@ofceparis sort un papier sur la monétisation et l'annulation des dettes publiques : il est regrettable que l'excellente partie sur la monétisation soit suivie d'une incompréhension sur la question de l'annulation, avec au passage quelques erreurs. Explications dans ce fil. 1/15 https://twitter.com/ofceparis/status/1325830591472922633
Tout d'abord merci aux auteurs d'avoir écrit ceci : "Ces éléments plaident également pour une réorientation des politiques monétaires et pour la mise en œuvre, dit autrement d’une monétisation plutôt que d’une « réservisation » de la dette publique". 2/15
C'est exactement ce que nous avons écrit dans notre live "Une monnaie écologique" avec @alaingrandjean et aussi ce que recommande d'autres économistes comme @GaelGiraud_CNRS @LaurenceScialom ou @jcs_mbf. Le point clé ici est la notion de "création monétaire libre". 3/15
C'est à dire d'émission monétaire sans dette associée, comme seule la banque centrale peut le faire. On notera au passage qu'il serait bienvenue pour @ofceparis d'engager ce débat avec @sterdyniak puisqu'il ne croit pas à cette possibilité et la conteste radicalement. 4/15
En effet, il faut une création monétaire libre (sans dette associée) et ciblée (au profit d'une politique de reconstruction écologique et sociale) pour sortir la France et l'Europe des défis économiques et écologiques présents. Sous le contrôle du parlement et du politique. 5/15
Or l'annulation des dettes publiques détenues par la BCE est justement un moyen de le faire. Elle créerait de la monnaie permanente (non destruction due au remboursement). Elle permettrait aux Etats d'investir massivement et elle ne pénaliserait aucun acteur privé. 6/15
Et elle serait facile à mettre en oeuvre en Europe car il ne s'agit pas de monétisation au sens de l'article 123 (la monétisation de l'actif ayant eu lieu au moment de l'achat par les banques commerciales ou autres). Ce serait une pure décision de gestion de bilan de la BC. 7/15
Or les auteurs font plusieurs erreurs à ce sujet. D'abord le compte consolidé de l’Etat (Etat + BC) n’existe tout simplement pas, cela ne correspond à rien. Il est très étonnant que les auteurs expliquent en première partie de la note, que le QE n’est pas une monétisation 8/15
puisque l’Etat doit rembourser la banque centrale, et donc prélever des impôts pour cela ou bien faire rouler sa dette, pour ensuite venir parler d’un compte consolidé qui n’existe nulle part sauf dans l'esprit de M. @sterdyniak.
Comptablement, cela n'a aucun sens. 9/15
En revanche il est autorisé à la BCE de créer de la monnaie ex nihilo pour compenser les pertes de capital des BCN. Cela mériterait au moins d’être signalé…mais pour cela il faut aller lire le protocole n°4 sur le SEBC. Dommage que peu d'économistes se donnent cette peine. 11/15
Enfin l’argument selon lequel une annulation pourrait créer la défiance des investisseurs n’a aucun sens. D’une part ils ne sont pas concernés. D’autre part, les Etats, pour réinvestir, s’adresseraient à nouveau à eux ce qui leur offre une nouvelle opportunité de placement. 12/15
En conclusion, il est dommage que les auteurs qui défendent une position utile sur la monétisation, ne parviennent pas à comprendre que l’annulation n’est rien d’autre qu’une forme de monétisation réelle, plus facile à mettre en œuvre dans l’UE, puisque rien ne l’interdit. 13/15
La position tenue dans ce papier sur l'annulation, peu étayée et renseignée, contraste ainsi fortement avec la solide argumentation sur la monétisation réelle que nous partageons. 14/15
Dans "Une monnaie écologique", nous plaidons d'ailleurs avant tout pour la création monétaire libre et ciblée comme moyen de mettre la politique monétaire au service de l'intérêt général. Mais l'annulation peut également conduire à cet objectif, qui est en fait le même. 15/15
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