Comme l'actualité du #BoisdelaCambre fait apparaitre un débat sur l'usage légitime des grandes voies du bois, je déroule un petit thread sur l'histoire et les usages actuels du parc.
Pour ceux qui voudront creuser plus loin sur l'histoire du parc, il y a notamment le livre de X. Duquenne en libre accès ici 👇 http://patrimoine.brussels/liens/publications-numeriques/versions-pdf/bvah/le-bois-de-la-cambre
Le projet du bois a en commun avec les autres grands parcs métropolitains (CentralPark-NY et Boulogne-Paris) d'être structuré autour de généreuses voies "carrossables" de flânerie : tracés sinueux, boucles revenant sur elles mêmes et revêtement dédié à des attelages d'agrément.
C'est leur gabarit large (20m) qui laisse penser à tort qu'elles sont conçues comme infrastructure de mobilité. Si le parc à été pensé pour accueillir des voitures (hippomobile), la vitesse ne dépassait 10kmh et offrait de fait, une réelle voirie "partagée".
Ces grandes allées reflètent d'ailleurs bien une sociabilité du XIXe qui met en scène les espaces publics comme lieu du "voir et être vu". Les grandes voies sont au cœur du projet social du parc (très bourgeois), elles sont elles même la "destination" du parc.
On retiendra que la fonction mobilité du parc est relayé dans sa périphérie. Les cavaliers pressés de rejoindre le grand large de la forêt de Soignes, reçoivent dans un second temps la petite allée cavalière et rectiligne à l'ouest.
Le projet de paysage est composé "depuis" les grandes voies qui offre et surplombe une série de tableaux (les perspectives sur les valons puis sur le lac). L'arrivée de voies rapides🚗 fin XXe et le renvoi des🚶‍♀️dans le bois retourne le fonctionnement structurel du parc.
L'autre spécificité de ce parc "étroit dans sa largeur" : la composition de taillis dense sur le côté extérieur des voies pour fabriquer une barrière d'isolement de la ville, tout en offrant des éclaircies de tige haute au centre pour un sentiment d'amplitude & perspective
C'est d'ailleurs avec une approche frugale et contemporaine qu'Edouard Keilig compose son projet en 1862. Ici en conservant plus de 2/3 des grands arbres centenaires mais également en terrassant un parcours doux sur les grandes voies sans aplatir toute la topographie du site.
Le projet de grande voie est ainsi caractérisé par ce qu'il a réussi à offrir, avec un minimum de terrassement, le confort d'une voie plane qui surplombe le relief très onduleux du reste du bois. C'est un des conforts qui fait que lorsque la 🚗disparait, les🚶‍♀️reviennent de suite.
L'autre qualité qui explique la popularité des voies est sa bitumisation dans un contexte ou plein de mobilités douces en bénéficient. Des plus anciennes, les cyclistes présents dès le début du parc, aux plus étranges et récentes.
On pourrait effectivement questionner un peu l'emprise la bande de bitume au regard des nouveaux enjeux d'imperméabilisation des sols mais globalement, la générosité de la voie offre ce confort de cohabitation entre tout les modes doux de 1 à 25kmh
Notamment dans un contexte ou les espaces urbains ont depuis les années 90 chassé (par insécurité routière) les enfants de l'espace public, le parc offre un des rares refuge ou l'on peut lâcher son enfant et le laisser apprendre à se déplacer (🚲🛼🏒🛴🛹)
Bref, dédier ces grands tracés historiques aux voies 🚗 rapides, c'est perdre la qualité métropolitaine de ce grand parc et le morceler en petites parcelles anecdotiques de pelouses et de forêt. C'est viser bien en deça des défis urbains & climatiques que l'actualité nous soumet.
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