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Le quatrième président de l'Algérie indépendante

Mohamed Boudiaf, l'espoir assassiné
29 juin 1992, Annaba.
Celui qu'on appelait Si Tayeb El Watani est tué.
L'Algérie est sous le choc, l'espoir d'un peuple est mort. Après la tragédie il ne reste plus qu'une famille en deuil, et une Algérie orpheline.

Qui était Mohamed Boudiaf ?
Mohamed Boudiaf est né le 23 juin 1919 à Ouled Mahdi, un village au sud de M'Sila (Wilaya du même nom).
Il est issu de la tribu arabe des Ouled Mahdi 📷 (Banu Hilal)
Il fait ses études à M'Sila puis devient fonctionnaire dans l'administration
Lors de la 2GM il était adjudant dans l'armée française. Il participa a la bataille de Monte Cassino (1943), lors de la campagne d'Italie.
Fait anecdotique: Ben Bella, Bitat, et Ben M'hidi ont aussi participé à cette bataille alors qu'aucun d'entre eux ne se connaissaient encore
Il sera d'ailleurs décoré de la croix de guerre et de la médaille militaire.
Il est démobilisé en 1944 et retourne à son poste de fonctionnaire. Cependant les massacres de mai 1945 le poussa à s'engager dans le militantisme pour la cause nationaliste
Il commence par rejoindre le PPA, puis le MTLD de Messali Hadj (📷). En 1947 il rejoint l'organisation secrète (OS)
Branche paramilitaire du MTLD. Quand l'OS est démantelé par les français en 1950, il entre en clandestinité. Il sera muté à la fédération de France du MTLD
Boufiaf est un centraliste, faction rivale des messalistes au sein du MTLD. Les centralistes étant plus radicaux, et majoritaires au sein de l'immigration algérienne en France. Boudiaf restera en Métropole de 1952 à 1954.
Il juge le MTLD trop attentiste et decide d'entrer en dissidence avec celui ci. Il recontacte d'anciens camarades de l'OS, centralistes et écartés de la direction du parti. Notons qu'en 53-54, les partisans de la lutte armée sont en minorité au sein des militants nationalistes
En mars 1954 le CRUA (comité révolutionnaire d'unité et d'action) est formé.

Dans cet embryon qui allait devenir le FLN, Boudiaf joue le rôle du coordinateur et du "cerveau". Ils ont décidé de lançer la lutte armée dans un avenir proche.
Les messalistes réagiront à la dissidence du CRUA.
Début mai alors qu'il est à la Casbah d'Alger avec Rabah Bitat, ils sont violemment passés à tabac par des messalistes.
Bien que laissé en mauvais état sur le pavé, cela n'entrave en rien sa détermination.
En Juillet 1954 le CRUA décide de prévoir le lancement de la révolution au 1er novembre. La "reunion des 22" est organisée par Boudiaf, Bitat, Ben M'hidi, Ben Boulaïd et Bitat. C'est Boudiaf qui la préside.
Krim Belkacem qui était messaliste, rejoint tardivement le CRUA. Il est intégré au groupe des 5, pour former les 6 fondateurs du FLN

Debout de gauche a droite : Bitat, Ben Boulaïd, Didouche et Boudiaf

Assis de gauche a droite : Belkacem, Ben M'hidi
Le FLN est fondé le 23 octobre 1954. Les "fils de la Toussaint" lançent les opérations militaire le 1er novembre.

Boudiaf part en Egypte. c'est au Caire qu'il prend la parole à la célèbre radio "la voix des arabes" pour annoncer au monde le début de la révolution algérienne
De 54 a 56 il reste a l'extérieur du pays du fait des débuts très précaire de l'insurrection. Il n'a presque aucun moyen de communiquer avec l'intérieur. Il voyage entre l'Égypte, le Maroc et la Tunisie avec la délégation extérieure : Ben Bella, Khider, et Aït Ahmed
Il s'occupe principalement de la logistique et de la représentation diplomatique.

Le 22 octobre 1956, la France détourne l'avion de la délégation extérieure. C'est un jackpot puisque elle capture 6 leaders politique du FLN.
Cette perte est néanmoins nulle militairement.
C'est donc en prison en France que Boudiaf passera le reste de la guerre, à Fresnes principalement. C'est à cette époque qu'il s'oriente vers le socialisme.

Il était vice-président du GPRA en 61 a 62. Il est libéré en mars 1962 dans le cadre des accords d'Évian.
Étant du GPRA il entre en conflit avec Ben Bella et Boumediène et devient un oppsant politique quand le clan d'Oujda prend le pouvoir.
Le 20 septembre 1962 il fonde le PRS (parti de la révolution socialiste).
Boudiaf bien que socialiste comme Ben Bella, et dans une moindre mesure ayant un penchant pour le panarabisme refuse l'autorité du clan d'Oujda 📷. Boudiaf souhaite une Algérie démocratique et dirigée par ceux qui ont fait la révolution de l'intérieur (GPRA + Wilaya)
En juin 63 il s'allie avec Belkacem pour renverser par les armes le gouvernement. Cependant face a la défection de plusieurs militants (dont Hocine Aït Ahmed) et l'hostilité d'une partie du peuple devant la possibilité d'une guerre civile, le putsh n'a jamais eu lieu.
Boudiaf est enlevé et déporté dans le Sahara. En 1964 s'exil au Maroc pendant 28 ans. En 1979 le PRS est dissout et Boudiaf se consacre a une vie simple, loin du militantisme politique.

Jusqu'au jour ou le destin de l'Algérie bascule, un 11 janvier 1992
Ce 11 janvier à lieu le coup d'Etat des janvieristes ayant pour objectif de stopper le processus électoral des législatives qui auraient vu la victoire du FIS. C'est dans un contexte de crise politique et socio-économique que Boudiaf est rappelé https://twitter.com/Rndjjj/status/1276564387717939207?s=19
Boudiaf accepte de sauver l'Algerie du naufrage.

Il rentre au pays le 16 janvier, il est tombé dans l'oubli durant son exil, seulement l'ancienne génération se souvient de "Boudiaf Si Tayeb El Watani"
Néanmoins il va très vite devenir populaire auprès des algériens
Dans son 1er discours il dira "je tend la mains à tout les algériens sans exclusion"

Sa mission est délicate, il doit pacifier l'Algerie qui sombre dans la guerre civile, et se donne pour objectif de mettre fin à la corruption généralisée dans les hautes sphères du pouvoir
Les janvieristes qui l'ont rappeller au pouvoir tentent d'en faire son pantin. Mais Boudiaf ne se laisse pas manipuler, cependant il déclare néanmoins faire confiance à l'institution militaire qu'il qualifie d'armée républicaine.
En plus de la lutte contre la corruption Boudiaf souhaiter instaurer une démocratie en Algérie, d'une façon plus contrôlée que la fait Chadli.
Boudiaf à donc un plan d'avenir pour le pays, il ne se contente donc pas de lutter contre le terrorisme.
C'est donc sur ces 3 volets que Boudiaf mène sa présidence
- Lutte contre le terrorisme
- Lutte contre la corruption
- démocratisation du système

Il véhicule une image "d'incorruptible", il assoit sa légitimité populaire et devient un symbole d'espoir pour le peuple.
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