Depuis ce matin et l'annonce de @PierreHurmic sur la suppression du 🎄géant de #Bordeaux, de nombreux comptes #Boomer s'emparent du sujet pour dénoncer une mesure apparentée à l'écologie punitive, et pourtant nécessaire. Un Thread [1/24]
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On voit d'abord ce genre de compte très populaire chez les réacs qui pensent que rouler en SUV et prendre l'avion est une marque de liberté. Et bien justement oui, l'étape suivante est de réglementer les sapins individuels.
https://twitter.com/JL7508/status/1304149111441162253
L'achat de sapins jetables pour la période de noël est l'apanage d'une société de consommation qui vit en prédation sur une nature de plus en plus surexploitée. Cet achat, comme d'autre, contribue au recul du jour de dépassement. Gaspiller des sapins est excessif.
Pour les sapins des marchés de noel municipaux, la solution serait de planter un sapin de manière pérenne. Ce n'est pas forcément possible hélas à cause des réseaux et infrastructures, et les architectes des bâtiments de france pourraient ne pas aimer cette idée non plus.
Car le problème de ces sapins, c'est que nous ne savons pas quoi en faire en réalité. Le sapin de noel, broyé, est trop acide pour le compost individuel, et trop petit pour aller en scierie. Il n'y a pas de bonne manière de les gérer en tant que déchets sur son territoire.
Bien souvent, ils sont incinérés. Avec un peu de chance, c'est pour faire de la cogénération et au moins ils servent à quelque chose. Mais souvent, c'est l'occasion d'une fête populaire de début d'année avec une flambée en plein air.
Et là ça pose d'énormes problèmes sanitaires et réglementaires pour les collectivités qui choisissent cette solution, sans réfléchir aux aspects légaux. Elles se mettent hors la loi en refusant de mettre un cadre clair à une pratique scandaleuse mais populaire auprès de tous.
En effet, le brûlage des déchets verts est interdit par la loi, notamment l'article 84 du réglement sanitaire départemental. Les exceptions existent seulement s'il n'y a pas de collecte des déchets verts ou de déchetterie intercommunale. C'est rarement le cas en métropole.
Par ailleurs, c'est pas terrible pour la pollution de l'air. La condamnation récente de la France par l'Union européenne concernant la directive 200/50/CE concernant les particules fines et les oxydes d’azote nous rappelle que la pollution de l’air est un sujet d'actualité
Or, une étude du ministère de l’environnement (2017) souligne que brûler 50 kg de déchets verts équivaut à parcourir 13 000 km à l’aide d’un véhicule diesel récent en terme d’émission de particules fines. Avec un poids moyen de 20kg par sapin, ça monte vite.
Par ailleurs, le brûlage émet du méthane et du dioxyde de carbone, gaz jouant un rôle prépondérant dans l’effet de serre. Tous les bénéfices de l'arbre planté sont ainsi annulés pour quelques minutes de joie collective. Pour peu que tout le monde vienne en voiture...
Il existe en fait deux solutions naturelles et adaptées à un territoire en transition écologique, favorisant la résilience et la solidarité locale.
1⃣ utiliser des sapins en pot
2⃣ planter un sapin collectif pour le quartier
3⃣ Renoncer à l'usage d'un sapin
Le principe du sapin en pot est simple. Vous l'achetez en pot et le placez dans le salon, puis au bout de deux semaines max, vous le replantez dans le jardin. Il est aussi possible de le garder en pot selon les espèces. C'est plus cher par contre.
https://www.gerbeaud.com/jardin/fiches/sapin-de-noel-en-pot,2054.html
Le sapin collectif, pour peu que votre commune soit équipée de parcs à distance régulière, peut être un bon moyen de célébrer collectivement Noël, de partager un bon moment avec ses voisins, de revenir aux origines traditionnelles de cette fête.
Quant à la dernière possibilité, elle n'est pas vraiment souhaitable, sauf à vouloir vraiment considérer l'écologie comme non-populaire et hostile à toute forme de célébration.
Dans le cas où vous voulez opter pour la lutte contre le sapin jetable, votre commune peut refuser d'allouer des espaces de vente pour les sapins, tout comme elle pourrait tenter un arrêté contre les sapins jetables (considérant que les alternatives restent autorisées)
Mais si votre commune est seule dans cette démarche, sans soutien intercommunal et sans concertation avec les hypermarchés et horticulteurs, le risque d'un échec de cette politique est grand. Il faut concerter et anticiper les conséquences.
Néanmoins, il reste des usages possibles aux sapins jetables si votre commune est prête à soutenir ces réemplois pour éviter la case incinération dans le cadre d'une démarche locale qui peut concilier activité économique et agriculture urbaine.
Par exemple, bien que peu favorable au compostage, le sapin broyé a des vertus en paillage pour protéger les espaces verts du gel, pour absorber l'humidité des sols, pour repousser les nuisibles quand mis autour du potager voire pour éviter les adventices.
Les aiguilles peuvent servir à faire des infusions, des sirops, parfumer des savons, des bougies, des produits relaxants (bains de pied par exemple), servir à confectionner des produits ménager ZD, remplacer les allume feu des barbecues, etc.
Et même, soyons fou, le bois de sapin peut être réutilisé pour fabriquer de la petite décoration, des dalles pour le jardin, des hôtels à insecte, des jeux en bois et même compléter, en petite quantité, le broyat de feuillu pour le compost. Il y a mille manières de s'en servir
Alors oui, il est temps d'en finir avec le modèle du sapin jetable ou artificiel. Il existe de nombreuses possibilités pour faire autrement, avec moins d'impact écologique et plus de joie dans le partage de ces instants de fête.
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