Comme promis , voici le thread sur ce que j'ai vécu a la Frontière Greco-Turque lors des épisodes avec les réfugiés cette année.
Donc , pour commencer , j'ai certes servis dans la Garde Présidentielle , mais avant ça j'ai passé un entraînement militaire , ce que ne passent pas normalement les Evzones , mais c'était un choix personnel.
De ce fait lorsque les premiers conflits ont éclatés , je me suis porté volontaire pour aller directement a la frontière.
En effet j'ai adoré mon rôle d'Evzone mais je voulais être en première ligne si les choses venaient a dégénérer.
Ayant donc finis 1er lors de mes classes avec la décoration/distinction combattant , j'ai été pris sans trop de difficultés.
Me voilà donc dans un bus pour 7 heures afin de rejoindre la frontière.
On arrive au camp, et directement on sent les gaz dans l'air , on sait a quoi s'attendre.
Nous arrivons sur place et nous avons droit a un briefing sur la situation.
Puis nous allons récupérer nôtre équipements.
Masques a gaz/armes/munitions/gilets de combat etc
A peine avont nous le temps de nous installer dans nos locaux que l'alarme résonne.
Ce qui veut dire qu'il faut être prêt avec : casque/armes/battlegear en 5 minutes et dehors.
C'est le branle bat de combat , tout le monde sort en 3 minutes.
Ordre général de mettre les masques a gaz , en effet les Turques s'amusent a nous balancer des lacrymo depuis leurs côté de la frontière sans aucune raison.
On soupçonne alors que les immigrés vont tempter une percée .
Mon groupe d'interventions rapide et affecté a la protection d'un étrange vehicule.
Ces "ventilateurs" géants vont en effet être d'une importance cruciale, renvoyant les gaz de l'autre côté , on regagne la visibilité du terrain et les turques prennent leurs gaz dans la gueule.
Nous continuons la garde du véhicule jusqu'à tard le soir , ou la relève viens.
On rentre aux baraquements pour enfin dormir un peu.
Et pour ceux qui ne sont pas dans l'armée, être en "sentinelle" pdt une situations aussi tendu pdt 6-7 heures , c'est assez fatiguant.
2ème jour :

Pour l'instant tout vas bien , la nuit a été relativement calme, quelque tentatives de passage des clandestins , mais rien de bien grave.
On continue donc nos patrouilles sur le bord du fleuve.
Il faut savoir , que lorsque l'on patrouille , normalement nous avant une balle a blanc dans le chargeur , pour "prévenir".
Mais compte tenu des circonstances , le commandement nous avaient ordonné de les enlever et de tirer si jamais nous nous trouvions en danger de mort.
Il faut donc comprendre dans quel mentalitée nous nous trouvions.
Si tu tire sur le mauvais trouffions d'en face , tu peux :
- ou provoquer une guerre
- un gros accident diplomatique
- Avoir un retour de balles assez violent.
- risquer la prison ( oui oui , c'est pas logique )
Donc le/la deuxième jour et nuit ce passe relativement calmement , a part les insultes que l'on s'envois avec les turques.
"Goat Fucker" "We fucked you in 1821" "Go back to Mongolia" etc etc
Le 3ème jours :
-Mon groupe d'interventions dois se rendre a un endroit plus sensible ( mal fortifié ) de la frontière.
On arrive sur un campement , et commence les rondes a tour de rôle avec la police
Il est 2h , et je me rappellerais de ce moment toute ma vie.
Je suis en ronde avec un gars qui viens de sortir des classes.
Nous sommes en alerte total car en pleine nuit.
Soudain , au loins , 5 silhouette se démarque au loin.
Je lui demande de confirmer , il les vois aussi.
Je gueule donc : Halte 2 fois , puis halte sinon je fais feux.
Pdt ce temps mon collègue parle aux supérieure a la radio.
L'ordre est clair : tir de sommation, tir normal si les intrus nous attaquent.
Je prends mon arme et tire un coup en l'air, rien, il s'immobilisent
Je retire et ils courent dans l'autre sens.
S'en est finis pour l'instant
4ème jour :
Mon groupe doit retourner a la base pour faire un rapport complet de ce qui c'est passé dans la nuit.
Je suis convoqué chez le commandant avec mon collègue de ronde et mon supérieur ce soir la.
Je pense me faire engueuler vus l'intensité de la situation , mais non , nous avons suivi les règles selon le protocole et les ordres.
Le commandant nous félicite et nous récompense avec 2 jours de permissions.
Les permissions , je ne peux pas les prendres pdt ma présence a la frontière , elle s'ajoute au 15 jours de permissions que tu as pour tout ton service militaire de 9 mois.
Donc c'est vraiment du luxe a ce moment.
On sort du poste de commandement griller une clope , aller manger etc etc.
Même pas 1 heure plus tard , l'alarme retentit une fois de plus.
Cette fois c'est important , une TRÈS TRÈS GRANDE quantité d'immigrés se sont rassemblés a "la porte d'entrée de la Grèce"
On court donc dans nos jeep et on fonce aider.
On se retrouve derrière la police prêt a intervenir au premiers problème.

Au même moment ou se met en place , on voit arriver 5 mecs des forces spéciales Chypriotes ( merci les frères )
En effet , 4 migrants se sont amusé a sauter au dessus des barrières, mauvaise idée.
Les 5 mec des FS les prennent , et les passent a tabat , ces suicidaires essayaient de les taper avec des morceaux de bois.
Lorsqu'il se calment enfin , les FS les prennent , et littéralement , les jettent d'où ils viennent , par dessus la barrière , de 3 mètres.
Plus tard j'ai recroisé un des FS , ils essayait de ranger sa telesco en la tappant par terre, tellement elle était tordue.
Le reste de la journée , nous avont patrouillé et intercepté des glandus , la procédure est : tu appels la police , il les récupèrent et les renvois de la ou ils viennent.
En une journée on a dus en arrêter 70.
5ème jour :
On a vraiment crus que ça aller partir en couille.
Nous continuons nos ronde la journée , a pied.
Puis viens le soir , une fois encore , alarme générale.
Sauf que cette fois , je ne suit pas mes camarades , mon supérieur me dis de courir avec lui.
Je me retrouve devant un VLB ( panhart français ) et on m'ordonne de monter a la tourelle avec la 12.7, en effet , pdt mes classes j'ai choisi la spécialisation de mitrailleur.
Mais je me rends pas encore compte de la gravité de la situation.
On arrive devant la frontière , et la , je suis ébahis.
Les turcs ont déployé un véhicule semi-blindé , et essaye avec une corde attacher aux "mur" de la frontière de le faire tomber.
De nôtre côté se sont amassé nombreux véhicule semi-blindé aussi
J'entends dans ma radio :
"Si la barrière tombe , vous allumez leurs véhicules."
On a attendus 5 , très très longue minutes ,
On a tirée une salve de sommation , et nos gars sont allés couper le câble.
La tension était palpable , on savait pas ce qu'ils avaient en face.
Ils sont partis après avoir échoué une fois de plus.
On a continué les rondes ensuite dans le VBL , 4 heures devant ma mitrailleuses avant de pouvoir enfin aller dormir 2 heures.
6ème jours :
On patrouille la journée , on intercepte une vingtaine de clandestins.
Puis vers 4 heures de l'après midi , on patrouille a 5 le long de la rivière qui ssépare la Grèce de la Turquie.
Puis tout a coup , on voit une barque remplie accoster de nôtre côté
30 clandestins devant nos yeux.
On leurs gueule de s'arrêter et on appelle direct des renforts , un humvee arrive mon supérieur m'ordonne de monter direct a la mitrailleuses ( MG3 ) et si il me dit de tirer , je dois envoyer des salves au dessus de leurs tête.
A peine j'ai eu le temps de charger la MG3 , que j'aperçois un deuxieme semi rigide remplis de migrants arriver vers nous , c'est au couché du soleils et ils nous avaient pas vus.
Et a ce moment j'entends dans ma radio "TIRE PUTAIN TIRE ON VA ÊTRE SUBMERGÉ"
Je vous jure , ça a été un des moments les plus stressant de ma vie.
Je commence a tirer des salves au dessus des tête avec un machin qui tire 900 balles/minutes.
Les gars dans la barque , se sont figés et on fait demi tour direct , ils ramaient avec ce qu'ils pouvaient.
Les flics enfin arrivé , ont récupéré les 30 qu'on avait intercepté et on a continué nôtre patrouille.
On rentre au camp et j'ai pus dormir.
Le lendemain , de nouveau au commandant : 2 jours de perm en +.
Les 4 jours qui on suivit furent relativement calmes , a part les tirs de gaz quotidien des turques et les jets de pierres des migrants sur nos tronches.
On a intercepté au moins 120-140 migrants.
Les incidents se sont calmés.
Mais ce genre de trucs , pleins dd confrères les ont vécu.
Heureusement nous avons eu aucub blessé , mais la fatigue était présente , mais nous avont pas faiblit , nous avont tenu bon , nous avont défendu la Grèce et les frontières de l'Europe.
Je suis partis au bout de 10 jours, j'ai reçu en tout 9 jours de perm en plus , que j'ai pris directement a mon retour a Athènes.
La suite vous la connaissez , Erdogan est repartis la queu entre les jambes , humilié et en nous traitant de Nazi.
Voilà donc mon vécu a la frontière , je suis mtn considéré comme prioritaire si il y a une semi-mobilisation ou mobilisation générale.
Je suis fière de mon pays , de ce que nous avons fait.
Merci aux pays qui nous aidé.
C'était mon "baptême du feu".
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