c'est "paternaliste", du coup parler à des jeunes gens, en tant que plus âgés sur le coût d'ajouter à cette marginalité de départ une

dose en plus (= faire de cette marginalité un spectacle, notamment sur les réseaux sociaux), ça sera "paternaliste" dc "oppressif". L'idée n'est pas de dire qu'on est plus intelligents car plus âgés par ex, ms qu'il ya une expérience et un recul à pt être partager...

Svt ds les milieux queer les gens disent "où st les trans plus âgés?" ben au-delà de la galère, les gens partent car le spectacle de sa marginalité ça amuse à 20, 30 ans, mais après...on a un peu envie de passer à autre chose (ou aussi on voit le coût que ça a de persister...)

Et un des trucs qui me choque mtnt- ms c logique ds le paradigme indiv. queeer- c'est qu'il n'y a aucun discours non pas disant de pas faire, ms faisant réfléchir les "jeunes" trans sur: t'es sûr de vouloir mettre les photos de ton torse sur IG? Ds qq années ça te saoulera pt ê

c un ex parmi un autre,et après la personne décide, ms l'idée c amener à discuter du ft que la visibilité et de ces façons-là (exposition de son corps etc), c'est pas un passage obligé, et que le trans riche qui fait ça, ça lui coûte pas pareil que toi qui doit chercher du taff

Ben non ya quasi aucun discours sur ça. Autre ex de discours: qd une personne veut utiliser un pronom qui n'est ni il ni elle, la chorale queer répondra T LIBRE FAIS CE QUE TU VEUX. Bon qd on est artiste et qu'on vit de son art, ou que papa paye le loyer et donnera l'entreprise,

aucun pb, mais par contre, qd on doit aller charbonner, qu'on pt pas ê indépendant économiquement, je crois qu'on pt avoir une discussion avec les personnes en réflexion sur ces obstacles, sur ces possibilités, et voir quelle bataille pvt ê menées, et où vaudra mieux négocier

ms l'idée mm de négociation (entre ce qu'on veut et ce qu'on pt fr et ds quelles conditions) ça a très peu de place ds l'approche queer du ft trans (qui d'ailleurs a marginalisé la question très concrète de la transition- j'en ai déjà parlé, d'autres aussi, et jvais réaborder ça)

Bref,sortir de l'étau où c'est soit ya 0 politisation de genre/sexualité, soit si ya politisation c'est forcément ds le queerisme avec sa lecture du monde, ses termes, modalités de lutte-qd y'en a- sa sociabilité, ses injonctions naïves à la "liberté" profitant qu'à certain(e)s

faites un test av des camarades, amis etc (pas du tt contre eux en mode donneur de leçons, ms pr réfléchir avec eux) en disant : "à quoi pourrait ressembler des luttes trans (et de minorités sexuelles) hors du paradigme queer?" et svt, personne ne comprend la question en elle-mm

car c'est tellement confondu, que l'idée de lutte de genre/sexualité hors queerisme est dure à concevoir. Ms la difficulté et le trouble que crée cette question st de bonnes bases pr discuter avec des gens et penser d'autres nécessaires horizons, autant humains que politiques.