j'ai pas assez dormi et j'ai des trucs à faire ce matin, mais il y a un sujet que je souhaite aborder depuis longtemps : pourquoi il est important de consulter pour son enfant si on suspecte un trouble neurodéveloppemental (autisme, TDA, trouble dys...).
une fois n'est pas coutume, je vais m'adresser aux parents. je repense à ce sujet suite à un post sur un groupe Facebook où une mère disait "les papiers sont en cours, mais je n'ai pas décidé si on voulait aller jusqu'au bout"
moi :
comme d'hab, je ne peux parler que depuis mon point de vue personne autiste, mais de ce que j'ai lu dans la communauté pas mal de points sont applicables à d'autres troubles neurodéveloppementaux.
par essence, en fait, on naît "comme ça". ça n'est pas un truc qu'on va attraper, développer sur le tard ou qui s'aggrave avec l'âge. dès le départ, on débarque avec un fonctionnement neurologique qui diffère de la norme.
et ça va être plus ou moins visible, plus ou moins rapidement selon le milieu socio-économique dans lequel on est. par exemple: ma famille étant du genre nerd de classe moyenne, préférer les livres aux humains était admis voire encouragé.
pour autant, très vite, j'ai commencé à entendre des choses pas forcément sympas ni constructives à mon sujet. de la part d'autres enfants, mais aussi et surtout de la part des adultes de mon entourage. un des surnoms qui reste de mon enfance : "Jamais Contente"
pour les gens qui ne connaissent pas, la référence, est ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Jamais_contente
je ne sais plus à quel âge j'ai eu droit à ce surnom ni qui a démarré ça dans la famille, mais il fait partie de celui qui m'a vraiment marquée à long terme.
ce texte vous donne un aperçu assez net de ce à quoi on a droit "quand on ne sait pas ce qu'on est" et des conséquences que cela peut avoir à long terme sur la construction de l'identité. ma mère en le lisant m'a d'ailleurs demandé si j'avais participé aux témoignages 😬
où je veux en venir avec tout ça ? vous montrer, à vous parents indécis, que même si vous ne souhaitez pas aller au bout du processus diagnostique en pensant quelque part protéger votre enfant, vous ne lui rendez en fait pas service.
en effet, quelle que soit la qualité du camouflage / masking mise en place avec les années, on ne passe jamais totalement inaperçus. jamais. il y a toujours ce moment où on relâche nos efforts et le truc nous revient gentiment dans la tronche.
ça peut-être au détour d'une conversation privée, en famille, au travail, etc. dans mon cas, même "en n'ayant pas l'air autiste", ça m'arrive environ une fois par mois dans des situations plus ou moins lourdes de conséquences. et je parle de circonstances où je vois peu de monde.
à chaque accrochage, le trauma d'avoir été systématiquement labellisée comme "la meuf chiante bizarre", "l'arriviste qui sait pas rester à sa place" ou plus simplement "celle avec qui on ne veut pas traîner" revient. même après des années de thérapie, il reste des séquelles.
vous pensez peut-être comme certains psys vous l'ont dit qu'on risque de "s'enfermer dans un diagnostic". 1/ changez de psy 2/ essayez de voir ledit diagnostic non pas comme une étiquette, mais plutôt comme une clé ou un outil pour déchiffrer un fonctionnement.
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