
2- en Géorgie et là, au milieu d’une foule conquise, il allait choquer le monde. Triomphant, il allait annoncer que le Gouverneur Kemp avait décidé de revenir sur le scrutin et nommer ses propres Grands Électeurs. Tous en faveur du président sortant. La Géorgie allait être la
2- première pièce du domino. Par on ne sait quel miracle, peut-être inspirés par l’exemple de Kemp, le Michigan, le Wisconsin, l’Arizona et le Nevada allaient suivre. Peut-être même la Pennsylvanie. La victoire serait totale ou presque et le 20 janvier Trump se succéderait. Tout
3- allait se jouer en prime time lors de ce meeting. La première vraie sortie publique de Trump depuis l’humiliation du 3. Mais l’apothéose n’a pas eu lieu. Avant de quitter la Maison Blanche, Trump a téléphoné à Kemp pour lui faire part du plan. Pour lui demander d’oublier ses
4- idéaux et qu’il passe outre la décision des urnes et lui offre la victoire. Mais Kemp a refusé, faisant ainsi s’effondrer le château de cartes. Déclenchant la colère de Trump, qui selon certaines indiscrétions, aurait juré de le noyer « sous un torrent de pluie acide ».
5- Il faut dire que Trump a de quoi être déçu. Kemp est son poulain. Et Trump ne s’est pas épargné pour l’aider à obtenir son siège de Gouverneur. Quoiqu’il en soit Kemp n’a pas cédé. Cela ne veut pas dire que la pression va cesser. Trump va tout tenter. Il vient de le démontrer.
6- Son acte est unique et gravissime. Le Président des États-Unis a utilisé le poids de sa fonction pour demander à un Gouverneur d’invalider les résultats d’un scrutin et de promulguer sa victoire. À coté, l’impeachment de Trump dans l’affaire du quid pro quo ukrainien semblent
7- si bénins. Et pourtant, il semble que Trump n’ait rien à craindre. L’episode confirme sa tendance à interpréter les règles à son avantage. À identifier une microscopique faille juridique et a en abuser. Sans respect pour les traditions et les institutions. Pas d’apothéose donc
8- mais un meeting quand même. Dont le panneau publicitaire à côté de la scène, incitait les REP à voter...par correspondance. L’ironie est immense. Non seulement Trump s’y est opposé pendant toute la campagne mais plusieurs de ses théories de fraude tournent autour de ce mode.
9-Mais voilà, les données démontrent que Trump s’est tiré une balle dans le pied. Et qu’il a vraisemblablement perdu la Géorgie à cause de cela. Ses attaques sur le vote par correspondance ont découragé des électeurs républicains qui, dans l’impossibilité de voter autrement, se
10- sont abstenus. Un paradoxe de plus pour deux heures qui n’en manquèrent pas. Car Trump devait inciter sa base à aller voter pour les sénatoriales tout en leur expliquant - très longuement - que le scrutin du 3 novembre avait été truqué. Que le système était pourri mais qu’il
11- fallait qu’ils fassent confiance au système. Mais bon, il faut avouer aussi que le public n’en avait rien a faire. Tout comme des deux candidats aux sénatoriales à peine applaudis. Ils étaient venus pour applaudir LEUR star. Et aussi déverser un peu de haine. Contre
12- la chaîne FoxNews, désormais abonnée au rang des traîtres. Cette même hargne trouve un écho sur scène. Mieux, elle s’en nourrit. Lorsque Trump, parle de ses adversaires politiques,,il les qualifie « d’ennemis ». Comme s’il était en guerre contre le Mal. Les autres ?
13- Ce sont ceux qui veulent supprimer le mot « Christmas » et faire rentrer l’Amérique dans le socialisme. Pire encore dit-il avec Biden, les USA deviendront communistes. Apparemment, la peur du rouge marche toujours en Géorgie. La peur du Noir aussi. Au détour d’une phrase,
14- Trump glisse que les fermes pourraient être confisquées et redistribuées. Il ne dit pas à qui, mais ici dans le Sud profond, ont comprend qu’il fait allusion au mouvement demandant des réparations pour les descendants d’esclaves. Et puis il y a aussi son regret. Celui de ne
15- pas avoir envoyé l’armée contre les manifestants Black Lives Matter après la mort de George Floyd. Tout cela est choquant mais ne diffère pas des habituels meetings de Trump. Mais lors de l’épisode 32, Trump a introduit une nouveauté. Un moment qui renforçait encore un peu
16- plus le sentiment que ce meeting résonnait d’échos remontant à Berlin en 1936. Ce moment où Trump s’est tourné vers l’écran géant. Et que sa campagne a commencé à y projeter un montage de séquences venant de la chaîne pro-Trump, Newsmax. Un clip enchaînant les accusations de
17- fraude. TOUT dans le clip a été vérifié sérieusement et TOUT est faux. Mais peu importe. Trump projette des mensonges à ses troupes, se tournant souvent vers eux, grimaçant, secouant la tête. D’une expression signifiant « vous vous rendez compte ? ». Le clip termine le
18- le meeting. Le poids des images, le rythme du montage, la musique. Les fans sont atterrés. L’outrage à la hauteur du vol dont Trump et eux ont été victimes (c’est lui qui leur a dit. Souvenez-vous, l’ennemi c’est les autres. Eux sont des victimes). Alors, alors que Trump ´
19- rejoint Air Force One, le public se disperse, passe à la hauteur des journalistes et hurle sahaine. Leur reprochant avec virulence leur « refus de dire la vérité ». Oui, l’épisode 32 devait être celui de l’apothéose. Il fut en fait la confirmation qu’une partie du pays,
20- hypnotisée par un gourou, est enfermée dans une dystopie. Comme le chante l’artiste, “Fear's a powerful thing, baby
It can turn your heart black you can trust
It'll take your God filled soul
And fill it with devils and dust”. À suivre...
It can turn your heart black you can trust
It'll take your God filled soul
And fill it with devils and dust”. À suivre...
