"Ça y est ils ont découvert la vérité sur le coronavirus" m'ont dit les élèves à propos de #HoldUp, dont certains extraits tournent sur snap et insta. Ce documentaire a atteint un public que le fact-checking à son sujet n'atteindra jamais. Les dégâts sont considérables.

Beaucoup de réactions affligées donc j'ajoute une précision importante : l'adhésion à ces théories complotistes n'a rien de tenace. Il y a à mon sens à travail à faire sur le très court terme (fact checking en classe) et un autre plus long : l'éducation aux médias.

Vous me répondez aussi beaucoup qu'il faut transmettre l'esprit critique aux élèves pour répondre à ce genre de phénomènes. On est tous d'accord mais j'aimerais dire quelque chose à ce sujet, en me basant sur cet excellent dossier de veille de @educIFE
http://veille-et-analyses.ens-lyon.fr/DA-Veille/115-janvier-2017.pdf

Dire qu’il faut cultiver l’esprit critique à l'école pour répondre aux Fake News sans préciser comment l’utiliser ne résout pas le problème. Laurence Corroy dégage trois approches -très- différentes : protectionniste, critique politique. Toutes sont basées sur l'esprit critique

La première, née à l’Ecole de Francfort, repose sur la conviction que les publics sont passifs et victimes des médias de masse. Cultiver l’esprit critique consiste donc ici à mener les élèves à limiter sinon proscrire leurs temps d’exposition à ces médias

La seconde encourage l’analyse critique du contenu des médias tandis que l’approche politique mène l’élève à se mettre à la place du journaliste, à suivre le chemin de l’information de sa recherche à sa transmission. Le seul chemin pertinent aujourd'hui à mon sens est ce dernier.

Et moi j'ajouterais autre chose à cette démarche : il faut aussi suivre le chemin de la désinformation, mettre les élèves dans la peau du complotiste pour les mener à comprendre ce qui le pousse à faire ça. Dans le cas présent c'est assez clair