🇷🇴ELECTIONS ROUMANIE

Ce dimanche les électeurs roumains seront appelés à se rendre aux urnes afin de renouveler leur Parlement, composé du Sénat et de la Chambre des Députés.

Voici un thread récapitulant les partis en lice et les enjeux de ce scrutin :
I. Partis politiques en lice

❤️PSD : Parti Social-Démocrate (Soc-dem/Cons soc/Nat de G), 133 députés et 68 sénateurs, opposition.

💛PNL : Parti National Libéral (Lib-cons/🇪🇺), 82 députés et 31 sénateurs, parti du Premier ministre sortant Ludovic Orban.
🔷Alianța 2020 USR-PLUS : Alliance 2020 USR-PLUS (Anti-corrup/Prog/🇪🇺). Seule alliance électorale pour ces élections, elle est composée de:

-💙USR : Union Sauvez la Roumanie (Lib/Prog/Anti-corrup/🇪🇺), 25 députés et 13 sénateurs, soutien au gouvernement.
-🧡PLUS : Parti de la Liberté, de l’Unité et de la Solidarité (Soc-lib/Prog/Anti-corrup).
Nouveau parti fondé en 2018 par l’ancien Premier ministre d’un gouvernement technique entre 2015 à 2017, et l’actuel président du groupe Renew Europe, Dacian Cioloș.
🐙PRO : PRO Roumanie Social-Libéral (Soc-dem/Soc-lib/🇪🇺), 23 députés et 3 sénateurs, opposition. Parti né en 2020 de la fusion de :
-🔴PRO : Pro Roumanie (Soc-dem/Soc-lib/🇪🇺), fondé en 2018 par des membres du ❤️PSD et de l’🔵ALD opposés à la réforme du Code pénal concernant la corruption.

-🔵ALD : Alliance des Libéraux et Démocrates (Soc-lib/Cons soc), ancien allié du gouvernement ❤️PSD jusqu’en 2019.
💚UDMR/RMDSZ : Union Démocrate Magyare de Roumanie (Défense des intérêts hongrois/Lib-cons/🇪🇺), 21 députés et 9 sénateurs, opposition.

🍏PMP : Parti Mouvement Populaire (Lib-cons/Chrt-dem), 16 députés et 6 sénateurs, soutien au gouvernement.
🐬PPUSL : Parti du Pouvoir Humaniste Social-Libéral (Soc-lib), 7 députés et 2 sénateurs, opposition.
Parti né en 2015 des membres du ⚖️Parti Conservateur (Nat-cons/Soc-lib) ayant refusé la fusion avec le 🕊Parti Libéral-Réformateur (Lib) afin de créer l’🔵ALD.
Lors de l’élection de 2016 il n’obtient pas d’élu mais fut rejoint en cours de législature par des députés…
…et des sénateurs de l’🔵ALD s’opposant à la réforme du Code pénal.

🦅PRM : Parti de la Grande Roumanie (Nat-cons/🚫/Union🇲🇩), 0 député et 0 sénateur.

🌲PER : Parti Ecologiste Roumain (Lib vert), 0 député et 0 sénateur.
🧿PRU : Parti Roumanie Unie (Nat-cons/🚫), 0 député et 0 sénateur.

🍃PV : Parti Vert (Ecolo/Prog), 0 député et 0 sénateur.

🖤ND : Nouvelle Droite (Fasc/Fondam chrt/🚫), 0 député et 0 sénateur.
💜Demos : Parti de la Démocratie et de la Solidarité (Anticap/Soc Dem/Fem/Ecolo).
Nouveau parti fondé en 2016 par l’activiste Claudiu Crăcium.

🏵AUR : Alliance pour l’Unité des Roumains (Nat-cons/Cons vert/Union🇲🇩).
Nouveau parti fondé en 2019.
II. Mode de scrutin

Le parlement bicaméral de la Roumanie est composé d’un Sénat de 136 sénateurs et d’une Chambre des Députés de 329 députés.

Les sénateurs et les députés sont élus au scrutin proportionnel de liste…
…dans 42 circonscriptions (les 41 județe (”départements”) + la ville de Bucarest) pour 308 députés et 134 sénateurs.

Les partis doivent franchir un seuil de 5% pour d’obtenir une représentation parlementaire. Ce seuil est élevé à 8% pour les coalitions.
4 députés et 2 sénateurs sont élus dans une circonscription mondiale afin de représenter la diaspora roumaine.

Et enfin, 17 députés sont élus afin de représenter les « minorités nationales ».
Ces sièges ne sont pas concernés par le seuil électoral.
Sont représentés :

-les allemands,
-les arméniens,
-les bulgares,
-les grecs
-les polonais,
-les roms,
-les lipovènes,
-les serbes,
-les slovaquo-tchèques,
-les turcs,
-les ukrainiens,
-les italiens,
-les albanais,
-les juifs,
-les croates,
-les macédoniens,
-les ruthènes.
III. Historique

Les dernières élections législatives, en 2016, ont donné une large victoire au ❤️PSD qui échoue de peu à obtenir la majorité absolue dans les deux chambres avec 154 députés sur 329 et 67 sénateurs sur 136.
Voici la composition de la Chambre des Députés :

❤️PSD = 154
💛PNL = 69
💙USR = 30
💚UDMR = 21
🔵ALD = 20
🍏PMP = 18
🏳Minorités nationales = 17
Et celle du Sénat :
❤️PSD = 67
💛PNL = 30
💙USR = 13
💚UDMR = 9
🔵ALD = 9
🍏PMP = 8
9 jours après les élections un accord de gouvernement fut trouvé entre le ❤️PSD et l’🔵ALD. La majorité dispose alors de 76 sièges au Sénat et de 174 sièges à la Chambre.

Mais ce sont quatre années très mouvementés qui s’ouvrent pour la Roumanie…
La première difficulté vient dès la nomination du futur premier ministre. Ou plutôt de la future première ministre. En effet la coalition propose Sevil Shhaideh pour le poste. Mais le Président roumain (Klaus Iohannis, 💛PNL) s’y opposa comme l’y autorise la constitution.
Les liens de cette dernière avec le régime de Bachard el-Assad n’est pas étranger à ce refus ainsi que le trop grande proximité de ❤️Shhaideh avec le président du ❤️PSD,...
…Liviu Dragnea, qui ne peut briguer la tête du gouvernement lui-même suite à une condamnation pour fraude électorale 🙃.
Ce fut donc finalement Sorin Grindeanu qui fut nommé premier ministre le 4 janvier 2017. Son gouvernement ❤️PSD+🔵ALD reçu l’appui de l’💚UDMR ainsi que des élus des 🏳minorités nationales.
Mais la prise d’un décret réduisant les peines de prison notamment pour les abus de pouvoir (et donc le président de la Chambre ❤️Dragnea) va entrainer à partir du 22 janvier 2017 des manifestations monstres dans toute la Roumanie. Les plus importantes depuis 1989.
Celles-ci poussent plusieurs ministres à la démission avant que l’🔵ALD ne présente une motion de censure contre Grindeanu.
Le ❤️PSD s’y rallie. Le gouvernement est renversé le 21 juin 2017.

Mihai ❤️Tudose est alors nommé Premier ministre et forme un gouvernement le 29 juin 2017
En octobre de nouveaux scandales de corruption font démissionner plusieurs ministres (dont ❤️Shhaideh).

Ils déclenchent également la création d’un parti dissident du ❤️PSD : 🔴PRO Roumanie. 9 députés et 2 sénateurs le rejoignent, réduisant ainsi le majorité du gouvernement.
La situation ne s’améliore pas pour le gouvernement si bien que le premier ministre est désavoué par son propre parti et démissionne le 16 janvier 2018.
La députée européenne Viorica ❤️Dăncilă est nommée par le Président Iohannis le 29 janvier 2018 pour lui succéder. Elle devient ainsi la première femme à diriger un gouvernement roumain.
C’est la troisième personne à occuper se poste en l’espace d’un an.
Tout se passait plutôt bien (❤️Dragnea c’est juste fait incarcérer pour corruption et a donc du laisser sa place à ❤️Dăncilă à la tête du parti) ce gouvernement survivait plus de 6 mois. Mais…
les présidentielles de 2019 arrivent.
Iohannis compte se représenter et est largement favoris. Le problème ne vient pas de là. Il est plutôt que notre première ministre décide se présenter.
Et cela, au lieu de soutenir le candidat de l’🔵ALD, Călin Popescu-Tăriceanu, son partenaire au gouvernement.
Par conséquent l’🔵ALD quitte le gouvernement. La première ministre se retrouvant sans majorité dans les deux chambres.
Le ❤️PSD tente bien d’obtenir le soutien de l’💚UDMR mais ils le lui refusent.
Le gouvernement est donc renversé le 10 octobre 2019
❤️Dăncilă obtiendra 22,26% des voix au premier tour des présidentielles en novembre, se qualifiant contre 💛Iohannis (37,82%) pour le second tour.
Elle y fut largement battu n’obtenant qu’un peu plus d’un tiers des voix contre 66,09% pour le président sortant, qui fut donc réélu
15 tweets d’historique et il reste encore l’année 2020 a traverser…
Le 4 novembre 2019 Ludovic Orban (sans accent sinon on change de pays et on perd la démocratie) obtient la confiance pour son gouvernement composé uniquement de membres du 💛PNL et d’⚪️indépendants.
Il reçoit le soutien de l’💙USR, de l’🔵ALD, de l’💚UDMR du 🍏PMP, et même de certains élus 🔴PRO et représentants des 🏳minorités nationales.

Ce gouvernement veut faire de la lutte contre la corruption sa priorité et souhaite dépolitiser l’administration.
Ce gouvernement trébuche néanmoins assez rapidement, avec une réforme électorale concernant les municipales de septembre 2020.
Le ❤️PSD s’oppose à cette dernière et décidée de lancer une motion de censure contre 💛Orban I. Nous sommes le 5 février 2020
La motion recueille 261 voix en sa faveur, 21 de plus que la majorité exigée.
Le gouvernement chute donc, et l’hypothèses d’élections anticipées est privilégiée.

Mais c’était sans compter sur les mensonges de la Chine populaire et l’arrivée du Covid-19 dans le pays.
Face à la crise il est décidé d’attendre pour les élections et de former un gouvernement 💛Orban II de toute urgence.
La confiance est votée le 14 mars 2020, 24 heures après la présentation de ce dernier.
Tous le partis votent la confiance (même le ❤️PSD) sauf 🔴Pro Roumanie.
Un premier confinement sera décidé au printemps mais l’épidémie repris rapidement durant l’été entrainant un retour des restrictions. Un second confinement frappe le pays depuis cet automne même s’il est allégé par rapport au printemps.
Néanmoins en septembre se sont tenues les élections locales.

Un succès en demi-teinte pour le 💛PNL. Il arrivent premier en voix mais reste deuxième en nombre de conseilleurs ”départementaux” et municipaux, derrière le ❤️PSD.
De plus ils n’emportent que 17 judete contre 20 pour le ❤️PSD.

C’est néanmoins un large défaite pour le ❤️PSD qui perd 15% des voix, 8 judete et surtout la ville de Bucarest au profit de l’💙USR-🧡PLUS.
IV. Les enjeux

La campagne semblait devoir se concentrer, comme la campagne présidentielle de 2019, autour de la corruption endémique dans le pays, comme vous l’avez vu plus haut.
Mais la pandémie de Covid-19 est venue ajouter à ces enjeux, la question de la gestion de la crise sanitaire par le Premier ministre 💛Orban depuis mars ainsi que la question des conséquences économiques du confinement mis en place ce printemps et à nouveau cet automne.
D’autant plus que les enjeux socio-économiques autour de la pauvreté et de l’émigration de la jeunesse roumaine reste une constante dans le débat politique local.
V. Sondages

Les sondages évoluent peu depuis la fin de l’été en Roumanie, de grandes tendances se dégagent :

-Le 💛PNL est donné comme arrivant en tête depuis mi-2019, avec un score oscillant entre 30% et 35% depuis le début de la pandémie.
-Le principal parti d’opposition, au pouvoir jusqu’en 2019, le ❤️PSD a profité de la pandémie. Il est en effet remonté de plus en plus vers les 30% d’intentions de vote après être passé sous la barre des 20% à la fin de l’année 2019.
-L’🔷Alliance USR-PLUS depuis sa formation, le 15 août 2020, stagne entre les 15 et 18% d’intentions de vote.

-On trouve ensuite 3 partis se situant autour du seuil de 5%, il s’agit de 🐙PRO (parti fondé le 9 octobre 2020, le moins en danger des trois)…
…de l’💚UDMR (donné en plein dans la marge d’erreur au niveau du seuil électoral) et du 🍏PMP (en augmentation ces derniers mois mais plutôt en-dessous du seuil).
-Enfin parmi les petits partis, l’🏵AUR, le 🌲PER et le 🐬PPUSL sont ceux pouvant espérer les meilleurs scores (entre 2% et 4%)
La moyenne des derniers sondages paru cette semaine donne :

💛PNL = 31%
❤️PSD = 29%
🔷USR-PLUS = 15%
🐙PRO = 7%

💚UDMR = 5%

Seuil électoral de 5%

🍏PMP = 4%

🏵AUR = 3%
🐬PPUSL = 2%
🌲PER = 2%
Autres = 2%
Le 💛PNL semble donc être en mesure de rester au pouvoir suite à ces élections, reste cependant à trouver quelle majorité pour un gouvernement 💛Orban III ?

L’🔷USR-PLUS donnerait très certainement une majorité, mais cette coalition anti-corruption va avoir du mal à s’allier…
… avec un parti ayant pleinement participé à la corruption endémique en Roumanie.

Une autre alliance pourrait être envisagée avec le 🍏PMP et l’💚UDMR mais cette coalition serait très compliquée à mettre en oeuvre et de surcroît, d’après les sondages, n’aurait pas de majorité.
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