1) La visite d'Emmanuel Macron à #Beyrouth restera un moment fort de sa politique étrangère, du point de vue des images (la cohue dans la ville, les habitants appelant la Fce à la rescousse) et des mots, très durs, employés contre la classe dirigeante libanaise.

2) Les critiques au sujet d'une ingérence supposée dans les affaires intérieures libanaises sont à la fois faibles et compréhensibles. Faibles, car on aurait fait le reproche inverse si Paris n'avait pas réagi, ou avait tardé, dans la torpeur d'août. Là, réactivité très forte.

3) Compréhensibles, car il est évident que nous unit au Liban un fil particulier. Il explique cette brutalité dans les critiques, qu'on n'aurait pas vs d'autres dirigeants. C'est aussi dû au fait que Macron est le seul à aller à la rencontre de la population.

4) Macron tient les deux bouts. Il évoque la souveraineté libanaise à respecter, mais aussi "la saine colère" du peuple. Il appelle à un nouveau "contrat", mais ne donne pas les détails du reformatage politique. Il n'exclut personne (Hezbollah) mais avertit tout le monde.

5) La gabegie, la corruption, le clientélisme: tout cela est dénoncé, documenté depuis lgtps. L'explosion au port cristallise tous ces maux. La Fce était lasse de longue date du rôle de mobilisateur de la comm intern pr lever des fonds, sans réformes sur place.

6) Mais au-delà du coup d'éclat de cette visite pour Macron, quelle marge de manoeuvre? Le président fixe déjà une date pour vérifier les intentions des dirigeants libanais, le 1er sept. Trois sem, c'est très court, surtout dans l'urgence humanitaire.

7) La colère populaire au Liban est l'essence même de la pression exercée par Macron. Mais la force d'inertie du système pol est très forte. Les acteurs ont l'habitude de se rejeter les responsabilités. Demain, Nasrallah donnera la vision du Hezbollah. //