Je reçois depuis hier des messages de jeunes qui me demandent de leur apprendre à devenir trader car ils veulent devenir riches.
Un conseil :
N'approchez pas le trading de spéculation, surtout pour les amateurs, car les algos sophistiqués des professionnels vous plumeront.

Le trading spéculatif est dangereux pour les non professionnels, comme le sont les jeux de hasard. Le gouvernement doit faire des campagnes de sensibilisation sur ce sujet. Au lieu de cela, un site gouvernemental fait même la promotion de la spéculation ! https://www.economie.gouv.fr/facileco/speculation

Les gens qui jouent en bourse le crient sur tous les toits quand ils gagnent. Vous ne les entendrez jamais quand ils se vautrent. Cette dissymétrie vous donnera l'impression que la bourse est un eldorado. C'est faux. C'est une marre à crocodiles.

Les professionnels, leurs algos et leurs machines puissantes attendent la bouche ouverte les petits poissons qui viennent boursicoter.
En plus de la dissymétrie de la technologie, il y a la dissymétrie de l'expérience, et de l'information. Ils savent avant vous des choses.

Les professionnels payent très cher des sociétés comme Bloomberg ou Reuters pour être au plus proche de l'information !
Sans compter le flux des transactions dont ils sont proches qui leur donne une précieuse information sur qui achète quoi et quand, et pourquoi ils achètent.

Je n'étais pas payé parce que je spéculais, mais parce qu'après avoir travaillé durement à l'école, j'ai appris des techniques mathématiques, des méthodes, une façon de réfléchir orthogonal à mes collègues qui m'a amené à être responsable du trading, des modèles et des systèmes.

Vous voulez avoir une vie décente et sortir de votre état de pauvreté ? Travaillez à l'école, soyez persévérants, et ne soyez pas des moutons auto-guidés par la société.
Ne cherchez pas l'argent facile, il n'existe pas, ou alors il n'est pas sain.

Et les jeunes surdiplomés qui vont dans les banques vous le diront : seuls les traders expérimentés sont très bien payés, les vieux lascars, ceux arrivés dans le métier autour de l'an 2000.

Quand j'ai parlé de salaire hier, ce n'était pas pour vous donner envie de faire du trading. Au contraire, c'était pour d'une part dire que l'argent n'est pas une fin en soi, et d'autre part pour montrer que la finance rapporte beaucoup à certains, et qu'ils ne lâcheront rien.

Chacun a un rapport à l'argent qui lui est propre. Je n'ai aucun tabou avec, car j'ai appris à le dompter, comme on dompte une bête. En petite quantité, l'argent est une aubaine. En grande quantité c'est une épreuve. L'argent reçu en abondance devient vite une responsabilité.

De nos jours, peu de personnes ne vous diront dans nos sociétés modernes que l'argent est une responsabilité. D'un côté certains pensent que l'argent est sale, de l'autre certains pensent que c'est un privilège. Ce manque de mesure est caractéristique de notre société polarisée.

L'argent en petite quantité est une grâce, l'argent en abondance n'est ni sale, ni un privilège, il vous engage en tant que citoyen. J'en ai fait mon toutou. Certains que vous imaginez riches, ne le sont pas : ils sont esclaves de leur argent, parfois même malades.

Certains pensent que le jour où il gagneront 100 000€ par mois, ils arrêterons de travailler. Ils sous-estiment les caractères propres aux hommes et les pathologies liées à l'argent, comme l'avidité, la cupidité, et l'avarice.

Ces gens qui accumulent énormément et qui sont sous l'emprise de leur maître, à savoir l'argent, considérez-les comme malades. Leur amour d'accumulation peut les amener à tout, même à détruire les autres humains. À nous de nous protéger d'eux.

Quand à ceux qui comprennent que l'argent n'est qu'un outil, et non une fin en soi, ceux-là ne font aucun mal. Au contraire, ils font circuler leur richesse dans l'économie réelle, créant de l'activité et des emplois. Le fruit qu'ils en tirent est savoureux, et ils le méritent !

Les cupides ont pris le pouvoir. Ils possèdent nos médias, contrôlent nos dirigeants politiques, et font rêver de nombreux jeunes.
Il est temps de donner du sens à nos jeunes pour qu'ils s'épanouissent dans leur existence autrement que dans ce désir ardent de l'accumulation.
Fin.