D'abord, précision quant à la situation depuis laquelle je me permets de m'exprimer sur ce sujet : j'habite Paris, j'accompagne plusieurs territoires du bassin Clermontois et Aurillacois depuis plusieurs années avec en moyenne 2 ou 3 AR par mois. Je n'ai jamais pris l'avion 🚲🚊
Ces liaisons aériennes ne sont pas rentables. Il s'agit souvent de délégations de service public (DSP) financièrement soutenues par l'Etat et par les collectivités locales. Il en va de même pour les aéroports régionaux qui vivent sous perfusion des collectivités locales.
La justification d'un tel soutien politique est souvent que ces lignes participent au "désenclavement" des territoires. C'est un fait, les choix de priorisation des LGV ont introduit des inégalités de temps de trajet entre les territoires.
Il est vrai que dans cet exemple, la ligne Paris Clermont n'est pas en LGV et est parfois capricieuse (retards, pannes...). Mais cette situation n'est elle pas le résultat des choix politiques et économiques de ces dernières années ?
Dans ces avions, il y a principalement les élus et les cadres d'entreprises en partie responsables des choix politiques qui ont retardé le développement du train dans ces régions.
Aujourd'hui beaucoup pensent avoir "besoin" de rejoindre Paris ou la Défense en moins de 3h au mépris des alertes scientifiques quant aux transformations sociétales à mener pour enrayer le changement climatique.
Dans les discours, l'impératif économique est le premier argument (ma réunion de lundi à 9h à la Défense). Dans les faits, si vous saviez le nombre de témoignages que j'ai pu recueillir en peu d'années vis à vis de trajets pour les vacances et les week-ends...
Les habitants lamba eux, s'en fichent pas mal de pouvoir prendre l'avion (20 % de la population française ne prend jamais l'avion, une majorité le prend moins d'une fois par an, une minorité aisée le prend très souvent).
Au contraire, le train Paris Clermont sert à de nombreux usagers pour aller bosser tous les jours. Le développemment et le maintien du rail pour les trajets du quotidien ressort fortement dans toutes les réunions de concertation que j'ai animées. Il est là le bon sens économique.
Bref, le coût financier et les externalités environnementales de ces lignes aériennes internes sont payées par l'ensemble de la société alors qu'elles ne profitent qu'à une minorité de personnes.
Ce n'est pas l'avenir des territoires qui se jouent avec ces lignes aériennes, seulement les privilèges de certains. Et pour l'instant, ils se défendent très bien !
Enfin, petit témoignage sur ce train Paris - Clermont (et sur tous les autres), grâce au wifi à bord depuis peu, il est tout à fait possible d'y travailler (le train est mon 2e bureau). Preuve supplémentaire que l'argument économique (productivité avant tout) ne tient pas ;)
Allez, dernier argument, si un cadre de Michelin, de Limagrain ou un élu local a envie de faire son bilan carbone personnel : http://avenirclimatique.org/micmac/index.php
Objectif : 2 tCO2e/hab (Accord de Paris). Si vous arrivez à faire rentrer des trajets en avion là dedans, c'est que vous ne vous nourrissez pas et que vous n'avez pas de logement à chauffer (entre autres choses).
Quelques éléments pour appuyer la nécessité de revoir notre rapport à l'avion (enfin, le rapport de certains vis à vis de ce mode de transport, vous l'aurez compris) : https://twitter.com/GlmMrt/status/1285594732920557570
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