Dans la société post-moderne où monte l’individualisme, pas de rituels de passage mais de nombreuses évaluations ! ⤵️
Avant de continuer, moment définition : l’individualisme selon Dubet et Martuccelli se fonde sur 3 éléments : la fin de la croyance dans le progrès, la déstabilisation des institutions et l’importance accordée à la singularité individuelle.
Revenons à l’article : « Le passage d’une étape à l’autre du système éducatif est conditionné par l’évaluation. (...) Sur fond de compétition, chacun souhaite franchir les épreuves qui lui permettront au final d'accéder aux emplois les plus valorisés par la société.»
«Nous verrons que les termes évaluation et épreuve peuvent apparaître par moment comme des notions connexes, voire parfois indifférenciées. Par exemple qu'est-il le plus juste de dire? Dire qu'un contrôle de mathématiques est une évaluation ou dire qu'il est une épreuve? »
« L’évaluation est-elle une épreuve ? »

➡️ Définition d’une épreuve en image
« L'épreuve est un test pour voir si l'impétrant possède les aptitudes, les compétences pour occuper un rôle social attendu par la communauté. Et c'est parce qu'elle est une construction symbolique...
... que l'épreuve prend sens pour le sujet et peut ainsi donner corps et consistance à ce rôle social.

Cette mise en mémoire va accompagner l'individu comme "un bagage qu'il a pour le reste de sa vie". (Godelier, 1982). »

Et l’évaluation, une suite d’épreuves ? (Image)
Les évaluations font naître des maux aux apprenants au sein du système éducatif. Ces maux apparaissent car ils ont plus ou moins conscience que ce sont dans ces moments qu’ils jouent leur place dans la société.
« Dans son acception la plus large, l'évaluation est un « acte par lequel à propos d’un événement, d’un individu ou d’un objet, on émet un jugement, en se référant à un ou plusieurs critères, quels que soient par ailleurs les critères et l’objet du jugement ». »
« L’évaluateur serait pour C.Hadji, « ni un simple observateur (du réel), ni un simple prescripteur (qui énonce ce qui devrait être), mais un comparateur qui mesure la distance entre ce qui est et ce qui devrait être ».
« « Pour Ralph W. Tyler, (l’inventeur de l’analyse par objectifs), évaluer c’est « apprécier l’écart entre ce qu’a réalisé un sujet et l’objectif qui lui était assigné (idéal à atteindre)». »

Il y a différents types d'évaluation produisent différentes formes d'épreuves (image)
« Evaluer c’est : se doter d’outils, observer, chercher des indicateurs, comparer, mesurer, c’est avoir des références, avoir des critères, interpréter des mesures, avoir des objectifs (on évalue pour..), émettre un jugement de valeur, communiquer ce jugement de valeur...
..Evaluer reste au final l’affectation d’un jugement de valeur, après une série d'étapes et de procédures qui génèrent ce jugement. L'épreuve fait parti de ce process. »
➡️L’évaluation formative : l'épreuve permanente et formative
➡️ La communication des résultats de l'évaluation

« La mise en scène de la révélation des résultats doit prendre dans ses formes des dimensions analogues aux dimensions de l’épreuve évaluée.
(...) pour rendre les bulletins trimestriels, une solennité est volontairement produite par les enseignants pour faire de la chose un événement plus important. »
L’évaluation n’est pas uniquement importante en raison d’un résultat qui est communiqué. Elle est importante en fonction du sens qu’elle détient.
« Dans l’institution scolaire un élément identitaire fondamental est la qualité d’élève qui lui est attribuée : très bon élève, bon élève, élève moyen, mauvais élève, très mauvais élève, etc. Bref un ensemble de qualificatifs directement liés aux épreuves et à l’évaluation...
... L’évaluation de son travail finit donc par faire bloc avec l'élève, au point de constituer un élément de son identité qui le suit, le forme, le forge, le destine. »
Conclusion : dans nos sociétés, nous sommes choqués par la violence des rites de passages des sociétés dites traditionnelles. Or, dans nos sociétés post modernes, les évaluations sommatives sont tout aussi violentes puisqu’elles provoquent des maux qui peuvent être violents.
« L'épreuve devient une construction sociale dont la fonction est de transformer un sujet (magie sociale) aux yeux du groupe et à ses propres yeux.

Nous conviendrons ici que l'épreuve n'est pas l'apanage des sociétés traditionnelles. »
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