#Thread Mers El Kebir 3 juillet 1940.
Alors que la France, vaincue par l’Allemagne, vient de signer l’Armistice, l'Angleterre craint que la puissante flotte Française ne tombe entre les mains allemandes. La Royal Navy se présente pour soumettre un ultimatum à la flotte Française.
Entre les deux guerres, la France, sous l’impulsion du ministre Georges Leygues et de l’Amiral Darlan, fera construire l’une des plus grandes flottes du monde et de son histoire, avec des navires rapides et ultra modernes dont les dernières unités sortiront en pleine guerre.
En juillet 40, la flotte française est dispersée. A Toulon, aux Antilles, à Dakar, en Angleterre ou à Alexandrie et à Mers El Kébir, en Algérie française, près d’Oran. 4e flotte du monde après celles des USA, des Japonais et des Anglais, elle est intacte.
Les Anglais ne pouvaient compter que sur leur suprématie navale pour survivre. L’hypothèse de la main mise de l’Axe sur la flotte française signifiait l’arrêt de mort du Royaume.
Churchill proposa au gvt Reynaud puis à Vichy que la flotte rallie les Etats-Unis ou l’Angleterre
Mais l’Anglophobie en France était très forte et avait été accrue entre autres par l’affaire de Dunkerque. Pétain déclare qu’il n’a pas l’intention d’abandonner la flotte française aux Allemands, ce qui ne répond pas aux craintes britanniques.
C’est l’Amiral Gensoul, commandant de l’escadre de l’Atlantique, qui est en charge de la Flotte à Mers El Kébir, et qui sera l’un des protagonistes de la tragédie. Cette flotte avait été disposée le 27 avril 1940 en Méditerranée pour barrer la route à la Marine italienne.
Gensoul avait déjà été approché auparavant pour continuer le combat aux côtés des anglais. Gensoul avait répondu « non car le gvt avait signé un armistice et que le devoir de la Marine était d’obéir au gvt, la Marine était le seul moyen pour tenir tête à l’occupant »
Avant l’armistice, l’Amiral Darlan avait transmis des ordres très précis à ses commandants : "Jamais la flotte ne serait remise aux allemands, que celle ci devrait se saborder si les allemands tentaient de s’en emparer et que tout ordre contraire ne devait pas être respecté"
Mers El Kébir 06H45. 3 juillet 1940
Gensoul, à bord du navire amiral Dunkerque, est averti qu'un navire anglais, le destroyers Foxhound, se présente devant le port et envoie un message
"L'Amirauté britannique envoie le commandant Holland conférer avec vous.
Sollicite la permission d'entrer dans le port. "
Les clauses de l’armistice interdisait l’accès des navires anglais aux ports français mais voulant être poli ce 3 juillet, Gensoul envoya le Lieutenant de Vaisseau Dufay sur le Foxhound car le Cdt Holland était son ami personnel.
Dufay parti du cuirassé Dunkerque à sa rencontre.
Le Commandant Holland espérait pouvoir embarquer sur la vedette et venir s’entretenir avec l’amiral Gensoul à bord du navire amiral français. Mais Dufay n’avait ordre de de transmettre des messages oraux, et fit demi tour malgré l’insistance de Holland.
Au même moment, un torpilleur anglais envoya des signaux à la flotte française pour l'inciter à rejoindre la flotte anglaise et indiqua que celle-ci se trouvait au large. La menace était à peine voilée.Le FoxHound partit mais la vedette de Holland faisait route vers le Dunkerque
Gensoul renvoya à nouveau Dufay pour interdire le passage à la vedette. Accostant l’un à l’autre, Holland remis une enveloppe confidentielle à l’intention de Gensoul rédigée par l’Amirauté Anglaise. A son retour, Gensoul ouvrit la lettre, celle ci comportait l’ultimatum.
L’amiral Gensoul avait 6h pour choisir l’une des trois propositions :
"1)Rejoindre la flotte anglaise pour combattre l'Allemagne
2)Se saborder
3)Gagner des ports anglais, américains ou les Antilles pour être désarmés"
8h
Au même moment, à terre, les vigies repèrent une puissante flotte anglaise, la force H, composée notamment du cuirassé Hood,du porte-avions Ark Royal et des croiseurs lourds.
Gensoul fit prendre les dispositions de combat à la flotte française!
A longue lettre anglaise, Gensoul fit renvoyer une lettre manuscrite par son chef d’Etat Major qui rejoignit la vedette anglaise, et qui disait en substance que les français répondrait à la force par la force.
11H30. A bord du Hood, l’amiral Somerville était harcelé par télégrammes de Churchill qui ne comprenait pas pourquoi les négociations duraient tant. Estimant avoir donné assez de temps aux français, il envoya deux avions mouiller des mines dans les passes du port de Mers El Kébir
A peine avait-il envoyé ces ordres, qu'un avion de reconnaissance signala que les cuirassés français venaient à peine d'allumer les feux et qu'ils ne pourraient pas appareiller avant plusieurs heures. Somerville, décida de retarder jusqu'à 14 heures l'ordre d'ouverture du feu.
13h10,le Foxhound, revenu à portée de signaux signala :
"Si vous acceptez les propositions, hissez un grand pavillon carré, sinon je dois ouvrir le feu à 14 heures"
Gensoul fit un ultime effort pour retarder l'échéance fatale. Il n'avait encore rien reçu de l'Amirauté française
13H15
Gensoul attendait des instructions alors que le gouvernement de Vichy n’était même pas installé. Il signala au Foxhound qui’il était prêt à recevoir un délégué anglais. La tension était à son comble, les canons anglais braqués sur les navires français
14H45
Alors que Gensoul semble prêt à céder, trois avions mouillent des mines supplémentaires dans le port. Ulcéré par les provocations britanniques, Gensoul reçoit fraichement Holland à 15H15.
Gensoul montre les ordres de Darlan, que les anglais n’avaient jamais connu et qui auraient pu changer les choses. Mais il était trop tard. Car l’Amirauté française avait fait appareiller le reste de la flotte de Toulon pour soutenir Gensoul et le message avait été intercepté
16H15 Sommerville envoie un dernier message : « si une de nos propositions n’est pas à acceptée pour 16H30, je coule vos navires »
16h25, Gensoul raccompagne Holland tandis que les fumées des chaudières françaises forcées fument.
16H50
Les anglais ne tiraient pas, les directeurs de tir français, ne pouvant tirer les premiers, les yeux rivés sur leurs jumelles fixaient les navires britanniques.
16H55
Des éclairs rouges brillèrent dans la brume, le cuirassé Résolution ouvrit le feu....
(partie 2 à suivre)
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