➡️ Un conseil de lecture : et si vous lisiez «Nos élus et l’islam» d’Erwan Seznec ?
➡️ Retour sur cet ouvrage instructif qui porte sur le clientélisme de nombreux élus mais aussi, plus original, sur des pratiques locales ayant permis de lutter contre le communautarisme. #Thread⤵️
À la suite de son enquête auprès de nombreux élus locaux, E Seznec établit un retour d’expérience, dont voici 5 points :
1 Le communautarisme est autant 1 question d’offre que de demande. Il prospère là où des élus voient leur électorat comme 1 ensemble de groupes, définis par les origines et la religion, chacun ayant des attentes propres à satisfaire, parfois même avant qu’elles soient formulées
2 Le vote musulman est compliqué à cerner à l’échelle d’1 commune. Les électeurs musulmans ne sont pas tous pratiquants et même quand ils le sont, ils ne se résument pas à leur religion. Ils veulent aussi des espaces verts, de la sécurité etc. Ce constat banal a été perdu de vue
3 Les imams et les militants qui s’auto-désignent porte parole de la communauté sont souvent d’une représentativité discutable. Le communautarisme sert de marche pied à des opportunistes sortis de nulle part, qui finissent par être soutenu car les élus les écoutent.
4 Clientélisme et paupérisation vont svt de pair. Les électeurs démunis sont + faciles à fidéliser par l’attribution d’1 logement, d’1 emploi etc. Et les communes pauvres votent peu, ce qui augmente l’efficacité du clientélisme (cf les enquêtes sur le 93 de Szeftel et Daeninckx)
5 Une forme de partition est engagée. Des dizaines de quartier sont concernés. La population s’y renouvelle rapidement ms ceux qui y restent s’enferment dans un repli communautaire, nourri par le sentiment d’être rejeté. La réalité de cet enfermement volontaire n’est pas reconnue
Puis E Seznec prend différents exemples. Dans le Val d’Oise, P. Bouchacourt, ancien PS, considère que la dérive date des années 90, quand des quartiers se sont ghettoïsés et que les élus se sont contentés de faire de la rénovation urbaine sans s’attaquer au repli communautaire
Face à ce repli, la majorité des élus fait primer l’appartenance à 1 communauté plutôt qu’à la nation. «Ils sont passés du dialogue au donnant-donnant électoral. Ils travaillent par paquet de voix. Ces blocs sont présumés + faciles à gérer que les individus»
«Nous avons perdu pied et c’est entièrement de notre faute. Plus grave, ns avons piégé les citoyens qui cherchaient à s’extraire de la contrainte communautaire. Il y a bcp de musulmans laïques. Ils ne sont pas venus vers nous en nombre car ils ont vu qu’on cherchait des alibis»
Tjrs selon Bouchacourt, la gauche a assigné à résidence culturelle et communautaire des populations entières. Des élus ont renié ce qui fondait leur socle idéologique. Les digues ont complètement cédé (Ex : N. Appere, maire PS de Rennes, à autorisé le burqini dans les piscines).
Il termine par ce constat amer : plus personne ne parle d’histoire commune dans ce pays. Plus personne ne fait de la politique portée par des convictions.
Seznec prend également l’exemple de Bagnolet, en s’appuyant sur le témoignage de M.L Brossier. Pauvreté relative, logement recherché, faible participation électorale: cette configuration ouvre souvent un terrain propice au clientélisme. À Bagnolet il bat des records.
Recrutement en surnombre de personnels ne disposant pas des compétences requises, pacte avec des délinquants, clientélisme religieux effréné, conduisant même à l’installation d’1 école coranique illégale dans des locaux municipaux, liens avec des militants indigénistes du PIR...
Autre ex, Grenoble, avec M Chamussy, ancien LR, et N. Bestandji militant laïque. Alliance citoyenne y a mené des actions pour l’autorisation du burqini dans les piscines, en reprenant les méthodes du community organizing et avec le soutien du Planning Familial local.
«C’est 1 offensive portée par 1 idéologie : l’islamisme. Il y a 1 projet de société derrière le burqini, expliqué par H.Iquioussen, prêcheur islamiste. Le burqini n’est qu’1 étape. L’objectif est l’abolition de la mixité, l’instauration des créneaux séparés pour les H et les F»
Cette action n’a pas été menée à Grenoble par hasard. Le maire EELV, É. Piolle, dont la majorité a été jugée réceptive à cette revendication, et qui n’a pas su réagir car il ne savait pas quelle ligne adopter. «On envoyait 2 vigiles et c’était la fin de l’histoire» dit Chamussy.
Le livre évoque des exemples réussis de lutte contre le communautarisme, comme celui d’Alexandre Vincendet, maire LR de Rilleux La Pape, ville pauvre du Grand Lyon, où les élus ont pensé dans les années 1990 acheter la tranquillité ds les cités grâce à l’islam et ont toléré...
...de multiples entorses à la laïcité. Élu en 2014, Alexandre Vincendet organise un retour progressif à la normale, en faisant parfois des entorses assumées à la légalité avec l’aide de son directeur de cabinet Arnaud Lacheret.
Fin du prêt de salles municipales pr l’Aid en laissant le temps aux associations musulmanes de trouver 1 alternative, fermeture d’1 mosquée illégale 3 ans après être arrivé au pouvoir, fermeture pr travail dissimulé d’1 café causant du tapage et où les femmes n’osent pas entrer.
Réhabilitation d’1 discours sur la sécurité: Assimiler les efforts en la matière a 1 hostilité envers la population des cités, c’est faire 1 amalgame effrayant. Cela revient à dire que cette population n’a pas les mêmes besoins en matière d’ordre, car elle est d’origine étrangère
Freiner la communautarisation des commerces, car une offre commerciale ethnicisée signe la mort de la mixité sociale dans un quartier. « Ce n’est pas une question de xénophobie : parce qu’ils rapatrient les bénéfices dans les pays des propriétaires, au lieu de les réinvestir, ...
les commerces ethniques contribuent à la stagnation d’un quartier ». Exemple : empêcher le rachat d’un supermarché Spar par une chaîne de magasins 100% halal par un accord informel avec le groupe Casino.
Outre le fait de ne citer que des exemples réussis de maires de droite, c’est peut être l’une des limites du livre de Seznec : valoriser une initiative exclusivement locale, faite de mesures bricolées en partant du principe que la solution ne pourra plus venir de l’Etat.
Les discussions sur le projet de loi sur le séparatisme montre que la question d’un renforcement du cadre juridique applicable se pose. Et il n’est sans doute pas possible de laisser les élus locaux gérer seul le problème sans l’appui de l’Etat. A suivre 🔚
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