"Metropolis" hier, "Paprika" aujourd'hui...
Merci encore @CinemaLeBrady, vous avez gâté vos spectateurs avec ce cycle.
Je n'avais vu que "Tokyo Godfathers" de Satoshi Kon. Je viens de prendre une sacrée claque là. ⬇️
"Paprika", c'est un film de mise en abime, qui explore les frontières (bien minces) entre rêve et éveil, fiction et réalité. Un film sur le pouvoir du virtuel, de l'obsession de nos doubles de fiction.
ça vous rappelle "Inception" ? Normal, le film de Nolan s'en inspire à fond.
Le tweet précédent montre le perso de Konakawa englué dans ses rêves, ses névroses et ses obsessions.
Tout le film est mouvant, fluide, morphing constant entre réel et imaginaire.
L'intro et le générique sont des modèles. En 5min, les thèmes sont posés
Vous notez à quel point la musique suit la mouvance, la texture des images ? Elle aussi semble fluide, onirique.
Cette fanfare qui rythme le film est juste sublime, une des plus belles OST que j'ai pu entendre.
Pour évoquer ce voyage de scientifiques à travers les rêves, pour mêler ainsi l'imaginaire à la réalité, Kon utilise l'Art illustrant au mieux cette possibilité: le Cinéma et ses armes; à savoir: la mise en scène et le montage.
Le montage, c'est la possibilité en un raccord de voyager dans le temps & dans l'espace. De passer en un clin d'oeil d'une situation à l'autre, sans transition.
Le spectateur accepte ceci sans ciller, habitué qu'il est à lui-même monter... dans ses rêves.
C'est Walter Murch, monteur émérite (entre autres de Coppola), qui évoque à merveille le rapport entre rêve et Cinéma dans son livre "En un clin d'oeil".
Un livre que je recommande à tous les aspirants cinéastes, dispo chez @CapricciFrance. (Lisez aussi "Faire un film")
Revenons à "Paprika". Je n'ai pas évoqué le pitch: des scientifiques développent un appareil permettant d'enregistrer et de voyager dans les rêves. un logiciel de montage permet ensuite de les visionner à nouveau.
Une personne mal intentionnée s'empare de leur dispositif.
Que se passe-t-il si quelqu'un s'empare des rêves des autres, et abolit ainsi la frontière entre le vrai et le faux ?
La "réalité" a-t-elle vraiment un sens ?
Nos rêves influencent-ils nos vies autant que l'inverse ? Nos doubles de fiction peuvent-ils prendre notre place ?
"Paprika" force le spectateur à s'investir dans cette réflexion, le questionnant directement à travers des séquences mettant en scène des archétypes du cinéma, mais aussi la salle de cinéma en soi. En salle, on a l'impression que le film peut crever l'écran à tout instant.
Chef d'oeuvre vertigineux, réflexion métaphysique intense, "Paprika" est probablement l'un des films les plus riches que j'ai vu ces dernières années.
De l'importance de trouver notre double rêvé et de l'amadouer, afin de s'assumer pleinement. Sublime.
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