A propos des relations sexuelles entre profs (mecs) et étudiantes : il se trouve que j'ai enseigné aux États-Unis, où l'interdiction est très claire. En bon Français, j'ai trouvé ça puritain, et donc idiot, au début. Mais finalement ça m'a servi.
UN PETIT FIL. 1/13
Je ne sais pas quel est le statut légal exact de l'interdiction quand on enseigne aux États-Unis. Mais je n'avais pas envie de perdre mon boulot, donc je ne me suis pas posé la question. Je pense que l'on devrait faire de même en France, et de toute urgence. 2/13
Ce n'est pas la peine de se lancer dans des discussions philosophiques, ou d'invoquer le pipeau de l'histoire "d'adultes consentants". Nous notons les étudiants, leur diplôme dépend de nous. C'est encore pire pour les doctorantes, dont la vie professionnelle est en jeu. 3/13
La relation entre prof et étudiantes est très très très déséquilibrée. De plus, même si cela a toujours existé, la situation est aggravée par la facilité qu'il y a à échanger discrètement avec une étudiante, dont nous avons le mail et, souvent, le numéro de portable. 4/13
Dans ce domaine comme dans d'autres, il serait bon de se rendre compte que la technologie change TOUT, notamment avec les messageries instantanées dont les messages s'effacent, apparemment parfaites pour les trucs bien malsains. 5/13
Donc, quand vous êtes un prof mec aux États-Unis, comment ça se passe ? Eh bien la peur est de votre côté. Vous savez que la parole de toute étudiante sera présumée vraie, même si elle raconte n'importe quoi. Donc vous faites attention à vos paroles, à vos gestes. 6/13
Car vous savez qu'entre un petit moment ambigu, comme il peut y en avoir entre un prof et une étudiante, et une accusation publique d'attitude déplacée, la frontière est mince. Donc c'est à vous de l'éviter. Bref, vous vivez... ce que vivent les femmes en permanence. 7/13
Il suffit alors de prendre des mesures simples, comme de laisser la porte de votre bureau ouverte quand vous êtes seul avec une étudiante - ou un étudiant. D'ailleurs, les facs américaines vous donnent ce genre de conseils pratiques. 8/13
C'est une habitude que j'ai prise là-bas, et conservée. Évidemment, elle n'est pas parfaite, car rien n'est parfait, le saviez-vous ? Lorsque l'étudiante a des problèmes personnels à évoquer, ce qui arrive, c'est problématique. Mais il faut faire avec, c'est comme ça. 9/13
Et le fait de mettre en place ce genre de mesures est très agréable pour tout le monde. Cela n'empêche pas de se vanner en cours, ou des relations presque amicales. Au contraire, ça les permet, car tout le monde est détendu. 10/13
Donc j'aimerais bien qu'on arrête avec ces débats sur le "romantisme" français et le "puritanisme" américain. Ces histoires sont graves. De nombreuses étudiantes sont fragiles, isolées. La solitude est immense dans les facs. 11/13
Les étudiantes ont besoin de sécurité, de pouvoir compter sur nous. Donc, les fantasmes, c'est une chose, mais la responsabilité, c'en est une autre. Ce sujet doit être abordé par les universitaires, hommes et femmes, des chartes doivent être signées, tout de suite. 12/
Il faut en parler, former profs et étudiants à ces questions, et, bien sûr, créer un numéro vert, s'il n'existe pas déjà. (Joker). J'attends des initiatives concrètes dans ce domaine des camarades syndicalistes, très rapidement, @FsuNationale par exemple. 13/13
Et puis, un jour, il faudra former les universitaires à leur métier de prof, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, du tout. Mais ça, c'est une autre histoire - qui n'intéresse personne pour l'instant, ni le ministère ni... mes chers collègues. 14/13
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