Thread by @WilliamReymond, 1- Attention thread monstre ! Nous sommes le 15 novembre et Trump [...]

1- Attention thread monstre ! Nous sommes le 15 novembre et Trump continue de tweeter des inepties sur le scrutin du 3. Confirmant son intention de ne pas conceder sa défaite. Précisons le d’entrée, il n’a aucune obligation de le faire et cela ne change rien au processus

2- de transition. Pour tout dire, je suis assez convaincu que Trump ne concédera jamais et que dans les années à venir, alors que Biden sera installé à la Maison-Blanche, Trump continuera à jouer la carte de sa... « non-défaite ». L’excuse de la fraude électorale se défend

3- d’autant plus facilement qu’elle se nourrie au cœur de la conspiration: le fameux deep state est prêt à tout pour l’éliminer. C’est imparable et malheureusement le fact-checking ne viendra rien y changer. En fait, le doute et le mensonge sont pour le coup, la seul victoire de

4- Trump. Côté justice, c’est pour l’instant la débâcle. Une victoire limitée -et symbolique- en Pennsylvanie et 15 défaites. Où, a chaque fois, les magistrats ont insisté sur la vacuité des plaintes. Obligeant les avocats de Trump à reconnaître que la fraude n’existait pas.

5- Sur Fox, les supporters de Trump se succèdent pour réinventer les mathématiques. On soustrait des États, On ajoute des voix. Et on multiplie le tout par des décisions de SCOTUS qui agirait par fidélité politique. Au delà du grotesque de la chose, c’est à l’assassinat du

6- processus démocratique que l’on assiste. Comme si les seuls résultats acceptables seraient ceux qui donnaient la victoire à Trump. Déniant les 80 millions d’Américains qui ont voté pour son renvoi. Dans cette période de confusion volontaire, à la lecture de vos questions,

7- je me suis dit qu’il fallait opter pour la clarté. Et mesurer ici les options qui restent à Trump afin de répondre à cette question : existe-il un scénario possible qui pourrait encore donner la victoire à Trump ? (Si vous voulez vous arrêter là, la réponse est non

)

8- Le 1er element à saisir est essentiel : Trump est engagé dans une course contre la montre. Où chaque jour qui passe diminue considérablement ses options. Le calendrier existe et avance indépendamment de lui. Et est aussi son plus grand écueil. Ainsi dans 8 jours, plusieurs

9- États auront certifiés leurs résultats. L’expérience de la Floride en 2000 démontre que tout ce complique à partir de ce moment là. C’est pour cela que Trump tente de retarder cette étape au Michigan et en Pennsylvanie. Mais se heurte à l’exigence des juges qui demandent

10- des preuves et non des accusations infondées. Mais retarder les certifications ne sera pas suffisant. Pour continuer à avancer, il faut que Trump valide sa deuxième étape : arriver au 8 décembre avec des arrêts en sa faveur. Cette date correspond à la limite « safe harbor »

11. Ce moment où tous les plaintes autour du scrutin doivent avoir été résolues. Si ce n’est pas le cas, c’est la dernière décision de justice qui fait foi. En clair cela veut dire que Trump doit a) retarder les certifications b) jusqu’au 8 décembre c) et bénéficier d’arrêts en

12- sa faveur. Remplir l’ENSEMBLE de ces conditions permet d’arriver à l’étape 3, celle qui fait fantasmer sur les RS : espérer que les « state legislatures » contrôlées par les Républicains ne respectent pas le résultat des urnes et nomment leurs propres grands électeurs.

13- Sur le papier l’idée est simple : Trump n’a pas besoin de présenter de preuves aux magistrats. Il lui suffit d’inonder les REP d’exemples de malversations pour créer suffisamment de doute sur le scrutin. Convaincus par sa réthorique, les États contrôlés par GOP remplaceraient

14- les grands électeurs élus par ceux de leur choix. Mais la réalité est beaucoup plus compliquée. D’abord, c’est penser que les REP se rendraient coupables d’un déni de démocratie sans précédent. En réalité , les résultats certifiés seront respecté. D’ailleurs, premier hic du

15- plan Trump, les responsables REP de 4 États clés (AZ, MI, PA, WI) ont annoncés qu’ils ne se plieraient pas à la manœuvre et nommeraient les grands électeurs issus des urnes. Au delà d’eux, il y a une série de décisions de justice, validées par SCOTUS, qui OBLIGE les

16- États a respecter la décision des urnes. Le seul espoir de Trump est que 2 États clés n’ont pas ces restrictions : PA + GA. Sa stratégie se résume donc à ça : espérer que les REP en place en PA et GA décident d’ignorer le résultat du vote (même si ceux de PA ont dit qu’ils

17 - ne suivraient pas ces consignes). Le problème c’est que cette stratégie là, LA SEULE !- se heurte aux maths. Donner PA+ GA à Trump n’est plus suffisant. La combinaison NV + AZ + MI donne la victoire à Biden. Pourquoi ces 3 États ? Parce que justement la loi les OBLIGE

18 - a respecter la décision des urnes. L’option de passer en force et d’imposer des grands électeurs pro-Trump n’y est simplement pas possible. Le reste du plan ressemble encore plus à de la science fiction. Après avoir empêché les certifications, gagné la safe harbor deadline,

19- forcé le changement des grands électeurs y compris où c’est impossible, Trump devra faire face au Congrès. Le 6 janvier. Où un REP de la Chambre + un autre du Sénat doivent formellement s’opposer aux certifications venant des États. Après débat, il y aurait différents votes.

20- Que Trump devrait tous gagner. Ou faire passer en force au Sénat. Où il faudra convaincre tous les sénateurs REP y compris les modérés (dont Romney qui, il faut le rappeler, avait voté l’impeachment de Trump). Il y a d’autres détails que je vais vous épargner. Tous autant

21- compliqués et improbables que les autres. La réalité est simple: pour réussir son plan Trump a non seulement besoin d’un alignement parfait de multiples éléments mais aussi d’alliances et d’invalidations de lois. Ce qui est impossible. La réalité est implacable. Et ses tweets

22- n’y changeront rien. Encore une fois, j’ai essayé de vous écrire un résumé simplifié d’une réalité très complexe. Il y a des points de détails que j’ai volontairement négligé. Mais l’essentiel est là: le 20 janvier, Biden deviendra le 46è Président des États-Unis.

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