Bon. Je suis restée plutôt discrète concernant mon opinion personnelle dans cette crise. À part pour dire que les pioupious d’amour renfort du SAMU 31 sont formidables.
Mais ça, c’est pas une opinion, c’est un fait. #EvidenceBasedLoveUSoMuch
Y a tout un tas de choses que j’ai jusque ici plus ou moins gardé pour moi ou pour mes proches (désolée @__oG___, @inge_cata, @IdiosyncrasiK, @Nessajel, et @OliviaMooreTwee de vous avoir saoulé).
Néanmoins ce soir j’ai suivi ce bingo, et par conséquent je suis ivre. https://twitter.com/BarbyClumsy/status/1321174877068500993
Alors jusqu’à ce que je tombe de sommeil je vais m’épancher.
Je vous conseille vivement de mute ou d’unfollow.
On est sur Twitter alors tout ce que je dirai pourra être retenu contre moi et sachez le, au vu de l’enfer qui m’attend au boulot, je m’en carre.
#GrosFouilliIncoming
Alors premièrement je voudrais féliciter les enseignants que j’ai eu il y a quelques années pour la Capacité de Médecine de Catastrophe.
On pérore sur l’absence de préparation, enfin perso je vois pas comment j’aurais pu être mieux préparée. Par eux.
Merci.
(Désolée je suis au téléphone avec une des personnes sus-citées)
Quand ces enseignants nous ont appris la médecine de catastrophe, diverses situations ont été abordées.
Séisme, carambolage, attentats ... bref que des situations pour lesquelles quand tu es de garde tu te dis « mais bordel pourquoi moi ? », vis à vis desquelles se préparer.
Je me souviens comme si c’était hier, quand est venu le moment de parler du cas d’une pandémie d’infection respiratoire, de ces mots : « bon ben ça, c’est simple, c’est le pire. »
C’est tellement vrai.
Pas que le reste soit une sinécure.
Mais ça n’a rien à voir.
C’est le pire. Pour plein de raisons.
Parce que ça touche des millions de personnes.
Dont les soignants, amenuisant directement les capacités de réponse à la catastrophe.
Parce que ça dure. Des mois. Au bas mot.
Parce que les conséquences économiques sont terribles.
Or sans économie => pas de système de santé.
Mais si les gens sont malades ou meurent massivement ça plombe l’économie anyway.
Or un des pans enseignés en médecine de catastrophe c’est la phase de reconstruction.
Ça paraît désuet quand t’es un jeune urgentiste et que pour toi, c’est aller mettre des tuyaux dans des dizaines de gens, la définition de la « cata ».
Les enseignants te martèlent que ça sert à rien de savoir intuber à la chaîne les yeux bandés si t’es pas foutu d’aider ensuite. A ce qu’une région, voire une nation, tiennent le coup puis se relèvent.
Et là ils te racontent. Qu’ils sont allés dans tel ou tel endroit du monde suite à un séisme et qu’ils y sont restés 6 mois. Clairement en 3 jours y’avait plus personne de sauvable sous les décombres.
Alors quand unanimement, ces enseignants là, professionnels aguerris, te disent que « han mais non le pire du pire du pire, c’est une pandémie d’un virus respiratoire » genre un tsunami c’est un jeu d’enfant, tu le retiens.
Je m’en souviens comme si c’était hier.
Le modèle que nous (mes collègues passant le diplôme à Toulouse en même temps et moi) avons appris est celui de la pandémie grippale.
Je reste profondément persuadée que c’est un excellent modèle.
Excellent ça veut pas dire parfait. Mais pour l’enseigner, c’est très bien.
Le 10 mars 2020, alors que j’attendais devant la porte du prof de math de ma fille aînée dans le cadre des rencontres parents-prof, par l’intermédiaire de dizaines de mails, mon chef de service, le directeur de la régulation et moi avons décidé de demander renfort aux étudiants.
En mes qualités de responsable de l’encadrement des étudiants dans le meilleur stage ever (le SAMU 31), je suis en étroite relation avec les représentants des étudiants.
C’est allé très vite.
C’était un merdier sans nom. Nous étions submergés d’appels Covid dont, a l’époque, une majorité concernant des demandes de conseils ou des cas très peu symptomatiques.
#UnDolipraneEtÇaRepart
Ceci conduisait à des délais de décroche du 15 innommables (dont les arrêts cardiaques) et un délai avant qu’un médecin traite les dossiers non graves insupportable.
Oui, même si le patient a juste une fièvre, nous ne pouvons supporter qu’il attende 1h en ligne après triage.
Ah oui au fait. Le terme « triage » est un terme de médecine de catastrophe permettant d’éviter l’apocalypse, qui distingue les urgences absolues (UA) des urgences vitales et des urgences relatives (UR).
Je vous remercie de m’unfollow si ça vous offusque.
La frontière entre UA et UR est variable selon la situation.
Par exemple si vous avez 2000 victimes dont des gens qui saignent comme des gorets, et 15 soignants, ben la fracture ouverte qui saignote c’est une UR.
Il sera vivant si on ne l’opère que demain.
Si on l’opère aujourd’hui, clairement les autres meurent.
L’hyper individualisme dans nos sociétés fait que beaucoup sont incapables de réaliser que oui, l’intérêt c’est de limiter la casse.
Faire au mieux à l’échelle collective et au moins pire à l’échelle individuelle.
Bref.
Le 10 mars. C’était plus possible de continuer comme ça à la régulation du SAMU.
Pour les appelants et pour le personnel.
Donc nous avons décidé de solliciter les étudiants au cas où 5 ou 6 d’entre eux puissent aider.
J’ai envoyé une lettre aux étudiants et 4 jours plus tard nous avons dû clôturer l’inscription de volontaires car 1400 d’entre eux y figuraient déjà.
Love you so, so much, les pioupious.
Le 12 pendant ma garde j’ai monté avec un étudiant les supports de formation pour un algorithme de fonctionnement de la cellule de crise ne laissant rien au hasard.
Tout ça je l’avais déjà raconté à l’époque, on va pas y revenir.
De fait. On ne savait encore rien ou peu.
Pourtant il me semblait essentiel de délivrer à ces étudiants renforts tout ce que je pouvais humblement appréhender du Covid himself, et de répondre à leurs questions y compris personnelles à cet égard.
Alors je leur ai dit, après avoir répété que je n’étais ni épidémiologiste ni Infectiologue ni reanimateur, qu’à ma connaissance, le Covid se comportait beaucoup comme un truc que lui, j’avais appris : une pandémie grippale.
Je conseille à tous les ayatollahs de l’exactitude d’aller s’étouffer avec autre chose que mes tweets.
Je sais et je ne savais pas grand chose. Je n’ai jamais été une experte.
Par contre la métaphore pourrie c’est clairement mon credo.
Alors je leur ai dit : « quand vous avez la grippe ou que vous êtes vacciné telle année, cela ne vous protège pas vraiment, à titre individuel, du virus de l’année suivante, qui n’est pas le même.
Mais.
A l’échelle collective, ces anticorps freinent un peu la pénétration
du virus dans la population.
Mettons que l’an dernier la grippe était châtain foncé.
L’année d’avant elle était châtain clair. Cette année elle a les cheveux noirs.
A l’échelle individuelle la protection acquise contre l’un ne vous protège pas vraiment de l’autre.
Mais à l’échelle de la population, si.
C’est quoi une grippe pandémique ?
C’est une grippe blond platine qui arrive dans une population exposée pendant des décennies à des variantes de brun.
Y’a pas le moindre anticorps qui marche même mal.
C’est open bar ».
Or le Covid arrive lui aussi en terrain conquis sur une population non immune.
C’est la fête, il fait ce qu’il veut, ce connard.
Comme une fucking grippe pandémique blond platine.
Ce n’est pas la seule qualité du modèle « pandémie grippale » pour appréhender le Covid.
La grippe est peu ou pas symptomatique, dans beaucoup de cas, chez les enfants et ce d’autant plus qu’ils sont petits.
Ils sont néanmoins porteurs, contagieux, contaminateurs. #Surprise
La grippe occasionne chez la majorité des adultes immunocompétents (= dont les lymphocytes sont pas en grève illimitée) un épouvantable mal au crâne avec fièvre, toux, et courbatures, te donnant la sensation que tu vas crever si tu te lèves pour aller pisser.
Qui guérit.
La grippe tue. Tous les ans. Même si elle n’est pas « pandémique ».
Elle tue de 2 manières essentielles :
- soit en foutant le dawa au sein d’organismes déjà fragiles (personnes âgées, insuffisants cardiaques & respiratoires, etc)
- soit du bon vieux SDRA grippal du jeune.
C’est quoi le SDRA grippal du jeune ? Dans mon cerveau très limité d’urgentiste, c’est, pour des raisons virales et immunologiques complexes et non totalement établies, la destruction du champ de bataille par le système immunitaire et le virus.
Totale.
Seul souci, le champ de bataille c’est les poumons.
Et le pire c’est que spontanément la cicatrisation cellulaire immediate de ça, c’est mettre un énorme rempart pour empêcher le virus d’être méchant.
Mais ça empêche l’oxygène de passer.
C’est con, c’était le rôle des poumons.
Chaque année les services de réa doivent déployer leurs moyens les plus lourds pour tenter d’aider des patients atteints de la grippe, dont des caisses de trentenaires dont le système immunitaire marche très bien.
À cause de cette saleté de SDRA grippal.
Semble t’il qu’en improvisant avec le peu dont on disposait je me suis pas trop plantée, pour une urgentiste écervelée (c’est un pléonasme) en faisant cette diapo là le 12 mars 2020 pour nos super pioupious.
On reviendra sur mes très personnelles considérations sur la question des enfants.
La diapo suivante, je l’affichais en disant qu’elle montrait l’incarnation du diable.
En exclusivité mondiale voici une photo de Morfalette (son fan club twitteral attendait ce jour) :
Un des autres points qui fait la qualité du modèle « pandémie grippale » c’est tout simplement ses modes de transmission.
C’est pas Ebola.
C’est pas le HIV.
Ça se transmet par la toux et tout ce qui peut peu ou prou porter des traces de tes glaviots à l’échelle microscopique.
Nous avons tous cru que c’était gouttelette + mains. Quasi exclusivement.
Tous les pays du monde l’ont cru.
Les plus grands experts.
Moi aussi.
Que ceux qui crient au complot visant à contaminer sciemment la population ou les soignants en « cachant » ou en « ignorant » initialement une aérosolisation contaminante hors gestes invasifs aillent se faire voir sur l’autel de notre épuisement à vouloir faire au mieux.
Ce thread en sera encore plus indigeste mais je vais vous livrer quelle était ma compréhension des choses début mars et donc ce que j’ai moi-même enseigné à nos renforts étudiants à l’époque.
On distingue la gouttelette et l’aérosol.
La gouttelette c’est, pour simplifier, du postillon.
C’est gros. C’est blindé de virus. Un bombardier.
Et comme c’est gros, ça vole pas loin (d’où le 1 mètre). Ça a une trajectoire mi-balistique mi-volant de badminton.
Ce poids là, cette trajectoire là, ça rend impossible physiquement des trucs tels que les bonds sur les côtés. Et c’est arrêté par de la grosse maille, ainsi que des systèmes de visières.
En mars, la communauté scientifique mondiale pensait que Covid = gouttelette.
Ça reste vrai.
Dans nos gouttelettes y a des quantités de virus.
Quant à la transmission manuportée elle résulte des gouttelettes. On en a plein les paluches, de nos propres micropostillons. Et ceux des autres.
Et on porte sans cesse nos mains à nos bouches.
L’aérosol c’est, pour rester dans l’image fausse mais parlante, la vapeur qui sort de vos bouches l’hiver quand vous êtes dehors.
Des particules minuscules. Très légères. Qui se laissent porter dans toutes les directions aux quatre vents.
Pour le Covid on pensait que seuls certaines circonstances aérosolisaient du virus, en particulier l’intubation qui exposait le personnel soignant.
On sait aujourd’hui que le Covid s’aerosolise sans cela.
Bloody hell.
Ce qui diminue le risque de contamination par aérosol c’est :
- la distanciation
- le port généralisé de masques
- aérer aérer aérer.
Par pitié faites le.
Les gens qui sont dans le déni de ça et continue de croire que le masque sous le nez c’est moins con que le calbut en dessous des burnes, vous me fatiguez.
Ceux qui crient qu’on aurait du imposer le FFP2 généralisé dès janvier, vous me fatiguez tout autant.
Nous faisons face au « pire du pire du pire ». Et devons faire avec. A la fois en évitant de tous se contaminer en quelques semaines. A la fois en évitant de dilapider inutilement des ressources humaines et techniques dont la génération spontanée n’est toujours pas possible.
C’est de la médecine de catastrophe les gars.
On a passé les 35 000 morts rien qu’en France.
Si un séisme frappait un endroit de notre pays et faisait 100 victimes on trouverait ça considérable, à juste titre.
35 000.
Alors les raisonnements ne sont pas les mêmes que dans bien d’autres champs de la santé publique, de l’infectiologie, de la réanimation et de la médecine d’urgence.
C’est de la médecine de catastrophe.
Et ça n’est pas prêt de cesser de l’être.
Tweets are my own etc, je vais vous livrer un truc : issue d’une famille franchement à gauche tendance limite anar, pouvant moi même me qualifier de gauchiasse, bref Macron j’ai pas trop envie de lui rouler des pelles.
Mais je suis une convaincue de la médecine de catastrophe.
Or croyez moi, (ceux qui y sont formés voire l’ont déjà pratiqué avant le savent) dans une catastrophe le pire rôle c’est celui de chef.
Les décisions sont affreuses (l’économie, le sanitaire...). Et tout t’est reproché.
Y’a un truc en médecine de catastrophe.
Tu peux ne pas apprécier le chef.
Tu peux te dire intérieurement que t’aurais fait différemment.
Si tu veux que ça marche et éviter que des gens meurent, il faut faire ce qu’il decide.
Sinon c’est 1) vain 2) pire, bien pire.
Nos dirigeants sont loin d’être mes copains (euphémisme).
Si je veux sauver mon cul et le votre au passage je vais respecter leurs décisions.
Et clairement je suis ravie de ne pas être à leur place.
Croyez bien que ça me fait mal au cul, moi libertaire et gauchiste, de constater sans surprise que ceux qui s’en sortent le moins mal sont les pays où quand on te dit de mettre un masque, tu le mets même tout seul aux chiottes de peur d’aller casser des cailloux jusqu’à ta mort.
Le chef doit être capable d’entendre ce qui lui est rapporté.
Forcément il doit faire des choix et inéluctablement des dents grincent.
Enfin @EmmanuelMacron par pitié fait imposer le masque à partir du CP.
Les gosses seront ravis de faire comme les grands. Ça sauvera des vies.
C’était vrai « intuitivement » dès le début en utilisant le moins mauvais modèle, celui d’une grippe pandémique.
C’est archi démontré désormais.
Les enfants sont de super contaminateurs.
Alors je sais que la société française de pédiatrie a décidé avant même puis à l’encontre de tout argument scientifique que « oui mais les enfants français spapareil ». Tous les pays du monde l’ont compris.
Masquez les enfants à partir du CP bordel de bordel.
J’envisage très sérieusement de masquer Morfalette, en maternelle, même si ce ne sont pas les recommandations.
Je ne suis pas inquiète pour elle.
Morfalette c’est un peu Chuck Norris avec des bouclettes. Le jour où elle attrape le Covid, ça signe l’arrêt de mort de ce connard de virus ;-)
Non. Mais ça me fait chier de me dire qu’elle peut être super contaminateur.
Que ma gosse chope le Covid par son copain Sam et qu’elle le refile à sa copine Pauline qui elle même pourrait contaminer sa famille et qu’in fine qqun fasse une forme grave, 😱 bloody hell non.
Vous me pardonnerez mais 3% de batterie ça va être compliqué pour ce soir.
La suite (ou pas) bientôt.
Just un update pour dire que 1) pas le temps de répondre aux mentions mais j’essaie de les lire, 2) wear a fucking mask, 3) si vous cherchez la science infuse unfollow moi au plus vite, 4) aérez aérez aérez, 5) aujourd’hui ma grande a 15 ans (!!!!!) donc je vais pas trop être là
6) Néanmoins comme vous êtes qq uns à apprécier mon talent pour les métaphores pourraves, il se peut que j’utilise le peu qu’il me reste à ne pas pointer au boulot pour cause de tibia de nantie cassé pour épancher encore quelques opinions perso, 7) mettez un masque & keep safe.
Update reconfinement + 1h42 : Force est de constater que l’imminence de mon décès tympanique ou l’adorabilité canine vous intéressent moins que mes métaphores moches, la preuve. https://twitter.com/julieoudet/status/1321960907761684480
Cependant quand @Echologiste et @Kalie_mero disent qu’ils veulent tout, je... Disons que leur avis pèse très lourd dans la balance.
Donc ça sera tout. Mélangé.
Avantage : ce qui en doutaient comprendrons que ceci n’est pas la vérité absolue mais juste un ramassis de mes pensées
Alors commençons avec de la choupitude canine avant d’encaisser un truc vraiment pas joyeux, mais qui néanmoins est sans doute la seule certitude que je me permettrais d’affirmer.
Voici deux images de l’amitié si attendrissante entre le potichien et le bulldozer à bouclettes.
Même en utilisant les modèles épidémiologiques existants (et basés peu ou prou sur de la bonne vieille grippe pandémique dont celle de 1918 dite espagnole), si y’a un truc compliqué à appréhender, c’est cette histoire de vagues. Pour plein de raisons.
Certains modèles sont juste des reports de courbes épidémiques ayant existé dans tels et tels pays ou régions du monde, lors d’épidémies ou de pandémies. D’autres sont « artificiels » utilisant les données des 1ers et y ajoutant / modifiant des variables pour modéliser le toutim.
Car il n’y a pas « une courbe » pour le comportement épidémique d’une infection virale respiratoire pandémique, y compris la grippe qu’on commence à savoir pratiquer. Il y en a des caisses. Parce que les paramètres sont nombreux, y compris à virus identique.
Selon la densité de population. Ses caractéristiques démographiques (beaucoup de jeunes ou pas, etc). Le climat et la période de l’année où le virus se pointe. La culture (se faire la bise jamais versus 15 fois, par essence contester l’autorité ou au contraire jamais, se réunir).
Les mesures entreprises collectivement et individuellement et leur délai de mise en œuvre. Le caractère insulaire ou continental du pays. Etc etc.
Y’a des quantités de courbes.
Et y’a un paramètre qui est : 2020.
On a analysé des pandémies virales respiratoires et modélisé artificiellement d’autres avec les données de celles-ci.
Mais on ne sait pas avec certitude en quoi être en 2020 ça change la donne et comment.
En 2020, mondialisation etc, c’est plus facile quand t’es un virus d’aller de Paris à New York massivement qu’en 1918.
Mais en 2020 on peut informer & alerter la population instantanément.
Qui peut se désinformer instantanément aussi sans maîtrise de la proportion de bullshit.
Je vous invite à aller jouer à « The great flu » ( http://www.thegreatflu.com  de mémoire) et choisir le « Broadway virus » (le plus agressif.)
Alerte spoiler : le seul moyen de sauver une population d’une vague gigantesque, c’est de choisir la zone « Australie-Nouvelle Zélande »
Parce qu’elles sont insulaires, et de miser la totalité des moyens mondiaux sur le protection et en prenant des mesures extrêmement drastiques.
En sacrifiant le reste de la planète.
Et encore, l’Australie, elle prend cher.
Mais vous sauvez la Nouvelle Zélande.
À virus égal, dirigeants égaux, culture égale, climat égal, des données telles que la densité de population ou l’insularité changent considérablement les choses.
Alors arrêtez de me les peter avec « oui mais la Nouvelle Zélande » « oui mais la Suede ».
Suede qui en chie, btw.
Alors des modèles on en a plein, dont quelques principaux du fait de la robustesse des données qui les étayent.
Par exemple ceux là, et le grand modèle à 1 vague géante suivie d’un bruit de fond moindre que le « slow burn ».
Aucun n’est parfait. Aucun ne peut marcher partout.
On ne peut pas prédire aujourd’hui avec certitude quelle sera la gueule de la courbe épidémique à long terme de la pandémie #Covid19 dans chaque région du monde.
On ne pouvait pas en janvier ni mars.
On peut raisonnablement penser qu’elle sera différente en fonction des pays.
Retournez voir les photos d’amitié bulldozero-canine, parce que je vais vous assener ma seule certitude.
Et c’est pas drôle.
ON NE PEUT PAS EMPÊCHER UNE PANDÉMIE D’ÊTRE.
On ne peut pas prédire avec certitude son comportement.
Une pandémie n’est pas un animal domestique qui donne la papatte.
Ça ne se domestique pas.

On peut, et on doit, limiter la casse. Du mieux possible.
Sanitaire et économique.
Dans la mesure où on ne peut pas établir de certitude sur la gueule de la courbe à moyen/long terme, tout ce qui consiste à en parler, ça relève de l’opinion.
Chez moi comme chez tout le monde.
Basée sur un degré d’expertise allant du comptoir de bistrot à des années d’études.
Il me semble (c’est là aussi mon opinion) que nous avons oublié de le dire.
Que l’angoisse suscitée par la situation met les gens formés un minimum à la santé publique et l’épidémiologie face à une demande de « savoir » genre un truc dur comme fer.
C’est pas possible.
Arrêtons d’exiger une licorne & de prétendre qu’il y en a une.
J’ai vu des gens intelligents, impliqués & compétents se pourrir entre eux alimentés par les badauds sur la thématique « deuxième vague oui / non ».
Non mais calmez vous les gars.
La vérité absolue est une licorne
Cet été j’ai fait partie des « pas rassuristes du tout », considérant que l’hiver est jamais de bonne augure dans le cadre des infections respiratoires virales.
Mais croyez bien que j’espérais être parano.
C’est potentiellement très casse-gueule, dans le côté « gestion cata », d’être inquiet et prudent par excès.
Économiquement ça peut être irrécupérable en particulier pour des états déjà en grande difficulté.
Politiquement n’en parlons pas.
Je vous rappelle les volées de moqueries, critiques et injures dont a écopé Bachelot pour avoir fait vacciner en masse et acheté des millions de masques.
Au passage souvent par les mêmes qui reprochent l’imprudence à l’exécutif aujourd’hui.
Ni Bachelot ni Macron ne sont mes potes, mais putain y’a des fois où je me dis « eh ben je voudrais bien t’y voir » en lisant les critiques péremptoires de gens qui n’ont pas de décisions à prendre, voire aucun bagage dans la gestion de crise. Y compris parmi mes potes.
N’ayant pas de pays en proie à une crise sanitaire à diriger, je me suis permis de ne pas savoir ce qui allait se passer et d’avoir juste une opinion n’engageant que moi.
Et j’étais inquiète, comme je le suis encore d’ailleurs.
Quand un de mes confrères a exprimé son opinion contraire, étayée d’arguments, mon opinion a été qu’il se trompait.
Mais clairement j’étais pas sure.
Et je ne savais pas laquelle de son approximation ou de la mienne était la plus risquée.
Car il y a le sanitaire. Et l’économie
J’ai pas souvenir qu’il ait affirmé de certitude mais « je crois » / « je pense » / « il me semble » « qu’il n’y aura pas de 2e vague ».
Bon ben j’ai gagné au poker.
J’en suis profondément triste.
C’est un type intelligent. Parfois agaçant. Il s’est trompé par optimisme.
Il avait de vrais arguments.
Il l’a reconnu, au départ avec une manifeste pointe de doute et peut être d’amertume, puis posément.
Pour le nommer il s’agit de @yonatman.
Il en a pris plein la gueule de s’être trompé et d’avoir présenté son opinion ici et à des médias qui le lui demandaient.
Soyons clairs : il a été couillon de sous estimer son audience, mais il n’est pas responsable de la pandemie ou de la 2e vague ou whatever.
Ceux qui depuis plusieurs semaines s’acharnent à l’enfoncer, je comprends pas bien en quoi votre frénésie, comme si vous torturiez une poupée vaudou, nous fait avancer pour faire face à cette merde terrible dans laquelle nous sommes.
On est en crise bordel. D’une ampleur vertigineuse. D’une gravité inouïe.
Soyons constructifs.
Tâchons d’avancer, plutôt que de procéder à la lapidation inutile et perpétuelle de gens qui sont tout comme vous et moi capables de se tromper mais qui sont mus par la volonté de bien faire et doués d’une intelligence et de compétences nécessaires.
D’autant que des dangers publics qui mettent la vente de leurs livres scandales bourrés de bullshit avant l’intérêt public, y’en a, si vous en avez le cœur.
Beaucoup.
À commencer par le leader mondial du melon.
Et ce sera la suite de ce thread, avec la batterie, demain. 💤
Faut que je dorme avant que le bulldozer de 5 ans ne me réveille au son de la batterie offerte à sa grande sœur.
Vous pouvez d’ores & déjà adresser fleurs et couronnes pour mes tympans.

Douce nuit and wear a mask.
L’épisode 2 est ici, pour ceux qui ne seraient pas morts d’ennui avant : https://twitter.com/julieoudet/status/1322531596809981954
You can follow @JulieOudet.
Tip: mention @twtextapp on a Twitter thread with the keyword “unroll” to get a link to it.

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