#Thread Pour s’émanciper de la tutelle russe, la #Biélorussie a cherché à diversifier sa politique étrangère au-delà des pays de son "arc". Deux pays ont alors pris une place importante dans l’univers diplomatique biélorusse : la Chine et la #Turquie.
#Histoire: La Turquie a été le premier pays à reconnaitre, le 16/12/91, l’indépendance de la Biélorussie. Et, non négligeable: à la différence de l’Ukraine, de la Moldavie ou de la Russie, la Biélorussie n’a pas eu d’histoire conflictuelle avec la Turquie ou l’empire ottoman.
90': relations+tôt tendues entre la Turquie (bloc de l’Otan) et la Biélorussie (bloc anti-Otan) ou encore entre une Biélorussie pro-Milosevic et une Turquie pro-bosniaque. A chaque crise la Turquie s’inscrit dans le bloc occidental en opposition à Loukachenko.
Avec l’arrivée de l’AKP au pouvoir, en 2002, la Turquie cesse de prendre positions dans les affaires intérieures biélorusses. En octobre 2010, première rencontre entre Loukachenko et Erdogan.
Affinités perso entre les 2 chefs d’Etat. Outre la moustache, similitudes humaines (même génération, origine modeste, plus sport que culture, très expressifs); ressemblances politiques (populisme, nationalisme, angoisse coup d’Etat, dénonciation ennemis intérieur/extérieur)
Mode de gouvernement comparable : présidentialiste et autoritaire (mépris des DH). A noter cependant : pas de score (80%) à la Loukachenko pour Erdogan, qui a compris que sa crédibilité en serait affectée et fonde sa légitimité sur ses scores électoraux ss exclure manipulations.
Comme dans d’autres pays, le mouvmt de l’imam turc F. #Gülen (exilé aux Etats-Unis) a été l’un des vecteurs importants de l’influence turque en Biélorussie mais Loukachenko a soutenu Erdogan sans ambiguïté lors de la tentative de putsch (supposé l’œuvre des gulénistes) de 2016.
La Biélorussie et la Turquie appellent de leurs vœux un monde multipolaire et un axe Minsk-Ankara-Pekin ne serait pas pour leur déplaire. La Biélorussie soutient l’Azerbaïdjan, base arrière de la Turquie au Caucase.
Lors de la crise russo-turque de 2015, Loukachenko a refusé de reproduire les sanctions russes/Turquie. Avec Alyev, il aurait cherché à apaiser la situation entre Moscou et Ankara. En « récompense » Loukachenko a été invité à assister au sommet de l’OCI en 2016.
La Turquie quant à elle a soutenu la Biélorussie dans plusieurs enceintes internationales (Otan, Organisation cooperation économique de la mer noire, OSCE et Conseil de l’Europe)
Echanges commerciaux multipliés par 7 en dix ans. Investisseur majeur en Biélorussie dans la construction, télécommunication, habillement, hotellerie et casinos, la Turquie était au déb des 2010" la 2nde destination de trafics d’êtres humains au départ de la Biélorussie.
La communauté tatare (30 000), appui essentiel de l'influence turque en Biélorussie. EN 2016 Inauguration d'une mosquée largement financée par la Turquie avec la visite du Pdt Erdogan. Motifs extérieurs tatars mais intérieurs (mihrab et minbar) ottomans.
Malgré le faible nombre de musulmans biélorusses, Loukachenko n'a pas hésité à jouer la carte musulmane dans sa diplomatie. Il avait d'ailleurs été invité au sommet de l'Organisation de la conférence islamique à Istanbul en 2016.
Et, avec l'approbation d'Erdogan, il lui est arrivé de dénoncer l'intolérance de l'Europe de l'Ouest vis a vis des musulmans. A certains égards, Erdogan a permis à Loukachenko de se faire (un peu) entendre au delà des frontières traditionnelles de la Biélorussie.
Dernier défi pour les Turcs? Obtenir qu'à l'aéroport de Minsk, les panneaux d'accueil qui sont en russe, en chinois et en anglais soient également en turc
Fin du #Thread;
