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Un extrait très important.
Ce n'est pas l'école qui "n'en fait pas assez pour assurer l'égalité des chances" (j'abhorre cette formulation), ce sont les catégories dominantes qui font tout pour que cette égalité de chance ne prévalent pas. https://twitter.com/pierre_bat/status/1331258739849048064
Ce n'est pas l'école qui "n'en fait pas assez pour assurer l'égalité des chances" (j'abhorre cette formulation), ce sont les catégories dominantes qui font tout pour que cette égalité de chance ne prévalent pas. https://twitter.com/pierre_bat/status/1331258739849048064
L'ensemble des stratégies qu'ils mobilisent à cet effet (par ex. la différenciation scolaire, qui concentre à la fois les difficultés et les moyens, mais dans des espaces disjoints) participant elle-même de la dégradation des conditions de vie, il y a une forme de cercle vicieux.
Concrètement, il faut dégrader l'école publique sinon mes enfants n'auront pas plus de chances que les autres d'échapper à la classe moyenne, et ils n'auront pas les moyens de se payer l'école privée qu'il faudra pour protéger leurs enfants de la dégradation de l'école publique.
Et comme j'ai maintenant besoin de payer une école privée à mes enfants, un baisse d'impôts concentrée sur les hauts revenus ou les hauts patrimoine sera la bienvenue, et pour la financer, pourquoi pas une austérité budgétaire pour l'école publique ?
Au fur et à mesure que leurs propres stratégies de différenciation et de séparation leur permettant de protéger leurs enfants portent leurs fruits, ces stratégies deviennent donc elles-mêmes plus indispensables aux groupes dominants.
Exemple type : https://www.lepoint.fr/education/baccalaureat-2021-l-astuce-des-meilleurs-lycees-24-11-2020-2402454_3584.php
Exemple type : https://www.lepoint.fr/education/baccalaureat-2021-l-astuce-des-meilleurs-lycees-24-11-2020-2402454_3584.php
Le Bac Blanquer signe une dégradation de l'enseignement secondaire. Les groupes dominants le voient bien, simplement en comparant avec leurs propres souvenirs. Il devient donc impensable que leurs propres enfants se contentent du projet éducatif qu'ils ont eux-mêmes plébiscité.
Cela rend donc encore plus crucial de choisir un "grand" lycée, qui ne suivra que formellement la réforme, donc encore plus crucial de déployer des stratégies de choix d'options, de piston ou tout simplement d'accumulation patrimoniale garantissant l'accès à ce "grand" lycée.
Les conditions d'enseignement entre ce "grand" lycée divergeront encore plus de celles d'un lycée ordinaire. À moyens constants (ou même décroissants) cela ne peut se faire qu'en faisant sombrer le lycée ordinaire.
Wash. Rinse. Repeat.
Wash. Rinse. Repeat.
Nous devons avoir pour objectif de casser ce cercle vicieux. Cela signifie assurer une qualité minimale de l'enseignement partout en France, et pour commencer : un prof titulaire ayant 15 heures d'enseignement par semaine et payé correctement dans chaque classe de chaque élève.
Atteindre cet objectif nécessite de prendre conscience des obstacles qui se dresseront devant nous, et ce serait faire preuve de naïveté que de croire que tous les groupes sociaux y souscrivent.
(Incidemment, je souscris complètement à la recommandation scientifique que tire @pierre_bat : pour comprendre ces phénomènes de constructions des inégalités par le haut, une sociologie des élites est nécessaire.)
